L’Union des femmes opératrices économiques du Burkina (UFOB) existe depuis le 30 décembre 2004 grâce à une subvention de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) de quatre millions de francs CFA, elle mène déjà ses activités. L’UFOB vise, entre autres, l’implication effective des opératrices économiques dans le processus de développement et la concertation sur le plan national, régional et international, à créer des ouvertures sur le marché national, régional et international à travers la mise en place d’un système d’information commerciale, à favoriser l’accès du financement par la mise en place de fonds de caution mutuelle et de fonds de garantie.

Femmes de l’UFOB

Au Burkina Faso, l’Union couvre les 45 provinces, les secteurs d’activités identifiés étant ceux de regroupements ou d’associations de femmes entrepreneurs, de femmes commerçantes, de femmes rurales et de la production, des femmes du domaine de la transformation et de l’artisanat.

Les origines de l’UFOB

Le conseil des ministres de l’UEMOA tenu le 21 décembre 1999 à Dakar, au Sénégal, a approuvé, entre autres résolutions, une série d’actions communes pour promouvoir et renforcer le rôle de la femme. L’article 1er de la recommandation n°03/99/CM/UEMOA a insisté sur la nécessité de la mise en réseau des associations professionnelles des femmes et des opératrices économiques des pays membres. A cet effet, l’UEMOA, au cours de l’année 2003, a commandité une étude sur l’opportunité de la mise en place d’un réseau des femmes opératrices économiques de l’Union. "Cette étude a été financiée par la Banque Islamique de développement et réalisée par Aziza El Aouad, une consultante marocaine du 23 avril au 20 juillet 2003", a expliqué la présidente de l’UFOB, M. Jeanne Agnès Bado.

Elle a précisé qu’une rencontre de validation des résultats de l’étude par les ministres en charge de la Promotion de la femme des pays membres de l’UEMOA s’est tenue à Bamako le 18 juin 2004. Cette réunion a été précédée d’une autre d’experts du 14 au 16 juin. L’étude a mis à les contraintes que rencontrent les organisations des opératrices économiques. Ce sont notamment l’insuffisance de ressources financières, le manque d’équipements et de locaux, l’insuffisance de formation et des problèmes de communication.

Selon la directrice de la coordination des associations féminines (DCAF) du ministère, de la Promotion de la femme, M. Denise Sidonie Nébié, la mise en place de l’UFOB s’inscrit en droite ligne du plan d’action 2003-2007 dudit ministère. L’une des missions est de coordonner et d’impulser des actions en faveur de la femme, et ce, en relation avec les autres départements ministériels les institutions et la société civile.
Dans cette optique, M. Nébié souhaite que l’Union puisse s’ancrer dans le paysage des organisations de la société civile et fasse la différence dans le sens de la promotion des femmes du secteur économique.

La DCAF invite ainsi les femmes de l’UFOB, vu leur expertise, à s’informer, à se former, à mener une vie démocratique et à appliquer la bonne gouvernance en leur sein, compte tenu des difficultés qu’elles vivent dans d’autres associations dont elles sont membres. En effet, ces femmes évoluent respectivement dans divers milieux tels le commerce, l’entrepreunariat, l’artisanat, la production et la transformation des produits agricoles.

UEMOA, sensible au genre

La DCAF a souligné que c’est la sensibilisation de l’UEMOA qui l’a amenée a opter pour la promotion de la femme, dans les pays membres. C’est ce que confirme M. Bado qui soutient que "le mot d’ordre de l’UEMOA, c’est d’impliquer toutes les femmes et nous irons en campagne pour les chercher". Pour la présidente de l’UFOB, il faut faire de la sensibilisation de proximité pour toucher le plus grand nombre de femmes. "Nous comptons faire des sorties dans les 45 provinces pour nous entretenir avec les femmes", a-t-elle renchéri. De son avis, les femmes rurales sont souvent mieux organisées et plus solidaires que leurs consœurs citadines. Du reste, c’est considérant les contraintes et les obstacles que rencontrent les femmes, sur le plan social, politique, juridique et économique dans les Etats membres et consciente de la nécessité de les soutenir dans leur noble rôle dans la société que l’UEMOA met la priorité sur le renforcement de leurs capacités.

Aimée Florentine KABORE (kaborette@yahoo.fr)
Sidwaya