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Mesures restrictives à Dori : Les grilleurs de gallinacés broient du noir

Publié le vendredi 10 avril 2020 à 10h30min

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Mesures restrictives à Dori : Les grilleurs de gallinacés broient du noir

Depuis l’entrée en vigueur des mesures de restriction pour limiter la propagation du Covid-19, les commerçants de nuit de Dori, en particulier les grilleurs de poulets et de pintades, se tournent les pouces. Ils demandent donc un accompagnement du gouvernement pour surmonter la période difficile.

Ce 8 avril 2020, nous avons fait le tour de quelques lieux de grillade de poulets et de pintades dans la ville de Dori. Chez Pierre Bonbondi, appelé affectueusement « Soumbala » par ses clients, c’est une table vide qui nous accueille. Avec un visage peu commode, il nous dit ceci : « Dites au gouvernement que nous souffrons ici à Dori. Il n’y a pas un cas avéré de Covid-19 et ils mettent le couvre-feu à 19h ! C’est l’heure à laquelle je commence à vendre mes poulets. Je vendais 50 à 60 poulets par jour. Aujourd’hui, j’écoule difficilement sept poulets ».

Pierre Bonbondi vendeur de poulet braisé

Ce spécialiste du poulet sauté au soumbala s’inquiète donc pour lui et ses employés. « J’ai quatre employés que je paye par jour, j’ai une femme et des enfants. Il faut que le gouvernement pense à nous, sinon c’est la faim et le chômage qui vont nous tuer ici à Dori, avant le Covid-19 ».

Plus loin, entre le maquis des pandores et la boulangerie de Dori, Drogba, lui aussi grilleur de poulets et de pintades, nous présente de la volaille grillée depuis trois jours qu’il n’a pas pu vendre. A l’en croire, tous ses clients sont portés disparus. A cause du couvre-feu, il ne vend plus que de 18h à 19h.

DES MÉVENTES DE POULET CHEZ DROGBA

Adjara Traoré est restauratrice à proximité du maquis « Seno ambiance ». Depuis le début du couvre-feu, son activité est devenue morose. « Je prépare chaque jour espérant que ça va finir, mais je jette chaque fois le lendemain. On ne peut pas conserver car il fait très chaud », nous dit-elle. Elle ajoute : « Aujourd’hui mon bailleur me poursuit pour la location ; je n’ai rien pour le payer ».

Tous ces commerçants interrogés souhaitent que le gouvernement recule l’heure du couvre-feu, afin qu’ils puissent vendre et subvenir aux besoins de leurs familles.

Daoula Bagnon
Correspondant à Dori

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