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Télétravail et enseignement pendant COVID-19 : Oui, c’est possible !

Publié le dimanche 22 mars 2020 à 23h44min

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Télétravail et enseignement pendant COVID-19 : Oui, c’est possible !

Le Covid-19 est réel. Mais la vie ne s’arrête pas pour autant. A situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle. En France par exemple, malgré le confinement, les entreprises ont mis en place le télétravail. C’est-à-dire que les employés travaillent à partir de leur domicile. Cette pratique peut-elle prospérer au Burkina en cas de confinement ? Certains sont sceptiques et pointent du doigt la qualité de la connectivité. Pas Ganamé Karim. Informaticien burkinabè installé au Canada, il est le promoteur de l’entreprise Streamscan. Voici ce qu’il en pense.

Depuis le déclenchement de la pandémie COVID-19 et les mesures de confinement mises en place, les populations du monde entier changent leurs habitudes et se réadaptent constamment pour faire face à la situation. Pour assurer la continuité des services, les employés de plusieurs entreprises et administrations publiques sont passés au télétravail. Plusieurs universités et écoles offrent graduellement leurs cours en ligne devant l’incertitude du retour à la normal à court terme. De très bons résultats sont obtenus dans plusieurs pays occidentaux.

Les pays les moins préparés, notamment les pays Africains ont choisi la solution la plus facile, c’est à dire la fermeture pure et simple des établissements d’enseignement et l’arrêt des cours. Mais est-ce la meilleure option alors que paradoxalement le développement du numérique est au cœur de toutes les stratégies africaines ? Voici un aperçu de quelques solutions qui pourraient être envisagées pour l’enseignement en ligne en Afrique pendant cette période confinement liés a la pandémie COVID-19.

Utilisation de solutions de vidéoconférence gratuites

Il existe des solutions de vidéoconférences/réunions en ligne telles que Zoom, WebEx, Teams de Microsoft, etc. Depuis quelques jours, elles sont offertes gratuitement dans le cadre de la riposte face à la pandémie. Vous pouvez donc utiliser leurs plateformes pour dispenser vos cours en ligne sans frais. Chaque enseignant ou établissement pourrait se créer un compte pour dispenser ses cours en ligne. Vous pouvez même enregistrer vos cours et les rendre disponibles à vous étudiants/élèves. Autres options : Skype, etc.

Les défis liés à la bande passe internet

Certains me diront que le débit internet est faible au Burkina et ne permet pas le télétravail ou l’enseignement en ligne. C’est une réalité certes mais tous les pays du monde (y compris les pays développés) font actuellement face à des défis liés au télétravail et a l’enseignement à distance. Par exemple, dans un élan de solidarité, plusieurs fournisseurs d’accès Internet au Canada ont supprimé la limitation de la bande passante Internet de leurs clients, pour faciliter le télétravail. Des opérateurs de téléphonie mobile ont aussi retiré les limites de données de leurs forfaits, ce qui permet à un grand nombre d’étudiants/élèves de suivre les cours à distance. Des offres similaires ont été faites par des opérateurs en Europe. D’autres offrent des forfaits abordables pendant une durée limitée.

De telles opérations pourraient surement être envisagées au Burkina, ce qui permettrait à un grand nombre d’étudiants/élèves de suivre les cours en ligne pendant cette période d’incertitude. Je n’ai aucun doute sur le sens de la responsabilité sociale de nos opérateurs télécoms pour apporter leur support afin de faire face la situation et permettre à la jeunesse burkinabè de continuer à suivre leurs cours pendant cette période. Si les opérateurs Canadiens l’ont fait, nos opérateurs peuvent le faire aussi.

Télétravail

Pour les entreprises, dans une dynamique de télétravail, c’est le moment de contacter vos fournisseurs d’accès Internet (fournisseurs locaux ou opérateurs internationaux par satellite) pour discuter d’augmentation temporaire de votre bande passante. Il y a de fortes chances que vous ayez un écho favorable, la pratique étant actuellement en vigueur chez plusieurs fournisseurs internationaux.

L’enseignement à distance n’est pas la seule solution

J’en conviens, une bonne partie de la population Burkinabè n’a pas accès à Internet et par conséquent l’enseignement en ligne ne saurait être la seule solution à envisager. Les périodes de grande incertitude sont celles qui stimulent le plus l’innovation et la créativité de l’humain.

Devant l’incertitude de la reprise a court terme, il est donc important de commencer à identifier des solutions :

• Cours par la radio
• Cours sur les chaines de télévision publiques
• Etc.

Il y a une infinité de solutions. La créativité humaine n’a pas de limite.

Dr Karim Ganame

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Vos commentaires

  • Le 23 mars 2020 à 01:02, par HUMM...... En réponse à : Télétravail et enseignement pendant COVID-19 : Oui, c’est possible !

    C’est bien Mr Ganamé d’avoir proposé des solutions qui sont vraiment à portée de main. Mais en ce qui concerne les cours en ligne il faut reconnaître que jusqu’à ce jour l’accès à internet est un luxe au Burkina Faso. Le coût d’accès est très élevé donc il n’est pas donné à n’importe qui d’avoir accès à internet pour faire quelque chose de sérieux. Ici au Burkina avoir accès à internet pour le grand public c’est acheter quelques mégas (à prix d’or) auprès des téléphonie mobiles pour surfacer sur Facebook et WhatSup. Le gouvernement avait un grand projet d’accessibilité à internet appelé BACKBONE si je ne me trompe qui devait être opérationnel depuis Mars 2019. Le grand Huawei a eu le marché pour réaliser ce projet mais on ne comprend pas pourquoi les autorités n’en parlent plus : on ne comprends plus rien. Ce mal pandémique de COVID-19 interpelle à plus d’un titre. Les gens doivent comprendre qu’internet doit être un service d’utilité public au même degré que l’eau et l’électricité pour résoudre bon nombre de besoins sociaux. IL EST TEMPS DE METTRE INTERNET A LA DISPOSITION DU GRAND PUBLIC ET NON LE CONSIDÉRER COMME UN LUXE RÉSERVÉ A LA HAUTE CLASSE.

  • Le 23 mars 2020 à 03:02, par Jean-Paul En réponse à : Télétravail et enseignement pendant COVID-19 : Oui, c’est possible !

    Au Canada ils ont aussi fermé les écoles jusqu’en début Mai. Le télétravail ne s’improvise pas. Il y a un certain nombre d’infrastructures à mettre en place avant que cela soit possible. A l’heure actuelle il est pratiquement impossible, par exemple pour la fonction publique, de demander à ses agents de faire du télétravail. Nous sommes toujours à l’air du papier et je me demande comment on peut faire du télétravail avec des dossiers pour la plupart sur support en papier. Profitons de cette crise de coronavirus pour passer au numérique en minimisant, sinon en supprimant carrément l’usage du papier dans l’administration.

  • Le 23 mars 2020 à 04:02, par Moussa En réponse à : Télétravail et enseignement pendant COVID-19 : Oui, c’est possible !

    Effectivement, il a un jeune dynamique qui le fait déjà /Je vous invite à visiter son site web : www.entmacairo.com

  • Le 23 mars 2020 à 05:55, par Zkarre En réponse à : Télétravail et enseignement pendant COVID-19 : Oui, c’est possible !

    Merci Professeur,
    Voilà qui est bien dit. Nous n’avons plus d’excuses.
    Vivement que ces voies soient explorées par les acteurs concernés.

  • Le 23 mars 2020 à 06:03, par Enfant de Koudougou. En réponse à : Télétravail et enseignement pendant COVID-19 : Oui, c’est possible !

    Je suis tout a fait d’accord avec toi Mr. Ganame. Il suffit que les entreprises de telecoms supriment le barème d’utilisation "data" et aussi, n’oublions pas qu’on peut être au Burkina-faso et avoir la connection a partir d’un pays voisin. VPN.

  • Le 23 mars 2020 à 06:59, par Delwende En réponse à : Télétravail et enseignement pendant COVID-19 : Oui, c’est possible !

    certaines solutions peuvent se mettre en œuvre. mais en matière de connectivité avec nos opérateurs, il ne faut pas rêver. j’espère que vos suggestions les poussent à nous offrir une meilleure connectivité. je pourrais y croire des lors.

  • Le 23 mars 2020 à 07:07, par Victor En réponse à : Télétravail et enseignement pendant COVID-19 : Oui, c’est possible !

    Bien dit mon frère j espère que cela n’est pas tombé dans l oreille d un sourd. Nous sommes déjà en retard par rapport autres. Utilisons nos intelligences.

  • Le 23 mars 2020 à 07:41, par Stop En réponse à : Télétravail et enseignement pendant COVID-19 : Oui, c’est possible !

    Merci mon frère pour cette belle analyse. Je pense comme vous qu’il est temps de changer notre manière d’être et de voir les choses autrement pour s’adapter aux chocs conjoncturels en les transformant en opportunité malgré leur côté désastreux. Personne n’a prévu cette situation chaotique mais osons l’exploiter en innovant et en ne croisant surtout pas les bras. Cherchons à nous y adapter et nous en sortirons grandis pour l’avenir. Ouvrons le débat et chacun apporte sa contribution d’idée.

  • Le 23 mars 2020 à 08:17, par kwiliga En réponse à : Télétravail et enseignement pendant COVID-19 : Oui, c’est possible !

    Heu, ici, on est vraiment à la pointe.
    En lieu et place du télétravail et du télé-enseignement, on a inventé la télé-grève.
    Tu restes chez toi et tu bouffes la bande passante, sur FB, tweeter et autres, avec tes amis grévistes.

  • Le 23 mars 2020 à 08:44, par yamambala En réponse à : Télétravail et enseignement pendant COVID-19 : Oui, c’est possible !

    Humm, M. GANAME Karim, j’admire vos réalisations et vos prouesses dans le domaine de la sécurité des systèmes d’information à travers Streamcan, mais permettez moi de vous dire que vous êtes "déconnectés" de la réalité du pays réel. Je rejoins l’avis du Dr SIA avec une nuance mineure, mais comme il l’a dit ça serait très très difficile de faire du télétravail avec nos conditions médiocres des facteurs déterminants (Bande passante médiocre, coût cher, et j’ajouterai de l’absence de l’autonomie d’énergie surtout en cette période de canicule).
    Dr SIA a raison vraiment raison quand je le cite " Les compétences techniques orientées infrastructure ou conception d’application ou de gestion de données ne suffisent pas pour jouer le rôle de spécialiste ou d’expert dans l’application des TIC dans un domaine spécifique. Un informaticien sans avoir suivi une formation en application des TIC en pédagogie, peut-il s’improviser spécialiste ou expert en intégration pédagogique des TIC " et c’est toujours l’erreur que nos gouvernants commettent.

    A lire M. GANAME, je constate qu’il est conscient de nos difficultés de bande passante mais il ne le vit pas réellement ou du moins tout le temps, pour les nous autres "enfants du pays", nous sommes les mieux placés pour apprécier.

    Je souris quand M. GANAME dit qu’on peut négocier avec les opérateurs pour demander une augmentation de débit, mais en situation normale ils ne sont même pas capables pour nous assurer le minimum de qualité quand bien même on est prêt pour payer, ce n’est pas en situation de demande forte qu’ils peuvent faire un miracle (avec des tarifs préférentiels). Nos opérateurs sont techniquement limités (faiblesses de leurs infrastructures dues par leurs cupidités à la recherche effrénée des maximum de profits au mépris du respect minimum des cahiers des charges) avec la complicité laxiste de nos gouvernants (eux même sont à la traîne par rapport au déploiement et à la qualité de leurs propres infrastructures).
    Et parlant de l’Europe, les géants gourmands de bande passante tels que Google, Facebook, Netflix, Instagram, ..., ont bridé leurs débits de leurs plateformes (par exemple, diffusion des vidéos en qualité SD prioritairement au détriment de la HD, ....) afin de libérer de la place pour permettre de parer aux plus urgents (enseignement en ligne, télétravail...), et tout cela pour éviter la congestion de leurs réseaux.

    Néanmoins j’adhère la proposition des cours par radio et par télévision, là au moins nous sommes à niveau de capacité acceptable.

    • Le 23 mars 2020 à 13:27, par Walaï En réponse à : Télétravail et enseignement pendant COVID-19 : Oui, c’est possible !

      Je confirme qu’au Burkina, les conditions de télétravail ne sont pas du tout réunis, à moins d’être effective déconnecté de la réalité :
      - Je serai étonné que les FAI burkinabè puissent miraculeusement augmenter le débit lamentable de leur bande passante. S’ils peuvent en temps exceptionnel offrir un débit de foudre, pourquoi alors se contenter d’un très très bas débit en temps normal ? Pour les cas européens cités en exemple, ce ne sont pas les FAI qui ont augmenter leur débit, en tout cas dans le contexte français, mais se sont les GAFA et certains services gros consommateurs de débit internet, qui ont choisi de réduire la taille des images pour augmenter le débit internet.
      - Pour une question de sécurité, les connexions distantes au ressources professionnelles, exigent des connexions VPN encore plus gourmandes en terme de débit. C’est dire qu’il faut nécessairement un très bon débit pour pouvoir établir des connexions VPN efficaces.
      - Au Burkina, où disposer de l’électricité est déjà un sacrifice, combien de ménages disposent d’un ordinateur, encore moins d’une connexion internet, inaccessible au vu de son coût onéreux injustifié.
      - En Europe où la connexion illimité 4G et internet est de mise , il est écœurant de constater l’exploitation abusive des FAI au Burkina, qui vendent des unités de communication éphémères très chères, et des mégas ruineux à durée courtement limité, avec la complicité de nos autorités consententes.

      Disposer d’internet à domicile, ne devrait pas être un luxe réservé à la seule classe bourgeoise. Tant pour l’éducation que pour la sécurité, les autorités devraient tout mettre en œuvre pour la vulgarisation impérieuse d’internet.

  • Le 23 mars 2020 à 10:54, par Juste En réponse à : Télétravail et enseignement pendant COVID-19 : Oui, c’est possible !

    Cette crise devrait permettre de faire des réajustements au niveau de la connectivité du pays ; tous les opérateurs installés ont comme priorité se faire le maximum de profit sur le dos du client et cela au vu et au su d’un système de gouvernance pourri et corrompu. Tenez vous bien les quelques pourcentages d’actions que l’état détenait encore au niveau de l’ONATEL et qui devait permettre un petit droit de regard dans la gestion de l’entreprise ont été récemment bradés au Marocains qui gèrent la boite comme une boutique royale. Comment dans ces conditions on peut demander aux opérateurs de lever le pied sur la bande passante. Le Burkina est un pays de l’intérieur ce qui implique qu’il faut passer par les voisins pour avoir accès au câble sous-marin ; donc des infrastructures puissantes devaient être mises en oeuvre pour permettre ces autoroutes. Qui doit le faire ? Les opérateurs investissent là où ils peuvent récupérer de l’argent tout de suite et maintenant et ils ont raison parce que le temps est court et il faut faire vite. L’idéal serait que l’état investissent sur les autoroutes de l’info et les opérateurs louent les circuits pour connecter leurs équipements ; dans notre cas, on demande aux opérateurs de planifier les besoins du pays dans le moyen et long terme et de fournir des services de qualité aux usagers. C’est trop demander à quelqu’un qui est là pour quelque temps d’investir pour le long terme pour vous. Il nous faut tout simplement un état fort capable de vision futuriste à tous les niveaux d’ailleurs.

  • Le 23 mars 2020 à 10:59, par elyse En réponse à : Télétravail et enseignement pendant COVID-19 : Oui, c’est possible !

    Bien dit M. GANAME.
    toutefois avec le manque d’inventivité de nos gouvernants, il n y a rien de sûr.
    je prends pour exemple les écoles fermées du fait du terrorisme. Il suffisait d’implémenter le système KAMALPHA pour continuer à assurer aussi efficacement l’enseignement des enfants dans la continuité à partir d’un seul point et ce peu importe le lieu de transit où ceux-ci se trouvent. il suffisait de créer et d’adapter les infrastructures pour ce faire. mais peine perdue

  • Le 23 mars 2020 à 11:16, par Solutions En réponse à : Télétravail et enseignement pendant COVID-19 : Oui, c’est possible !

    Bientôt l’Internet ultra rapide et à un coût accessible pour notre pays ainsi on pourra mieux exploiter ce genre de solutions dans un proche avenir. État : mise en place sur le territoire.

  • Le 23 mars 2020 à 11:54, par Non intègre En réponse à : Télétravail et enseignement pendant COVID-19 : Oui, c’est possible !

    Félicitations au Dr GARAME, te je pense que le télé - travail est bel et bien possible. Voilà combien sont sur FB et autres réseaux sociaux. Ces méga peuvent être utiles pour rester à la maison téléchargé traiter des dossier et les renvoyer. A défaut, traiter les dossiers et convenir d’un jour pour les finaliser au bureau. Mais la réalité est que le télétravail est anglo-saxon, ici les gars iront mangé porc au four et boire bière et ne feront pas le job, ou juste le minimum.

  • Le 23 mars 2020 à 12:16, par ERIC En réponse à : Télétravail et enseignement pendant COVID-19 : Oui, c’est possible !

    A part exclure une part importante des enfants, aucune des solutions proposées ne tient la route compte tenu du fait que le Burkina Faso manque d’énergie (électricité).

    Seulement 22% des ménages ont accès à l’électricité. Hors, tant pour les ordinateurs que pour la télévision , il faut de l’énergie.
    Le taux de pénétration de la radio est de 65%.
    Le taux de pénétration d’internet est de 22%.

    Ainsi, si considère que tous les enfants doivent être égaux devant l’accès à la connaissance, les solutions envisagées ne tiennent pas compte des réalités du Burkina en matière d’infrastructures notamment électriques.

  • Le 23 mars 2020 à 12:19, par Le sage En réponse à : Télétravail et enseignement pendant COVID-19 : Oui, c’est possible !

    Bonjour.Le télétravail ne se limite pas à l’accès à internet.Au Burkina Faso combien de famille disposent d’un ordinateur.

  • Le 23 mars 2020 à 14:12, par Karim Ganame En réponse à : Télétravail et enseignement pendant COVID-19 : Oui, c’est possible !

    Merci à tous pour vos commentaires fort pertinents. Je suis conscient du fait que ce n’est pas demain la veille que le Burkina et les pays Africains auront du très haut débit Internet disponible pour tous. Idem pour l’électricité, l’eau… On a donc 2 choix :

    - soit on ne voit que les contraintes/freins et dans 5 ou 10 ans on sera encore en train de ne pas bouger parce que ces freins existeront surement encore.

    - soit on change de mentalité/mindset et on voit les contraintes comme des défis (donc des alliés) et là, on innove. C’est ce que les pays avancés font. Il n’y a jamais une seule solution a un problème global. Il faut le segmenter en sous-problèmes et apporter des solutions à chacune d’elles. Les cours en ligne peuvent-ils s’appliquer pour une partie de la population ? Si oui, on l’applique. Pour une autre partie de la population est-ce la télé ou la radio ou le sms qui est approprié ? Il y aura d’autres groupes dont les solutions seront plus difficiles à trouver, mais il n’y a rien d’impossible. Je reste convaincu que le Burkina peut être aussi innovant que Israël, les USA, etc. Nous n’avons aucune excuse de ne pas innover. De toutes les façons, personne ne le fera à notre place.

    Pour ceux qui pensent que les cours en ligne ne sont pas possibles au Burkina, que proposez-vous comme solutions ? Laissez parler votre créativité et soyons en mode solution.

  • Le 23 mars 2020 à 14:29, par SIA Benjamin En réponse à : Télétravail et enseignement pendant COVID-19 : Oui, c’est possible !

    Merci pour cette voix contradictoire qui nous permet de proposer des idées pour faire avancer le pays sous l’angle de l’application des TIC.
    Le télétravail ne se limite pas à l’utilisation des outils de visiophonie ou d’audio conférence par quelques individus. Au-delà de ces outils, il faut des plateforme dédiées qui comprennent des applications d’édition et de coproduction de documents par au moins une dizaine de personnes. Des mesures de sécurité pour les données partagées sont nécessaires. Le niveau de compétence numérique nécessaire à une telle pratique n’est pas évident chez bon nombre de travailleur Burkinabé. La question de l’énergie, je n’en parle pas. C’est connu de tous.

    Quant à la connexion internet, je pense que tout le monde peut le constater. Les pays que tu sites offrent des débits de base à 20 mégas et plus à chaque abonné. Ces pays sont connectés aux sorties internationales à des milliers de gigabits. Le Ghana à côté est à plus de 1000 gigabits. Je ne te laisse le soin de communiquer le débit du Burkina qui est à peine 16 gigabits pour combien d’utilisateurs au niveau national. Dans le contexte actuel, je vois le mal l’Etat installé des satellites pour !

    Le coût de la connexion est un blocage aussi bien pour le télétravail que pour la formation à distance par internet. La disponibilité du matériel nécessaire n’est pas évidente. Combien dispose d’un ordinateur et ont les moyens de prendre en charge les frais de connexion ? Les mégas pour aller sur facebook, ne suffisent pas pour effectuer du télétravail, ni pour suivre des cours en ligne. J’utilise google drive pour certaines activités en équipe et je sais ce que cela me coûte en terme de mégabits. Il me semble que facebook à un miroir au niveau de Ouagadougou. Mais, malgré tout, il y a des jours, où on ne peut télécharger cette plateforme de réseautage.

    Ensuite, j’ai pris les facteurs socioculturels et le cadre de vie qui ne s’y prête pas. En couple avec un enfant dans une chambre salon ou deux chambres salon avec une aide ménagère. Le salon sert en même temps de cuisine et d’espace commun. Ensuite, la tendance forte de polychronie dans nos société où en présence d’un tiers on privilégie les relations sociales que la centration sur la tâche sont des facteurs à prendre en compte.

    Pour les cours à distance, je dirai que c’est mon domaine. J’y suis depuis 2005 entant qu’apprenant, à partir de 2008 comme concepteur de dispositif de formation à distance et enseignant. Je peux dire que je vis plus les réalités de ces formations. Une formation à distance ne constitue pas à mettre des chapitres de cours en ligne ou faire des présentations powerpoint en ligne et espérer que les étudiants apprennent. Elle nécessite une restructuration des contenus, une formation des enseignants à la médiation en ligne, aux approches pédagogiques adaptées et à l’utilisation des outils comme les plateformes dédiés. Je ne sais pas dans le contexte actuel, comment cela pourrait être possible ? C’est pour cette raison, que j’ai proposé la radio, mais en prenant le soin de préciser les avantages et les risques liés au recours à ce média.

    Bref, on pourrait continuer le débat, mais je pense qu’il faut toujours tenir compte de nos réalités. Et dans ce sens, dans le contexte actuel de l’épidémie, en cas de confinement, je ne vois comment le télétravail sera mis en œuvre au niveau de notre administration publique et des entreprises qui ont des données stratégiques telles que les banques et autres.

  • Le 23 mars 2020 à 18:37, par Menet En réponse à : Télétravail et enseignement pendant COVID-19 : Oui, c’est possible !

    On est en droit de s’interroger si ce Monsieur a
    deja mis les pieds au Burkina Faso ?.
    avant de parler de télétravail il faudrait d’abord que le pays soit doté de structures de télécommunications dignes de ce
    nom. On ne sait pas s’il faut rire
    ou pleurer un tel article totalement déconnecté des
    realités.

    • Le 23 mars 2020 à 21:51, par Juste En réponse à : Télétravail et enseignement pendant COVID-19 : Oui, c’est possible !

      L’article de Monsieur Ganame a plein de sens ; il nous interpellé tous à une réflexion pour mettre en place un système performant de Telecom pour bénéficier des avantages des TIC. Nul ne doit ignorer de nos jours l place des TIC pour le développement d’un pays malheureusement nos gouvernants n’ont pas la bonne apprehension de cet outil. Ceux qui ont les compétences et le punch nécessaire sont mis sur le bas côté parce qu’ils refusent d’être des YES M’EN. Conclusion, on utilise un réseau de copains et d’agents acquis pour produire du mauvais boulot. Monsieur GANAME connaît très bien le pays parce que nous l’avons rencontre au pays dans les années 2000 si ma mémoire est bonne. C’est certainement le refus de compromission qui a amené tous ces cerveaux à aller voir ailleurs.

  • Le 28 mars 2020 à 03:09, par Salomon Justin Yameogo En réponse à : Télétravail et enseignement pendant COVID-19 : Oui, c’est possible !

    MERCI Mr Ganamé ! CEPENDANT je vous dis (moi) que vos propositions ne sont pas valables pour tout de suite au Burkina Faso ; pour plusieurs raison ; mais je ne m’arrêterai ici qu’à trois(3) pour en faciliter la lecture (que j’espère complète, pour mieux me comprendre)...
    1) Combien sont-ils les étudiants ici au Faso qui possèdent des ordinateurs (ratio) ? Si vous étiez ici, vous auriez vu que l’étudiant ici (et même l’étudiante) va à ses cours à vélo ou en bus ; ce qui était impensable quand j’étais à l’Université de Ouagadougou 1985-1990 ; ; ; Ce qui veut dire par ailleurs que la préoccupation de l’étudiant(e) est ailleurs qu’à la quête d’un ordinateur ; or, aucun programme dans cette Alerte au Covid-19 actuelle ne prévoit résoudre ses problèmes à fortiori lui permettre d’acquérir un ordinateur. Ensuite, il y a même encore des enseignants de certaines matières qui n’ont toujours pas ordinateurs personnels et/ou qui n’y connaissent rien ; n’en parlons pas de ceux/celles des enseignements Secondaire et du Primaire. Même dans nos entreprises, qui sont très largement informelles et/ou familiales, combien sont-elles à être connectées et combien de leurs agents ont des ordinateurs ??? Même au niveau des Services Publics, cette situation de méconnaissance de l’ordinateur et de non connectivité à domicile est impressionnante.
    2) les Sociétés de Télécommunications au Burkina Faso sont très largement occupées (presque toutes) à nous voler plutôt qu’a résoudre des problèmes de vitesses et/ou de bandes passantes... Beaucoup n’arrivent même pas à fournir le service que l’on contracte, de façon effective et permanente ; couvrir toutes les zones de la seule capitale politique, Ouagadougou, en 3G reste un réel défi... Par exemple, je paye pour une 3G et je suis constamment interrompu, surtout à certaines heures. A chaque interruption, je suis obligé de retourner dans mes paramètres pour corriger la 2G qui s’affiche en 3G et me reconnecter. (NB : J’ai fait le choix de la connexion manuelle pour réduire les "hémorragies dans mes unités"...) Sans compter que nos unités de connexion sont ANORMALEMENT DÉBITÉES DÉJÀ. C’EST TRÈS COURANT... Tu es censé avoir par exemple 1Go valable pour 7 jours, à un prix promotionnel, et finalement, tu arrivera à faire avec grande peine ce que tu faisais avec seulement 400Mo de connexion sans cette promotion. J’ai déjà personnellement interpellé l’Autorité de Régulation des Télécommunications, et même toutes les trois sociétés actives au Faso ; sur divers problèmes du genre...
    3)L’électricité de la SONABEL également n’est pas disponible tout le temps sur la seule ville de Ouagadougou ; les coupures en cette période sont régulière sur différents quartiers ; et c’est plus ou moins long en durées. Par exemple à Dassasgho, cette semaine il y a eu une coupure d de presque 20 heures de temps, en continue (eeeh oui !)...
    Je peux continuer la liste de nos problèmes que vous semblez avoir oublié... IL EST CERTAIN QU’A L’ISSUE DE CETTE PANDÉMIE, NOUS SERONS AMENÉS A CHANGER NOS PRIORITÉS ET NOS HABITUDES ; mais Aujourd’hui, et pour La Majorité de nos entreprises (informelles et familiales dans le commerce et la distribution), le télé-travail est comme un voyage sur la Lune. Triste réalités du Faso. Si par malheur cette pandémie doit durer, IL EST MÈME A CRAINDRE UNE "ÉPIDÉMIE DU VENTRE" QUI VA AMENER LES POPULATIONS DANS UNE RÉVOLTE SPONTANÉE A LA RUE ; ET CELA SANS ÉGARDS DE Dame Corona" ;...je pries pour me tromper, et qu’on y arrive pas ...car ce serait très dramatique !

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