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Quand aller en grève devient une obsession au Burkina !

Publié le dimanche 22 mars 2020 à 23h42min

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Quand aller en grève devient une obsession au Burkina !

Dans la tribune ci-après, Abdoulaye Ouédraogo, comptable de profession, livre une analyse sur les différentes grèves qui se tiennent dans le cadre des différentes luttes syndicales.

Le 19 février 2020, la coordination des comités de la Confédération générale du travail du Burkina (CGTB) des agents du péage transformé en décembre dernier en Comité CGTB des agents du Fonds spécial routier du Burkina (FSR-B) suite à l’adhésion de deux agents du siège, a été reçue en audience par le ministre des Infrastructures, Eric Bougouma.

Deux jours plus tard soit le 21 février, après avoir étudié les points de revendication de la coordination, le ministre a adressé à celle-ci une correspondance dans laquelle il s’est engagé à faire en sorte que le FSR-B dispose de ses propres gestionnaires des postes de péage d’ici fin juin 2020 en remplacement des régisseurs relevant du ministère des Finances.

Quant à l’implication des directions régionales dans l’approvisionnement des postes en tickets de péage et en petites fournitures diverses, et celle de l’inspection générale des services du ministère des Infrastructures dans le contrôle des recettes de péage, le ministre s’est aussi engagé à réaliser un audit sur l’efficacité desdites implications. Sans oublier l’approvisionnement des postes de péage en matériels nécessaires d’ici fin juin 2020. Malgré tout, la coordination a décidé de maintenir son mot d’ordre de grève allant du 24 au 27 février dernier. Et elle l’a réellement fait.

Le 24 février 2020, c’était au tour d’un autre syndicat, le Syndicat autonome des travailleurs des péages du Burkina Faso (SYNATRAP/BF), d’être reçu par le premier responsable du département des Infrastructures. A l’issue de cette seconde rencontre, de concert avec les parties prenantes, il a été mis en place un comité de réflexion et de suivi de la mise en œuvre des doléances du personnel du FSR-B auquel a été transférée la gestion du péage en janvier 2018. Depuis lors, le SYNATRAP a suspendu son mot d’ordre de grève. En attendant de voir la suite…

C’est ainsi que du 10 au 15 mars 2020, les membres dudit comité se sont retrouvés à Koudougou à travers un atelier pour examiner les treize points relevant de leurs attributions. Dans le rapport du comité finalisé le 19 mars 2020, les principales doléances y compris celles communes aux deux syndicats, ont trouvé des réponses en attendant leur application.

C’est dans un tel contexte marqué par la volonté de l’autorité de trouver des solutions aux préoccupations soulevées par les agents des péages et avant que le comité n’ait rendu son rapport le 19 mars 2020 qu’à la surprise générale, l’opinion publique apprendra, par voie médiatique, le 16 mars 2020, la volonté de la coordination des comités de la Confédération générale du travail du Burkina des agents du FSR-B d’organiser des sit-in du 27 au 29 mars 2020, et d’aller en grève du 9 au 12 avril 2020 sur toute l’étendue du territoire national. Cela ressemble fortement à une volonté manifeste de faire un pied de nez au dialogue engagé par l’autorité pour apporter des pistes de solutions aux doléances du personnel du FSR-B.

Tout porte donc à croire qu’organiser des sit-in et aller en grève sont devenus une obsession au Burkina où le mot « droit » sert souvent de paravent pour masquer l’inclination de certains de nos compatriotes à la flânerie. Le bon sens aurait voulu que les « candidats » à la grève sus-cités qui ont déjà eu gain de cause à travers la correspondance du ministre datant du 21 février dernier, eussent patienté pour attendre l’expiration des délais du respect des engagements pris par le ministre et aussi voir le contenu du ventre du rapport du comité sus-cité avant d’engager une action quelconque de protestation s’il y a lieu.

Pourquoi la coordination gréviste ne suspende-t-elle pas, à l’instar du SYNATRAP, ses mouvements d’humeur en attendant l’application des engagements pris par l’autorité ? Bien malin est celui qui saura y répondre. La démarche de la coordination sent clairement le roussi à un moment où nous devons unir toutes nos forces pour faire face à l’hydre terroriste et à la pandémie du coronavirus auxquelles fait face notre pays. Il faut savoir raison garder et comprendre que ce n’est pas dans la précipitation ou en un clic de souris que l’on résout les problèmes de la république notamment ceux liés au péage dont certains ne datent pas d’aujourd’hui.

A force de vouloir être jusqu’au-boutiste en tirant trop sur la corde de la république, c’est nous tous qui en pâtirons lorsque celle-ci se cassera. Ce, à travers les effets pervers et collatéraux sur l’économie nationale de mouvements d’humeur inutiles dont on peut se faire l’économie ! Et il faut que les syndicalistes réunis au sein de ladite coordination du secteur du péage en tiennent compte dans l’élaboration de leurs plateformes revendicatives. Sinon, le réveil sera douloureux pour tous, notamment pour les grévistes d’autant plus que l’Etat n’hésitera pas un seul instant à effectuer des retenues sur leur salaire en application de la règle du service fait. C’est ce que prescrit la loi et les grévistes ne peuvent que s’assumer en l’acceptant. C’est ce que je crois !

Abdoulaye OUEDRAOGO
Comptable et Consultant

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Vos commentaires

  • Le 23 mars 2020 à 02:04, par Hamed En réponse à : Quand aller en grève devient une obsession au Burkina !

    C’est une crise de confiance vis à vis de l’autorité qui, n’a jamais refuser de prendre des engagements. Mais les respectés, c’est un combat de longue haleine. Vivement que l’autorité les rassure et LA confiance règnera de nouveau.

  • Le 23 mars 2020 à 03:11, par Jean-Paul En réponse à : Quand aller en grève devient une obsession au Burkina !

    Je suis certain que même si le Burkina était engagé dans une guerre, il y a des gens qui auraient trouvé des raisons d’aller en grève, sans se soucier de la situation qui prévaut. Il faut que les burkinabé changent de comportement. Nous sommes englués dans un cycle de violence terroriste, et comble de malheur, le coronavirus vient pour nous achever. Au lieu de se serrer les coudes pour s’en sortir, on continue de faire des niaiseries.

  • Le 23 mars 2020 à 07:21, par Manuel En réponse à : Quand aller en grève devient une obsession au Burkina !

    Bonjour
    Merci pour vos propos mais vous savez bien que ces grèves à répétition ne sont que des manœuvres pour affaiblir le pouvoir MPP
    Ceux qui appellent à la grève sont affiliés à la CGTB qui , tout le monde le sait roule pour un parti dit révolutionnaire
    Cette centrale n’a pas appelé au départ de Blaise même si certains de ces membres ont activement participé à l’insurrection
    Le problème de ces syndicats dits révolutionnaires est le renversement des institutions démocratiques, ceux qui en doutent n’ont qu’à bien se rappeler ce qu’il s’est passé le 16 septembre 2019 où leur général a pris la tangente sur une moto à la suite de l’appel de leur mort née appelé UAP( union d’action populaire)
    On se connait tous ici !

  • Le 23 mars 2020 à 08:01, par Jonassan En réponse à : Quand aller en grève devient une obsession au Burkina !

    Je vais tenter une réponse à vos questionnements dans cet article. On ne peut comprendre les réactions inopportunes de ces groupuscules syndicales qu’en se référant à l’organisation principale qui les couvre. La dictature de l’ère communiste n’est pas près de s’estomper. Quand le sommet élabore sa stratégie, vous avez beau être trottinant, vois n’avez pas le droit d’être non partant. Ce qui participe à la propagande et non à la réalité du terrain quand ses grèves échouent. Participant donc à un mouvement d’ensemble on ne prend même plus la peine de vérifier si vous êtes prêts, s’il n’y a pas d’entorse aux engagements particuliers envers les employeurs. Et on vous assigne un protocole à exécuter un point c’est tout. C’est ce sue j’ai vécu jadis dans ce milieu et je n’ai pas eu la langue de bois à rétorquer que la dictature est non productive en ce qu’il tue le rationnel tremplin du succès. En tout cas ce qui vous surprend dans cet article est une réalité normalisée dans ce milieu. Ceux qui y sont le savent même s’ils n’osent le dire

  • Le 23 mars 2020 à 08:27, par kwiliga En réponse à : Quand aller en grève devient une obsession au Burkina !

    - L’hydre terroristes
    - Le covid 19
    - La mentalité des syndicats de fonctionnaires
    - L’incompétence de notre gouvernement
    Quel péril menace le plus le Faso ?
    Lourde question.
    Seul l’avenir pourra nous apporter la réponse, mais j’ai bien peur qu’à long terme, la bonne réponse soit la numéro 3.

  • Le 23 mars 2020 à 08:29, par Oiseau de mauvaise augure En réponse à : Quand aller en grève devient une obsession au Burkina !

    Le hic dans tout cela est que nous nous acheminons inexorablement vers une cessation de paiement des salaires par l’Etat, chose que nous n’avons jamais connu au Burkina (comme du reste le nombre élevé des sit-in et grèves de toutes sortes) contrairement à plusieurs de nos voisins de la sous-région. Mais il faut garder en tête que cela n’arrive pas qu’aux autres. Nous sommes déjà ventre mou sous-régional face au terrorisme et au coronavirus. Alors croisons les doigts seulement.

  • Le 23 mars 2020 à 08:31, par Le Pacifiste En réponse à : Quand aller en grève devient une obsession au Burkina !

    Très bien dit. Aller en gréve n’est pas seulement une obsession chez certaines personnes, c’est aussi une maladie qui ravage tout sur son passage

  • Le 23 mars 2020 à 09:18, par Sapience En réponse à : Quand aller en grève devient une obsession au Burkina !

    C’est peut-être nouveau au Burkina Faso la retenue des salaires. Ailleurs où le mouvement syndical est bien structuré cela ne constitue aucun problème. Un syndicat de Ontario a payé les salaires des grévistes plusieurs mois. En Angleterre des exemples existent. La réflexion qu’il faut faire c’est celle de la rupture de confiance entre les gouvernants et les gouvernés. Pourquoi cette crise de confiance ? Elle n’est pas particulière au monde du travail. Le monde rural, certaines ethnies et que sais-je encore n’ont plus confiance au gouvernement. Personnellement je crois que le parti au pouvoir et ses alliés se sont éloignés de leur discours avant l’élection présidentielle et législative de 2015. Ce n’est pas le programme politique qui a séduit les électeurs, mais la personne mossi de Rock. Une analyse sociologique de la démocratie au Burkina Faso pourrait mieux éclairé les citoyens. Pour combien de temps encore, la suprématie du lobby mossi, durera ? I don’t know ? Il y a de sérieux doute sur les capacités intellectuelles des dirigeants.

  • Le 23 mars 2020 à 09:19, par Hami En réponse à : Quand aller en grève devient une obsession au Burkina !

    Mon cher ton questionnement est très simple. On dit bien gouverner c’est prévoir. Le basculement de la gestion des péages ne les a pas surpris mais regarder l’état délabré des postes de péage. Et il faut se méfier des gens qui n’ont aucun sens du respect des engagements pris et signés même devant des autorités morales. Des gens qui foulent aux pieds les lois de la nation mais qui veulent que ceux d’en face les appliquent à la virgule près. Le Burkina Faso d’aujourd’hui a besoin d’une gouvernance par l’exemple et vous allez voir que tout le monde va vous suivre.

  • Le 23 mars 2020 à 09:27, par nekrenoma En réponse à : Quand aller en grève devient une obsession au Burkina !

    J’ai bien aimé l’article en ce qu’il pose un problème d’actualité au Burkina depuis au moins 4 ans. On reproche au mouvement syndical ses velléités exacerbées pour aller en grève. C’est vrai. je ne suis ni syndiqué, ni du pouvoir. Je suis un simple burkinabé, ayant travaillé dans le privé uniquement et je suis avec une minutieuse attention tout ce qui se passe au Burkina. Mon expérience d’élève très engagé aussi pendant mes années scolaires me guide souvent dans mes analyses et mon interprétation des événements. Pour le problème en cours, il ne faut pas aller loin pour le comprendre :
    1) On ne croit plus en ce pouvoir
    2) On ne croit plus en ce monsieur des transports et à plusieurs ministres d’ailleurs

    A partir de là, que faut-il faire ? Il faut mettre la pression afin que ce gouvernement acculé prenne la pleine mesure de la situation et appelle aux états généraux du vivre ensemble. Je ne crois pas que les syndicats sont mauvais. Au contraire, ce sont les syndicats qui ont toujours sauvé le Burkina de la mal gouvernance. Roch doit faire un revirement à 180 degrés et proposer une véritable trêve en prenant des mesures énergiques :
    1) Tous les ministres soupçonnés de mal gouvernance, incapacité de gestion, détournement, doivent rendre leur démission et se mettre à la disposition de la justice
    2) Il doit reconnaître que certaines mesures sectorielles, l’ont été dans la précipitation et dans une non communication qui ont entraîné des incompréhensions ;
    3) Il doit faire profil bas, prendre des mesures énergiques de réduction du train de vie de l’Etat en supprimant certaines structures telle le CES, le HCRN, le médiateur du Faso : ces mesures vont apaiser les cœurs qui faciliteront l’instauration d’une véritable concertation
    4) Il doit proposer la mise en place d’un gouvernement d’Union Nationale afin de mettre en oeuvre une politique de vie apaisée
    5) Il doit engager des mesures pour résoudre le problème global des salaires
    6) Il doit demander de surseoir à l’application de l’IUTS sur les indemnités des fonctionnaires.

    Les mesures à prendre sont énormes. ROCH a mal démarré et les mouvements sociaux ne sont que le reflet de cette mal gouvernance. S’il n’y en avait pas, il fallait pleurer pour le Burkina. Leur existence est la preuve que le Burkina vit et est résilient. Je les soutiens donc en disant que le gouvernement est en mesure de les résoudre.

    Mais ROCH est-il vraiment si capable ? Est-il la solution ou le problème ?

  • Le 23 mars 2020 à 10:21, par Wattibo burkinbi En réponse à : Quand aller en grève devient une obsession au Burkina !

    Trop de liberté amené le désordre ,c’est simple ces même agents du péage ont été recruté sans teste donc on licencie et on lance un teste niveau bepc c’est la meilleur solution

  • Le 23 mars 2020 à 10:28, par Lom-Lom En réponse à : Quand aller en grève devient une obsession au Burkina !

    On a maintenant l’impression que les salariés travaillent à faire disparaître le Burkina Faso !! Ce ne sont plus des grèves, ce sont des partis politiques qui sont en campagne électoral. Malheureusement pour eux, il y a des Burkinabè comme eux qui ont fait l’école comme eux et qui ont mieux fait en classe et sur le terrain du travail et ils savent bien qu’ils ne peuvent pas embrouiller tout le monde (d’ailleurs certains n’ont jamais brillé à l’école jusqu’à ce que les chasse pour insuffisance de résultats) ; S’ils veulent, ils peuvent déclarer leurs candidatures pour les élections et on verra ce qu’ils valent au lieu de louvoyer. On se connait au Burkina et on sait que ces mêmes individus ne peuvent même pas supporter un mois sans salaire. Sans être mêlé à la politique, nous défendrons notre pays contre ces hordes de paresseux et malhonnêtes qui se découvrent subitement comme des envoyés de Dieu sur terre.

  • Le 23 mars 2020 à 11:34, par Patinda En réponse à : Quand aller en grève devient une obsession au Burkina !

    Chapeau bas à Lom lom. Les leaders syndicaux savent plus que quiconque que leurs grèves nuisent au développement du pays. Et je pense que cette liberté de grève et autres débrayages actifs garantis par les institutions internationales telle que l’OIT est vraiment un luxe pour nos états fragiles. Mais comme tout porte à croire qu’on ne peut remettre ce droit en cause, pourquoi ne pas chercher des stratégies de contournement. A l’exemple de COTECNA qui faisait une partie du travail des douaniers. Les vigiles apportent aussi beaucoup dans la sécurité aux côtés des forces républicaines. Les universités privées sont nées et grandissent. Si le privé peut palier aux insuffisances du publique, que l’état accompagne le privé à se développer dans toutes les structures stratégiques : finances, impots, information, NTIC... Le privé est d’ailleurs déjà bien ancré dans l’enseignement et la santé(pour les soins curatifs). Il suffit de leur donner beaucoup plus de prérogatives pour proposer certains services tels que l’organisation des examens et concours, l’organisation des campagnes de sensibilisation et de vaccination, constation, imposition et recouvrement, ... Tout est possible. Si le public peut quelque chose, le privé le peut mieux. C’est là je suis d’accord avec les libéraux. Sinon, on ne décollera jamais avec des employés qui ont autant, voire plus de droits que de devoir et davantage que leur employeur

  • Le 23 mars 2020 à 12:26, par Peagiste gréviste En réponse à : Quand aller en grève devient une obsession au Burkina !

    J’ai bien apprécié votre article le fasonet , mais je voudrais vous solliciter de chercher la réponse de ce écrit auprès de la structure incriminée ( CGT-FSR) puis qu’il n’est de vous.. Car il y’a beaucoup de non dits

  • Le 23 mars 2020 à 13:14, par Zongo Dominique En réponse à : Quand aller en grève devient une obsession au Burkina !

    Oh ! Bon Dieu, le Burkina poste Insurrectionnel, tout le monde revendique. Vous étiez au Trésor avec des niveaux de rémunérations très bas. On vous reverse dans une autre structure, avec des salaires qui selon certaines sources ont augmenté de 100% et tous les jours, ce sont de plaintes. Certes le problème est réel au niveau des postes de péage, mais ils ne datent pas d’aujourd’hui. On ne peut pas les résoudre d’un seul coup. Il faut que vous sachiez que la lutte syndicale n’est pas une guerre contre vos employeurs sauf s’il y’a des objectifs cachés et cela ne devrait pas être le cas en cette période très difficile où tout le monde se bas contre ce virus semeur de fausses communes.

  • Le 23 mars 2020 à 14:33, par HORUDIAOM En réponse à : Quand aller en grève devient une obsession au Burkina !

    Un jour viendra où le Burkina Faso ne pourra plus payer ses fonctionnaires et honorer ses engagements internationaux. Il faut bien le noter et vous m’en direz. Dans la vie, quand vous voyez une surenchère dans un domaine, s’en suivra à coup sûr une perte. Pour acheter un poulet avant, le vendeur devrait d’abord vous manquez du respect avant la vente et avec d’arrogance doté d’une certaine surenchère. A la fin, la grippe aviaire est arrivée et a mis les pendules à l’heure. Ensuite le porc au four était devenu un médicament (surenchère), mais quand la peste porcine est arrivée, les pertes ont rattrapé les bénéfices. Aussi, les militaires cognaient non seulement les gens dans les provinces à cause des filles de bar mais aussi ils jouaient tranquillement au PMU’B parce qu’il n’y avait rien à faire. Le terrorisme est venu les occuper à présent. Enfin, le RSP nous a fait voir toutes les couleurs dans ce pays. Ce régiment a été conseillé en vain. On les a rappelé à plusieurs fois que le peuple était souverain, que nenni. Leurs armes les protégeaient. Mais contre qui ? Et jusqu’à quand ? La suite, on la connait ! C’est ce qui va arriver dans le cas des grèves à répétitions et dans la surenchère. Croyez-moi, ça sera dramatique. Combien de fonctionnaires Burkinabè peuvent tenir deux mois sans salaire ? Dans la vie, quand tu as raison, il faut être tranquille.

  • Le 23 mars 2020 à 18:35, par K En réponse à : Quand aller en grève devient une obsession au Burkina !

    Qui dit des grèves sauvages sans respect des lois ou sans règlements, dit des coupures des salaires avec les règles de la loi. Et comme je le précise toujours dans ce forum quand on évoque la lutte de classes dans les règles de nos lois, que tout le monde sache que toute lutte de classe est une lutte politique. Et il n’y a pas un syndicat apolitique de nos jours dans notre pays. La lutte de classes dans la société Burkinabé a toujours existé, et exploité par des responsables syndicaux très intelligents qui ont su comment avoir des gains de cause de leurs revendications en respectant les lois.

    Et toute ma génération suivie de quelques-unes personnes de la génération suivante sont témoins de cette lutte avec le respect des lois entre patrons et ouvriers, entre les gouvernants et les travailleurs comme celles du 3 Janvier 1966, de 1968, de 1975, lutte des travailleurs de la Bravolta contre leur patron en 1983. Toutes ces grèves étaient légitimes selon nos lois. Même les gouvernants puissants qui disposaient de moyens efficaces de pression, ‘’’comme des menaces verbales, suspensions, licenciements ou coupures de salaires ne pouvaient rien contre ces responsables syndicaux très intelligents qui ne revendiquaient pas ce qui est au-dessus des lois.’’’
    Que ça soit l’état ou un patron privé, ils savent qu’avec un responsable syndical intelligent qui respecte les lois, le travailleur ou l’ouvrier a un instrument pour défendre leurs intérêts de classe selon la loi.

    Mais se lever le matin après avoir rêvé et faire chanter à un gouvernement de ne pas appliquer ce que la loi l’autorise de faire, est de ne pas conaître les lois. Toutes les revendications que préconisent le responsable syndicale Bassolma peuvent être pris en compte sauf une qui n’est pas autorisé par la loi et mette toutes dans l’eau, ‘’’’l’application de l’IUTS’’’’ dont la loi autorise l’état d’appliquer. Prendre cette revendication pour un fonds de commerce sachant que l’état ne cédera pas par ce qu’il y a une loi voté qui l’autorise, est d’être un responsable sans intelligence. Et selon nos lois l’état a le droit de licencier, ou de couper les salaires de ceux qui grèvent pour l’application de l’IUTS qui est légitime. Et je crois même que ce régime mouta mouta est très mouta mouta ! Si c’était au temps de l’introverti, le RSP se mettra dans la danse, et nous savons ce qui attend les responsables syndicaux. Si un patron au canada paye ses grévistes c’est qu’il a commis une faute comme celui de la Bravolta qui s’est plié devant les grévistes selon nos lois de travail qui sont aussi ceux bu BIT.

  • Le 23 mars 2020 à 20:02, par jeunedame seret En réponse à : Quand aller en grève devient une obsession au Burkina !

    Merci monsieur le comptable ; pour ces détails du temps dans un style vraiment enchanteur. Il faut savoir que chez nous, deux grands maux nous justifient ces paresses administratives et agressions politiques dans ce show des grèves : l’antipatriotisme et l’absence de fermeté.Sans appétit et sans tamarin, on risque toujours de préparer le mauvais tô.

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