Pour exprimer leur refus de certaines mesures jugées inopportunes et impopulaires, les responsables syndicaux ont planifié des actions dont la marche de ce 7 mars 2020. Les travailleurs de Gaoua ne sont pas restés en marge de cet appel. Ils se sont retrouvés sous les manguiers du secteur 4 pour exprimer leur refus de l’application de l’IUTS sur les primes et indemnités des travailleurs du public et du privé. Après les consignes des organisateurs, les marcheurs ont sillonné quelques artères de la ville en scandant des slogans hostiles au mode de gouvernance du pouvoir actuel.

Après la marche, Bienvenu Sansan Da, responsable de la Coordination des structures syndicales de Gaoua, juge la mobilisation très satisfaisante. « Nous pensons que les jours à venir, avec les autres points au programme, la mobilisation va aller grandissante », a-t-il déclaré. De l’avis de Madi Porgo, enseignant de philosophie au Lycée provincial Bafuji de Gaoua, « l’application de l’IUTS dans sa forme actuelle est illégitime, ce qui veut dire qu’elle n’est pas partagée par la plus grande partie du peuple burkinabè. A partir de la marche de ce matin, on peut aisément dire sans risque de se tromper que les gens ne sont pas pour. C’est pourquoi je dis qu’elle illégitime, donc injuste ».

C’est également le point de vue de Sougrimalgda Jeannette Badolo/Kaboré, enseignante au lycée municipal de Gaoua, qui réaffirme sa volonté de s’opposer à la mesure du gouvernement concernant l’IUTS. « Dans toute lutte, il faut des sacrifices. Nous avons déjà subi des coupures sur nos salaires ; s’ils veulent, qu’ils prennent tout le salaire. Seul le rapport de forces déterminera le vainqueur de ce combat ». Et Madi Porgo d’ajouter : « Je suis prêt à suivre tous les mots d’ordre qui seront lancés par nos centrales syndicales ».

Cette journée a été également permis d’échanger sur « les formes chirurgicales » qui seront données à la lutte sur le plan régional.

Boubacar Tarnagda