LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Coronavirus au Burkina : Mesures de prévention riment avec savoir-vivre

Publié le lundi 16 mars 2020 à 22h10min

PARTAGER :                          
Coronavirus au Burkina : Mesures de prévention riment avec savoir-vivre

Suspension des cours dans les établissements scolaires, interdiction des manifestations et rassemblements publics, consignes des leaders religieux et du ministère de la Santé pour éviter la propagation du virus… Depuis l’enregistrement des premiers cas de la maladie à coronavirus au Burkina, des mesures de prévention ont été portées à la connaissance des populations en vue d’éviter une propagation de la pandémie. Cependant, ces mesures de protection se heurtent aux mauvaises habitudes des populations.

Ce n’est plus un secret. Le Burkina n’a pas été épargné par le coronavirus, parti de la Chine en décembre 2019. Depuis la déclaration officielle de la maladie au pays des hommes intègres, le 9 mars 2020, le gouvernement a adopté un plan de riposte pour faire face à l’épidémie.

Ledit plan, adopté en Conseil des ministres en sa séance du 11 mars 2020, vise, entre autres, l’accroissement des capacités des intervenants dans les points d’entrées, la prise en charge des personnes affectées par le Covid-19, la promotion des mesures de prévention et de contrôle dans les structures sanitaires et dans les communautés et le renforcement de la coordination sectorielle.

Ces mesures de prévention font, dit-on, appel à des règles d’hygiène et à la responsabilité des citoyens. Cependant, il semble trop demander à certains Burkinabè d’abandonner leurs mauvaises habitudes.

En effet, si certains n’hésitent pas à déverser les eaux usées ou les déchets des fosses septiques sur la voie publique ou dans les caniveaux, ce n’est pas cracher par terre qui serait surprenant. Et que dire de ceux qui s’adonnent à cette mauvaise pratique en circulation, vous projetant leur crachat sur le visage ou une partie du corps, lorsque vous les suivez de près ?

Ces pratiques dégueulasses sont d’ailleurs récurrentes pendant le Carême ou le Ramadan où des jeûneurs, partout où ils sentent le besoin, ne se gênent pas pour indisposer leur entourage. Et comment parler de crachats dans la rue sans penser à ceux qui se mouchent n’importe où ? Là encore, il n’y a rien d’étonnant de voir un usager de la route poser les doigts sur le nez, se moucher en pleine circulation et faire comme si de rien n’était.

Ces mauvaises habitudes, proscrites dans le cadre de la lutte contre l’expansion du coronavirus, posent d’ailleurs la question de l’hygiène et de l’insalubrité dans l’espace public et dans nos milieux de vie. Négligence ou ignorance des populations ? Dans tous les cas, les auteurs de ces actes d’incivisme oublient qu’ils sont le plus souvent les premières victimes des maladies qui découlent de leurs actes.

Il est de plus en plus fréquent de voir, dans les quartiers, une fois la nuit tombée, des citadins déverser les eaux de leurs toilettes dans les ruelles. Face à de tels comportements, comment pouvoir faire adopter des mesures d’hygiène collective aux populations ? N’est-il pas temps de faire de l’hygiène une véritable préoccupation politique ?

S’il est évident qu’il faut multiplier les actions de sensibilisation pour une prise de conscience individuelle et collective, l’on se demande également s’il n’y a pas nécessité de réprimer ces types d’actions en vue de ramener certains citoyens sur le droit chemin. Car, comme on le dit, ce n’est pas le jour de la chasse qu’on apprend à élever un chien.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 17 mars 2020 à 10:18, par DJ20 En réponse à : Coronavirus au Burkina : Mesures de prévention riment avec savoir-vivre

    Il faut comprendre comment se transmet le coronavirus pour éviter d’être contaminé.
    Il se transmet par quelqu’un qui est porteur, sans forcément le savoir : de personne à personne proche par l’air expiré ( nez ou bouche, toux, éternuements ou en parlant) Des mains d’une personne contaminée ( elle s’est mouchée par exemple, ou s’est frottée les yeux, le nez, la bouche) aux mains d’une autre personne en lui disant bonjour. Des mains d’une personne contaminée qui touche un objet et une autre personne le touche à son tour.
    C’est la raison pour laquelle bien se laver les mains avec du savon et les laisser sécher à l’air est important.

  • Le 17 mars 2020 à 12:40, par Salomon Justin Yameogo En réponse à : Coronavirus au Burkina : Mesures de prévention riment avec savoir-vivre

    Je suis très content de votre présent article, parce qu’il y a longtemps déjà que je suis en bataille contre ce Laisser-faire-généralisé dans nos villes qui les font de plus en plus ressembler à des poubelles bruyantes par surcroit !
    Plusieurs fois aussi j’ai critiqué ces habitudes d’un autre siècle qui perdurent chez nous... Les exemples sont très nombreux et vont des nuisances sonores dans la journée et même dans la nuit, aux eaux sales des ménages déversées dans les rues et les latrines vidées sans égard du voisinage. Tout cela, avec en prime, une divagation de plus en plus dense d’animaux qui compliquent la circulation et l’hygiène publique... Et si ce n’était que cela !!!! Les gens ont majoritairement la très fâcheuse habitude de fumer, se moucher et/ou de cracher partout, sans égard pour les autres dans leur entourage : hôpitaux, circulation, restaurants populaires, hôtels moyens standings et autres hébergements... C’est crasseux mais rendu possibles par nos Zérotorités Communales (pardon, nos "Autorités Communales"), complices de par leurs silences et leur quasi-inaction (que ce soit pour sensibiliser ou pour réprimer)... Certains pensent que c’est pour ménager L’Électorat : laisser-faire ce n’est pas gagner non plus un électorat, surtout quand on prendra plus La Vraie Mesure de Ces Comportements Cochons avec la pandémie du Covid-19 ; d’ici quelques dix(10) jours seulement...
    Faute de réussir par la sensibilisation autour de moi, je n’ai pas hésité à faire descendre La Police Municipale contre un de mes voisins. En effet, je reste convaincu que le bon voisinage ce n’est pas le collectif de moutons, je dis non car je ne suis pas mouton et ma santé compte pour moi...

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Décès de ZANGO RASMANE CHARLES : Faire part