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Coronavirus : L’ancien président tchadien Hissein Habré libéré pour 60 jours

Publié le mardi 7 avril 2020 à 21h50min

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Coronavirus : L’ancien président tchadien Hissein Habré libéré pour 60 jours

Suite à l’appel du Haut-Commissaire des Nations-Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, à prendre des mesures d’urgence pour protéger la santé des personnes en détention, face au Coronavirus, plusieurs pays africains ont répondu favorablement. L’ancien président tchadien Hissein Habré (1982-1990), détenu au Sénégal depuis 2017, bénéficie ainsi de la grâce présidentielle accordée à plus de 2600 prisonniers.

La rumeur a fini par être confirmée. Hissein Habré, l’ancien président du Tchad (1982-1990) est libéré, ce 6 avril 2020 à Dakar, au Sénégal, a appris le journal Tchadinfo de source familiale. Il fait partie de plus 2600 prisonniers bénéficiant de la grâce accordée par le président Macky Sall, le 28 mars 2020.

Agé de 78 ans, Hissein Habré est libéré de prison mais placé en résidence surveillée pour 60 jours, précise un autre journal tchadien, Alwhida Info. L’homme qui vient de voir son séjour en geôle écourté a été jugé et condamné le 27 avril 2017 à la prison à perpétuité par les chambres africaines extraordinaires, pour crimes contre l’humanité, torture, esclavage forcé et pratique massive d’exécutions sommaires.

Durant les huit années de pouvoir de HH, environ 40 000 personnes ont été torturées et assassinées. Cette grâce présidentielle n’est pas digérée par les victimes au Tchad. « Par rapport à tous ces crimes odieux et massifs qu’il a commis, je dis que même si tous les autres doivent être libérés, lui doit continuer à purger sa peine. Hissein Habré n’a pas rempli la décision de justice qui lui demande d’indemniser les victimes », a déclaré il y a quelques jours Clément Abaifouta, président de l’association des victimes du régime de l’ancien dictateur.

L’opposant nigérien Hama Amadou (Crédit photo DW)

Un politicien reconverti…

Au Niger, le président Mahamadou Issoufou a gracié 1540 prisonniers afin d’empêcher la propagation du coronavirus dans les prisons, le 30 mars 2020. Parmi ces prisonniers figurent l’un des poids lourds de la politique nigérienne : l’opposant Hama Amadou.

Après 8 mois et 14 jours en prison, l’ancien président de l’Assemblée nationale avait été condamné en 2015 dans une affaire de trafic de bébé. Au lendemain de sa sortie de prison, le leader de l’opposition nigérienne a animé un point de presse en lançant un appel aux citoyens à respecter les mesures de prévention contre la pandémie de coronavirus. Il s’est adressé en français, en haoussa et zarma (deux langues locales) à ses partisans et à tous les Nigériens sur la nécessité d’un comportement responsable face à la propagation du covid-19.

Au Burkina Faso, le Conseil des ministres du 2 avril 202 a décidé d’une remise totale de peine privative de liberté au profit de 1207 condamnés en raison de la crise sanitaire née de la pandémie du Covid-19. Contrairement aux autres pays, le ministre de la Justice, René Bagoro, a insisté sur la différence entre une remise de peine et une grâce présidentielle, au cours d’une interview accordée au quotidien L’Observateur Paalga.

Pour lui, l’exercice de droit de peine est reconnu au chef de l’Etat, permet de faire un effacement de la peine ou une commutation de peine. Quant à la remise, elle est une sorte de faveur que le chef de l’Etat fait d’habitude à la fin de l’année, qui n’efface pas la peine mais la réduit.

Cryspin Masneang Laoundiki
Lefaso.net

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