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Présidentielle 2005 : "Alernance 2005" joue hors-jeu

Publié le jeudi 15 septembre 2005 à 07h30min

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A quelques mois de la présidentielle du 13 novembre 2005 les états majors de certains partis politiques dont les candidats sont en lice (officieusement, puisque les juges constitutionnels ne se sont pas encore prononcés) peaufinent leurs stratégies et méthodes de campagne (programmes de société ou de gouvernement, déclarations politiques...).

Par contre, « Alternance 2005 », avec ses trois candidats associés choisit de jouer hors-jeu en se donnant pour mission, sans en avoir les capacités juridique et constitutionnelle car cela relève de la compétence exclusive de l’Etat, d’agir dans la crise ivoirienne au nom du Burkina Faso. Que faut-il en penser ?

La sortie malencontreuse d’ « Alternance 2005 » en Eburnie du 25 août au 1er septembre dernier a mis mal en point la majorité du peuple burkinabé qui a tant souffert de cette crise qui ne finit pas de faire des vaques, si rien n’est fait pour la juguler convenablement. Et pour cause ? Dans un pays démocratique et souverain nul n’a besoin de faire de la science politique pour se faire une nette idée des devoirs constitutionnels des responsables de l’Etat dont la démocratie représentative est une pierre angulaire des fonctions du chef de l’Etat.

Une tournée illégitime et même illégale

La randonnée d’une frange de l’opposition burkinabé en terre ivoirienne sous contrôle gouvernemental est illégale au regard du droit constitutionnel burkinabé. En effet, aux termes de la loi fondamentale, seul le chef de l’Etat a la charge de la politique extérieure du pays. C’est pourquoi, un ministère en charge des Affaires étrangères anime cette politique au travers des échanges par l’entremise de ses représentations diplomatiques implantées dans les cinq continents et bien entendu sous la responsabilité du président du Faso.

Domaine régalien de premier choix, la représentation diplomatique ne saurait connaître de délégation au profit de quelque corps social, aussi politique soit-il. Il peut arriver que certaines formes de diplomatie soient actionnées en complément de la première (diplomatie parlementaire,...) certes ; mais cela est sommes toutes exceptionnel.

Quant aux partis politiques aspirant à la conquête et la gestion du pouvoir d’Etat, ils doivent attendre leur tour c’est-à-dire conquérir le pouvoir d’Etat par la voie des urnes car leur rôle constitutionnel se résume à l’animation de la vie politique. Ainsi, toutes autres formes de représentation du peuple sans son consentement est déplacée.

Car, ils (l’opposition burkinabé) n’ont pas la « Baraka » actuellement des électeurs dont les mandants sont le pouvoir et son CDP, évidemment. Qui plus est, la légitimité de la démarche de cette mosaïque de partis, il faut l’accepter, reste à désirer puisque les auteurs de cette affaire répréhensible ne sauraient légitimer ni les mobiles, ni les actions encore moins les attentes réelles d’une telle aventure.

Parce que haranguer des troupes, soient-ils des Burkinabé, dans un pays voisin en proie à la guerre ne peut être une action en faveur de notre pays vu la situation et la qualité très douteuse des acteurs en présence. Donc sans légalité ni légitimité, « Alternance 2005 » doit revoir sa copie sous peine de se voir collée l’étiquette de regroupements à la solde de forces extérieures dont le comportement est à l’antipode de la démocratie et de l’Etat de droit.

Un nul en politique

Hermann YAMEOGO dont les indicateurs politiques s’apprêtent à afficher le rouge, cherche à cacher son incompétence politique à rallier les Burkinabé à sa cause en se faisant passer pour un spécialiste de règlement de conflits avec à la clef un soutien inconditionnel du président de l’Assemblée nationale ivoirienne, M. Mamadou KOULIBALY. En effet, l’UNDD, qui a été mis à mal dans la gestion de la politique intérieure : administration chaotique de la mairie de Koudougou ayant aboutit au limogeage du bourgmestre de la ville, déclarations verbales du parti, nombreux départs de députés..., cherche inlassablement à se remettre en scelle et en scène, et à tout prix, à cause de la présidentielle dont il cherche à tirer les marrons du feu.

Malheureusement, le sondage du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) qui vient rajouter à la situation déjà très délétère au sein du parti ne peut que dégager comme seule alternative la fuite en avant aux fins de sauver ce qui peut encore l’être. Une logique quand même ! Celui qui se noie ne peut que s’agripper à tout et ce jusqu’au dernier instant de sa noyade.

Sinon comment comprendre sa déclaration devant les autorités ivoiriennes selon laquelle « C’est la très mauvaise gestion de l’immigration des populations de l’hinterland (entendez le Burkina Faso, le Niger et le Mali) vers la Côte d’Ivoire qui est à la base de la crise actuelle » (sic). Feu Maurice YAMEOGO, son père, doit être en train de se retourner inexorablement dans sa tombe lui qui fut le premier président du Burkina, qui avait encourager cette politique d’immigration et avait même avec son ami feu Houphouët BBOIGNY, préconisé la double nationalité pour les citoyens des deux pays.

A l’analyse, il faut se rendre à l’évidence que d’aucuns gagneraient à exorciser l’inhumain en eux en se mettant au service du religieux afin qu’il le canalise sous forme de crises contrôlables et ritualisées. Qu’est-ce qui fait dire cela ? Tout simplement parce qu’autre thérapie paraît déplacée vu l’état clinique actuel des patients. Mais est-ce à dire que l’attitude des patients manque beaucoup de vertus ? Certainement.

Selon Protagoras : « Justice et pudeur ont été également réparties entre tous les hommes, pour rendre possible la vie en société ». Cela est une vérité. Mais là où le bat blesse chez certains individus ce n’est pas qu’ils manquent de justice et de pudeur mais qu’ils en ont si peu ! Ainsi le psychologue aura son mot à dire tout naturellement.

Toute politique sans visage humain donc amorale ne peut qu’entraîner le pays dans le gouffre. Or, l’attitude de Me YAMEOGO et ses ouailles c’est faire dans les affaires publiques sans en avoir la qualité et le mandat. Alors, l’UNDD doit changer le fusil d’épaule si le parti ne veut pas se voir un jour mis au ban des accusés pour politique subversive.

Le mentor de l’UNDD pourrait être dédouané du fait que « l’homme qui n’a pas la connaissance vraie ne peut se délivrer de la crainte, ce qui troublera tous ses plaisirs », pensent les philosophes. C’est pourquoi, il faut dissiper les craintes (d’Hermann) en tenant à sa connaissance cette vérité : « Au soir du 13 novembre 2005, Blaise COMPAORE sera réélu et avec la plus belle des manières qui soit ».

Mais on pourrait rétorquer que le mode de l’énonciation est le futur dans lequel prennent place les rêves et autres passions certes ; mais une chose est sûre dans ce Burkina Faso d’aujourd’hui et du 13 novembre prochain : le peuple a compris et même tout compris de ces « politicards » qui n’hésitent pas à sacrifier l’intérêt général sur l’autel de leurs intérêts individuels et malhonnêtes (suivez mon regard !).

Alors Messieurs de l’UNDD, souffrez de cette réalité puisque c’est celle du peuple des villes et des campagnes du pays, tout en restant Zen. Car tout autre attitude serait plate et nulle, la bataille étant perdue ... pour vous bien sûr. Rendez-vous est pris pour 2010.

Par Crominini
L’Opinion

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