Justice : « Quand j’ai vu que les ténors du pouvoir actuel applaudissent l’extradition de François Compaoré, j’en ai souri… », s’amuse Me Prosper Farama
L’évolution du dossier Norbert Zongo, des premiers moments de son assassinat à la dernière décision du gouvernement français portant l’extradition de François Compaoré, est riche d’enseignements, non seulement au plan judiciaire, mais également et surtout en termes de leçons de gouvernance. Suite à la décision sus-évoquée, nous avons approché l’un des avocats de la famille Norbert Zongo. Me Prosper Farama fait ressortir des leçons de ce marathon judiciaire entamé, il y a plus de 20 ans maintenant.
Lefaso.net : Le gouvernement français vient de prendre un décret portant extradition de François Compaoré. Quels sont les éléments qu’il faut retenir de cette décision ?
Me Prosper Farama : On peut retenir essentiellement déjà, que la procédure touche à sa fin. On peut même dire que sur le plan judiciaire, pour ce qui concerne l’extradition, c’est bouclé. Sur le plan aussi administratif, tout est bouclé et qu’aujourd’hui, le gouvernement français a, faisant suite à l’autorisation judiciaire d’extradition, pris la décision finale d’extradition de François Compaoré.
Maintenant, cela n’empêche pas que monsieur François Compaoré puisse introduire un recours contre la décision prise par le gouvernement, sur le plan purement du droit administratif ; il peut saisir le Conseil d’Etat, pour contester éventuellement la procédure de prise de décision par les autorités administratives françaises (mais pas pour discuter du fond de l’extradition).
Mais techniquement, en théorie, même en saisissant le Conseil d’Etat, cela n’empêche pas que l’extradition puisse avoir lieu ; parce qu’il y a un principe de droit administratif qui veut qu’il y a un préalable d’exécution de la décision administrative. Mais en pratique, les autorités françaises préfèrent attendre l’issue de la procédure devant le Conseil d’Etat (si éventuellement une procédure est introduite) avant de procéder à l’extradition. Mais juridiquement, ça n’a aucun lien, ça ne stoppe en rien la procédure d’extradition.
Que faut-il comprendre précisément par la possibilité d’extradition à ce stade ?
Pour dire plus clairement que, si l’Etat français voulait, à ce stade-là, il pouvait extrader François Compaoré sans qu’il n’y ait un blocage judiciaire quelconque (même si François Compaoré intentait une procédure devant le Conseil d’Etat).
Dans la décision, il y a un certain nombre de principes qui sont énumérés,.. Est-ce un simple rappel de principes généraux de droit en la matière ou des conditions posées par le gouvernement français tenant compte de la qualité du mis en cause ?
Je pense aussi que c’est un rappel, sinon ces questions ont déjà fait l’objet du débat devant les autorités judiciaires. Le principe de l’extradition ne peut être acquis que si la justice estime que ces droits énumérés dans la décision sont garantis par l’Etat du Burkina. C’est l’existence de ces droits-là que vérifient les juridictions avant d’autoriser l’extradition (si elles estiment que ces droits-là ne peuvent pas être respectés par la justice burkinabè, elles refusent l’extradition). Donc, ça a déjà été tranché. Maintenant, ce que l’Etat français fait, je pense, c’est de rappeler ce que la justice a tranché, sinon ça n’a aucun impact juridique.
Il est des principes du droit international que, lorsque le contexte politique ne s’y prête pas, l’Etat peut refuser d’extrader. Dans le cas d’espèce, la décision d’extradition peut-elle être compromise, en fonction du contexte politique au Burkina ?
Non, c’est fini ; parce que cette question a justement été vérifiée par les juridictions, lorsque François Compaoré avait attaqué l’autorisation d’extrader qui avait été émise. Les juridictions françaises vérifient tous ces aspects, que l’Etat, dans la mise en œuvre de la justice, garantit tous les droits (droit de la défense, procès équitable, ce qui lui est reproché est-il une infraction de droit commun ou politique…). Si un des éléments est estimé ne pas être rempli, la justice dit qu’elle ne peut pas extrader la personne. Vous voyez même que dans la décision, il a été rappelé que l’Etat burkinabè a dû prendre des engagements d’ordre diplomatique (pendant la procédure) pour consolider certains droits qui pourraient être garantis à monsieur Compaoré dans le cadre de l’extradition.
Donc, passée cette étape, l’Etat français ne peut plus revenir et soulever le contexte, parce qu’il remettrait en cause la décision judiciaire qui a déjà été prise. Or, il est de principe de droit acquis, la séparation de pouvoir entre le judiciaire et l’administratif (l’exécutif, ndlr). On doit dire qu’il y a une compétence liée de l’autorité administrative ; dès lors que la décision judiciaire est rendue, l’autorité administrative ne peut plus apprécier la décision judiciaire, elle doit l’exécuter. Maintenant, dans l’exécution, elle peut évidemment prendre tout le temps qu’elle veut (mais elle ne peut plus remettre en cause la décision).
Dans l’attente de la décision du gouvernement français, beaucoup de choses se sont dit ; certains ont pensé que l’extradition étant un acte politique (parce que venant du gouvernement), elle n’aurait jamais le quitus de l’autorité. En tant qu’avocat de la famille Norbert Zongo, croyiez-vous à une telle décision du Conseil d’Etat français ?
On y croyait. Mais, ce que l’opinion pensait est tout à fait juste. La procédure d’extradition est à la base judiciaire, mais avec une forte connotation politique et diplomatique. D’ailleurs, on peut se poser la question de savoir pourquoi depuis juin 2019 (date de la dernière décision judiciaire), l’Etat français attend jusqu’en février 2020 pour prendre une décision. Evidemment, il y a des considérations d’ordre politique et diplomatique, et moi je ne suis pas loin de penser que les derniers développements des relations entre la France aient pu jouer dans ‘’l’accélération’’ de la procédure ; parce que, rappelez-vous, la France, à un moment donné, s’est sentie un peu en difficulté politique au Burkina (dans ce contexte, ça lui posait un problème, si vous ajoutez à cela, le refus d’extrader François Compaoré, pour moi, ça aurait été de trop, pour l’opinion publique burkinabè et même africaine en générale). Donc, cette évolution est allée un peu dans le sens d’apaiser les relations entre la France et le Burkina (puisque nos Chefs d’Etat s’y sont déplacés, ils étaient en droit d’attendre le retour de l’ascenseur). Et puis, au Burkina, je pense que la moindre des choses, c’était ce décret d’extradition, surtout que la justice avait déjà entériné l’extradition de François Compaoré.
On sait que François Compaoré s’est attaché des avocats de renom, à l’image de Pierre-Olivier Sur, et en dépit d’être battues en brèches par ceux-ci, les procédures ont tenu jusqu’à obtenir cette décision du Conseil d’Etat. On peut dire que l’avocat burkinabè, pour ne pas dire que l’homme de droit burkinabè de façon général, en sort la tête haute !
Ah oui, il faut bien féliciter la consœur Me Anta Guissé, qui a géré le dossier en France pour le compte de l’Etat burkinabè. Les juristes de l’Etat, il faut le dire, ont fait un travail formidable. Chez nous, dans le milieu professionnel, il y a une maxime qui dit bien que, peu importe la qualité d’un avocat, ce qui conditionne plus une décision, c’est surtout la nature de l’affaire elle-même. Vous avez beau être un avocat brillant, si votre affaire n’est pas bonne, ça ne marchera pas. Je pense qu’en l’occurrence, dans le cas qui nous intéresse, et avec tout le respect que j’ai pour les confrères défendant François Compaoré, leur dossier n’était pas bon.
Oui, mais on sait qu’en la matière, aussi bonne soit une affaire, si la procédure est mal maîtrisée, elle ne connaîtra pas de suite !
Absolument ! C’est pour cela que je dis que les avocats de l’Etat ont fait un travail formidable, mais à la décharge des avocats de François Compaoré, je pense qu’eux-mêmes devraient comprendre que la procédure telle que menée, le contexte des faits, n’étaient pas du tout à la faveur de leur client. Quand je regarde le dossier, je ne vois aucune raison objective valable, juridiquement défendable, qui pouvait justifier que François Compaoré ne puisse pas être extradé au Burkina. On a entendu des arguments du genre : si François Compaoré venait au Burkina, la justice n’était pas à même de lui garantir un procès équitable, alors même que le type de justice qu’il critique aujourd’hui a été bâti sous le régime de son frère. Rien n’a changé.
Mieux, depuis l’insurrection, il y a eu une grande amélioration de la justice burkinabè. Donc, se plaindre aujourd’hui comme si on avait refait la justice pour juste juger François Compaoré, c’est à ne rien comprendre. Lui, François Compaoré, était au pouvoir, il a été Conseiller (spécial) de son frère, Blaise Compaoré ; ils ont jugé et condamné des Burkinabè, dans les mêmes conditions. Si ce dossier était politique, sous le pouvoir de son frère, il n’aurait jamais été ouvert (puisque le dossier a bel et bien été ouvert, sauf qu’il y a eu un non-lieu, on a supposé qu’il n’a pas pu trouver les coupables).
Revenir dire maintenant, au moment où la justice a rouvert l’affaire, que c’est une affaire politique, alors que sous le même règne de son frère, les mêmes juges avaient rouvert le dossier, ce n’est pas logique. J’ai regardé les arguments, le seul qui, à mon avis, était le plus sérieux, c’était la peine de mort. Là aussi, malheureusement pour François Compaoré, elle a été supprimée, et l’argument qu’on a entendu, c’est que c’est pour pouvoir recevoir François Compaoré. Mais, si c’est cela, on devra pouvoir applaudir ; si pour lui seul, un pays supprime la peine de mort, il doit rendre grâce à ce pays ; parce qu’eux, ils ont appliqué la peine de mort (on leur a demandé de la supprimer tout le temps qu’ils étaient au pouvoir, ils ont refusé).
Donc, un pays qui avance, en disant que même s’il faut supprimer la peine de mort pour donner l’image d’un pays qui applique une justice moderne, pour que François Compaoré puisse revenir, je ne sais pas comment on peut utiliser cet argument contre l’Etat (alors que c’était pour donner les garanties d’un procès équitable…). Donc, toutes les conditions étaient, à mon avis, réunies (mieux réunies) que celles qu’il courait quand il était ici au Burkina sous le pouvoir de son frère.
Lorsqu’on regarde l’affaire de l’ancien vice-président de l’Angola, qui était autrefois considéré comme un grand et au sujet duquel, aujourd’hui, la France a ouvert une enquête, et l’affaire François Compaoré qui était aussi un grand de ce pays, peut-on voir par-là que dans les années à venir, la France ne sera plus un terreau pour ceux qui ont commis des crimes de sang et crimes économiques ?
Je crois que le processus est amorcé depuis un certain temps en Afrique. Les rapports judiciaires entre les pays sont dépendants des rapports politiques et diplomatiques. Je pense qu’aujourd’hui, il y a une donne qui a changé profondément en Afrique, la France (et pas seulement là-bas, même la justice internationale) s’est aperçue que les Africains ne sont plus des observateurs passifs des situations judiciaires. Quand on parlait de la CPI (Cour pénale internationale), de justice, le peuple africain regardait et se disait : c’est une histoire, si les Français disent que c’est bon, c’est comme cela.
Mais aujourd’hui, les peuples africains ont atteint une conscience politique, à tel point qu’ils peuvent apprécier. Ils comprennent. Lorsqu’un dossier est purement judiciaire, lorsqu’il est politique, lorsqu’on essaie d’accorder l’impunité à un homme politique, tout le monde saisit ça aujourd’hui. Il y a, dans cette prise de conscience, le revers de la médaille pour les pays qui essaient d’accorder l’impunité à des dirigeants ; parce que vous voyez comment les peuples africains réagissent aujourd’hui ! La France s’est sentie en grande difficulté dans son propre pré-carré, parce que tout simplement elle n’a même pas pu, en venant, pour soit disant, aider ses anciennes colonies, faire passer cette image d’un pays qui vient pour aider.
Elle a donné l’image d’un pays qui vient dans le but colonialiste. Aujourd’hui donc, que ce soit la France ou tout autre pays, cette vision est morte. Plus personne ne peut avoir un refuge, où que ce soit, pour des crimes tels qu’on les a connus dans les années passées en Afrique, c’est fini. Je ne vois pas aujourd’hui un président qui puisse se permettre, comme ça se faisait dans le passé, de tirer sur son peuple et courir se réfugier en France ou ailleurs et dire qu’il est protégé. Ce n’est pas imaginable.
Vous êtes sur un certain nombre de dossiers qui mobilisent les regards des Burkinabè, sur le cas du Norbert Zongo, quelles sont les leçons personnelles que vous tirées, en tant qu’avocat de ce dossier, et à ce stade ?
Quand j’ai entendu la nouvelle de la signature du décret pour la première fois, ce qui m’est venu à m’esprit, c’est de tirer de cette affaire, une grande leçon. Vous savez, les mobilisations des peuples, quels que soient les motifs pour lesquels ils se mobilisent, ne sont jamais vains. Il y a 20 ans, des gens ont dit : vous vous battez, vous marchez, mais c’est vain. Dix ans après, ils ont dit : vous marchez depuis dix ans, vous ne voyez pas que ça ne peut pas aboutir ?..., de toute façon, ça n’aboutira jamais, laissez tomber. Quinze ans après…, c’est le même discours. Vous voyez, on est à, à peu près 22 ans, aujourd’hui, je vois que tout le monde applaudi ; parce que je pense qu’il y a eu une constance dans cette lutte-là. C’est pourquoi, je dis que le peuple burkinabè est un peuple extraordinaire ; dans très peu de pays au monde, vous verrez une mobilisation de si longue haleine. Ça, c’est très remarquable dans cette affaire.
La grande leçon, c’est que, quand on se bat, lorsqu’on reste mobilisé, quel que soit le temps que ça prendra, on finit toujours par vaincre tout ce qu’il y a comme difficultés devant soi. Et puis, il y a des sous-leçons qu’on tient de cette affaire ; l’une qui m’a fait sourire, c’est quand j’ai vu que les ténors du pouvoir actuel applaudissent l’extradition de François Compaoré (j’en ai souri…). Voilà que la vie donne des leçons. Je me rappelle, l’un des pontes de ce pouvoir, Simon Compaoré, au début de la lutte contre l’impunité pour l’assassinat de Norbert Zongo, disait qu’il y avait des zones rouges, il interdisait les marches, il organisait des milices contre ceux qui osaient lutter, mais aujourd’hui, il applaudit l’extradition de François Compaoré.
C’est-à-dire que le peuple a aussi un pouvoir pédagogique, un pouvoir éducationnel ; le peuple peut éduquer ses dirigeants (contrairement à ce qu’on a toujours pensé de croire que ce sont les dirigeants qui éduquent leur peuple, ce n’est pas vrai, le Burkina a démontré, ne serait-ce que par cette affaire, qu’un peuple peut éduquer ses dirigeants). Eux, ils ont vu aujourd’hui qu’en vérité, si vous êtes en marge avec la volonté du peuple, c’est vous qui allez en faire les frais. Donc, du coup, ils approuvent et applaudissent. Ça, c’est une grande leçon et je pense que beaucoup d’autres dirigeants dans beaucoup d’autres pays en tireront des leçons. Malheureusement, eux, on n’a pas l’impression qu’ils tirent des leçons de l’histoire.
Interview réalisée par
Oumar L. Ouédraogo
Edouard K. Samboé
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 8 mars 2020 à 20:17, par Ka En réponse à : Justice : « Quand j’ai vu que les ténors du pouvoir actuel applaudissent l’extradition de François Compaoré, j’en ai souri… », s’amuse Me Prosper Farama
Merci maître Prosper Farama pour ces éclaircissements. A l’heure actuel, la question que je me pose, ‘’’’est ce que la justice Burkinabé a besoin de la présence de François Compaoré pour juger l’assassinat du valeureux journaliste Norbert Zongo ?
La France demandait des preuves pour autoriser l’extraction, surtout si ce dernier aura un jugement équitable ? Et la France a eu ce qu’elle veut : Même plus ce qu’elle veut. Car elle a vu que la justice Burkinabé a prouvé sa crédibilité en jugeant les auteurs du coup d’état a la maternelle sans aucun fusillade a la sauvette comme faisait Blaise Compaoré. Et cette justice à deux vitesses est enterrée.
Jugé l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et ses compagnons sans François Compaoré et le condamner par contumace s’il est coupable est possible : Car, les preuves ne manquent plus, et la France les ont.
Car, on se rappelle que l’’information judiciaire ouverte à l’issue avait été clôturée par un non-lieu en 2006 après la mort de l’Adjudant Kafando Marcel qui était le seul inculpé dans l’affaire. La réouverture du dossier pour charges nouvelles le 7 avril 2015, a été motivée par la découverte au domicile du sieur Paul François Compaoré de plusieurs documents laissant penser que non seulement il suivait les faits et gestes de Norbert Zongo et ce depuis 1996, mais qu’il était aussi aux petits soins des présumés exécutants de l’assassinat de Norbert Zongo et de ses compagnons et ce avant et après le 13 décembre 1998.
Les investigations menées depuis, ont établi que :
Norbert Zongo, Abdoulaye NIKIEMA dit Ablassé, Ernest Yembi Zongo, et Biaise Ilboudo ne sont pas morts accidentellement mais qu’ils ont été assassinés.
Norbert zongo était la cible principale des assassins et que ses compagnons étaient des victimes collatérales ;
Norbert Zongo a été tué à causes de ses investigations sur la mort dans des conditions affreuses de David Ouédraogo chauffeur de Paul François Compaoré ; Est-ce que la justice Burkina a besoin de ce criminel pour le condamner ? S’il n’est pas coupable, il n’a qu’a se présenter et dire sa part de vérité, au lieu d’utiliser l’argent de la caisse de l’état Burkinabé que lui et son frère ont vidé avant de fuir pour engraisser des avocats coûteux.
2. Le 8 mars 2020 à 21:44, par CITOYEN En réponse à : Justice : « Quand j’ai vu que les ténors du pouvoir actuel applaudissent l’extradition de François Compaoré, j’en ai souri… », s’amuse Me Prosper Farama
Bravo maître !! J’apprécie la cohérence dans vos discours.
3. Le 8 mars 2020 à 22:52, par Vérité indiscutable En réponse à : Justice : « Quand j’ai vu que les ténors du pouvoir actuel applaudissent l’extradition de François Compaoré, j’en ai souri… », s’amuse Me Prosper Farama
Merci bien M. FARAMA
"Vous en avez souri..." et vous avez raison. Venant de votre part, nous pouvons tout comprendre. Et sans habiller de mes propres mots votre phrase, je peux dire tout simplement que la population a encore tant de luttes à mener pour assainir ce passé lourd de tristesse et de comportements inhumains dont les tâches et les odeurs sont encore dans les appareils dirigeants.
Oui, le Peuple peut éduquer ses dirigeants, et nous le ferons jusqu’au bout.
Merci encore Maître !
Le 9 mars 2020 à 08:44, par kwiliga En réponse à : Justice : « Quand j’ai vu que les ténors du pouvoir actuel applaudissent l’extradition de François Compaoré, j’en ai souri… », s’amuse Me Prosper Farama
Ben moi, de voir le poids que pèse encore un sinistre personnage comme Simon, de constater les échos que provoquent ses diverses sorties médiatiques, dans la presse internationale ; ça ne me fait pas sourire, ça me ferait plutôt honte.
4. Le 9 mars 2020 à 05:46, par hyac En réponse à : Justice : « Quand j’ai vu que les ténors du pouvoir actuel applaudissent l’extradition de François Compaoré, j’en ai souri… », s’amuse Me Prosper Farama
Merci Me
Vous n’êtes pas vraiment le seul à avoir souri !!!
5. Le 9 mars 2020 à 08:47, par ZEUS En réponse à : Justice : « Quand j’ai vu que les ténors du pouvoir actuel applaudissent l’extradition de François Compaoré, j’en ai souri… », s’amuse Me Prosper Farama
Maître,
Tout autant qu’on peut applaudir, une autre leçon de la vie c’est " de ne jamais vendre la peau de l’ours...” : Je dis et répète depuis toujours que la France entrant en élections bientôt a besoin d’argent occulte !
Attendons donc d’avoir tué l’ours...enfin le dépecer j’ai failli dire !
6. Le 9 mars 2020 à 09:12, par Un commentaire En réponse à : Justice : « Quand j’ai vu que les ténors du pouvoir actuel applaudissent l’extradition de François Compaoré, j’en ai souri… », s’amuse Me Prosper Farama
Merci Maître pour ces clarifications et pour la persévérance dans la lutte. Nous le peuple, nous nous assurerons de montrer à l’ancien régime, à la France et à la Communauté internationale, que nous sommes mûrs, justes, équitables et sortons grandi de 27 ans de règne de ce pouvoir ! Oui nous en ressortons grandi, puisque nous allons accueillir notre frère dans la dignité, lui offrir un procès équitable. S’il est reconnu coupable, il sera condamné et purgera sa peine. Chemin faisant, nous pourrons panser nos blessures, tirer les leçons, sécréter une nouvelle race de politiciens modernes capables de nous conduire dans la nouvelle jungle des enjeux géostratégiques polarisés sur notre continent et avancer vers le futur. Rien que l’annonce en elle même de son extradition procure un sentiment de libération des rancœurs et ressentiments. Oui, nous le peuple, sortons grandi de toute cette affaire.
Bravo aux familles des victimes pour leur persévérance même dans la douleur, félicitations aux avocats des familles et à ceux de l’Etat burkinabè, félicitations à nos gouvernants actuels qui écoutent le peuple et SURTOUT bravo au peuple burkinabè.
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7. Le 9 mars 2020 à 09:37, par Christian S En réponse à : Justice : « Quand j’ai vu que les ténors du pouvoir actuel applaudissent l’extradition de François Compaoré, j’en ai souri… », s’amuse Me Prosper Farama
Maître vous faites la fierté de cette nouvelle génération qui a été tenace pour un Burkina nouveau. Ne baissez pas les bras. Faites beaucoup de communications sur le dossier sinon on aura de nouveaux rebondissements avec ces soit disant faiseur de paix et d’unité nationale.
Dans les jours à venir faites un résumé de l’affaire dans la presse pour rafraichir la mémoire des uns et des autres.
8. Le 9 mars 2020 à 19:28, par warzat En réponse à : Justice : « Quand j’ai vu que les ténors du pouvoir actuel applaudissent l’extradition de François Compaoré, j’en ai souri… », s’amuse Me Prosper Farama
Je vais raconter un fait réel que j’ai vécu quand j’étais au secondaire et j’ose espérer que ceux qui se disent’’ forts’’ aujourd’hui comprendront.
Mon père avait recruté pour les travaux champêtres un ouvrier qui était bien intégré à la famille, nous l’aimions beaucoup et nous l’appelions tonton. Aujourd’hui, il est très vieux et quand je suis au pays à l’occasion je passe dans son village à une centaine de kilomètres de Ouaga le voir.
Le problème de cet ouvrier, mon tonton, il aimait la viande. Il posait toujours des pièges ; les rats, les chats sauvages, lièvres et autres. Il trouvait toujours les œufs de perdrix et de pintades sauvages. Musulman, mon père nous interdisait de manger ce gibier dit ’’non égorgé’’ avec lui. Nous respections cette décision parentale.
Un jour, le tonton a pris une bête dont je ne connais pas le nom en français, en mooré on l’appelle ’’pargneogo’’ qui sent très mauvais. Il le mangea et tomba gravement malade. Pour le soigner, il a fallu que mon père vende un gros taureau. Cette histoire que j’ai vécue m’autorise une certaine prudence dans bien de chose dans la vie. La vie des autres compte, y compris celle des bêtes sauvages. Il vaut mieux être à mon avis parmi ceux qui plantent les arbres, les entretiennent en partagent et mangent les fruits, que ceux qui ne savent que les couper parce qu’ils disposent de la hache.
Le 9 mars 2020 à 23:38, par Fanga En réponse à : Justice : « Quand j’ai vu que les ténors du pouvoir actuel applaudissent l’extradition de François Compaoré, j’en ai souri… », s’amuse Me Prosper Farama
Wow. Merci mr warzat.
Le message ma vraiment seduit et enrichis d.avantage
Le 10 mars 2020 à 08:33, par lagitateur En réponse à : Justice : « Quand j’ai vu que les ténors du pouvoir actuel applaudissent l’extradition de François Compaoré, j’en ai souri… », s’amuse Me Prosper Farama
Mon frère Warzat, je pense que ton ’’pargneogo’’ s’appelle "civette" en Français. Et merci pour la leçon. Tu vois que ton père avait raison (rire) !
9. Le 10 mars 2020 à 15:11, par saw En réponse à : Justice : « Quand j’ai vu que les ténors du pouvoir actuel applaudissent l’extradition de François Compaoré, j’en ai souri… », s’amuse Me Prosper Farama
Lol !! Warzat me rappelle les champs de cacao et café en Côte d’Ivoire, ces brousses de ’’sékou touré", ces forêt pleines d’animaux de brousse. Merci à lagitateur pour le nom, je cherchais à me le rappeler depuis là. Nous on l’appelait aussi en mooré : bakamna kouri. Loool !!