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Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

Publié le dimanche 8 mars 2020 à 03h00min

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Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

Il y a bien longtemps que les rues de la capitale n’avait connu une telle mobilisation. Ce 7 mars 2020, Ouagadougou a grondé de colère. A l’appel d’un collectif d’une cinquantaine d’organisations syndicales signataires du préavis de grève du 16 au 20 mars prochain, des milliers de travailleurs ont participé à une marche meeting aux allures de test. En ligne de mire, plusieurs revendications sociales, dont la suppression de l’IUTS sur les primes et indemnités.

« Les voleurs de la république » « les ministres charbon fin », « les maires zoblazo ». A chaque énoncé de l’animateur, la foule reprend en cœur « En Prison ! ». « La politique de clochardisation, A bas ! », « la pourriture au sommet de l’Etat, A bas », « Nan lara ansara ». C’est par ces slogans que la foule s’est échauffée en attendant le début effectif de la marche.

Avant, les organisateurs précisent que l’itinéraire initial n’a pas été avalisé par la mairie qui a évoqué des « raisons de sécurité ». L’axe traditionnel des marches (bourse du travail- place des cinéastes-place du grand lion-devanture la maison du peuple-rond-point des nations unies-palais de justice-station d’essence sur kwamé Nkrumah-cathédrale, et bourse du travail) n’a pas été arpenté. Il y a eu modification. En lieu et place, les marcheurs sont partis de la bourse du travail, pour rejoindre le rond-point de la bataille du rail qu’ils ont contourné pour s’ébranler jusqu’au feu qui mène au théâtre populaire. A partir de là, ils vont longer le terrain du Mogho Naaba, passer devant la cathédrale pour rejoindre le point de départ.

C’est une foule importante, à perte de vue qui a marché, à coup de sifflets, de slogans et messages de désapprobation contre ce que certains mécontents ont appelé la politique antisociale du gouvernement.

« Il y a tellement de coupures, tellement de taxes ces dernières années, il faut quand même penser aux honnêtes citoyens, trop c’est trop ! Aujourd’hui, ce sont les premiers sillons que nous traçons, la suite on observera la réaction du gouvernement. Dans le cas contraire, voyez vous-même le nombre, on est déterminés », rouspète ce manifestant d’un âge avancé.

Zoubaviel Dabiré, journaliste, lui dénonce avec véhémence toutes ces mesures qui selon lui, tendent à clochardiser le travailleur. « C’est une volonté de paupériser la population, on présente aujourd’hui le fonctionnaire burkinabè comme celui qui pompe les ressources de l’Etat. Pourtant, il y a des ministres qui touchent des millions en violation du décret de 2008 qui fixe les honoraires et rémunérations des présidents d’institutions, ministres et premier ministre. Ce n’est pas en clochardisant le travailleurs burkinabè qu’on va arriver à mettre cet Etat sur pieds. Il faut chercher les ressources ailleurs et c’est possible », suggère l’homme qui pour l’occasion, a déposé sa caméra pour manifester sa colère.

« Ce sont des messages… »

Une fois à la bourse du travail, Bassolma Bazié, porte-parole du collectif des organisations syndicales, a expliqué que l’action du jour, tout comme la grève de cinq jours qui sera engagée 16 au 20 mars 2020, ont un seul objectif. Barrer la route à l’opération de saccage des conditions de vie et de travail des travailleurs. Pour lui, l’application de l’IUTS sur les primes et indemnités opérée au forceps vise à diviser les travailleurs et liquider leurs organisations de lutte syndicales, à opposer les travailleurs du public à ceux du privé et du parapublic. Et surtout, c’est une manière de diminuer des salaires conformément aux injonctions du FMI suite aux conclusions de la mission du 24 octobre au 6 novembre 2019.

Celui que les travailleurs appellent affectueusement le Général, a rappelé que les fonctionnaires ne sauraient être des vaches à traire. Des milliards sont à récupérer ailleurs. « Ce qui frappe et indigne les travailleurs et les citoyens de façon générale, c’est que le gouvernement , au moment où il choisit de s’attaquer aux travailleurs , ferme les yeux sur les détournements , les vols, les fraudes et autres malversations qui font perdre à l’Etat des centaines et des centaines de milliards de F CFA », a-t-il clamé sous les applaudissement de la foule. « Les scandales financiers sont devenus quasi quotidiens et impliquent les dirigeants et leurs proches, tels que celui du charbon fin qui implique le ministre des mines et celui de l’acquisition de véhicules par le maire de Ouagadougou », a poursuivi le porte-parole.

En tout cas, les marches-meetings du jour à Ouagadougou comme dans les autres régions du pays, doivent sonner aux oreilles du gouvernement, comme une l’alerte, précise Bassolma Bazié. « Ce sont des messages que nous adressons au gouvernement pour lui dire d’arrêter sa politique antisociale », a-t-il martelé, invitant par ailleurs l’assemblée nationale à voter des lois légitimes qui prennent en compte les aspirations profondes des travailleurs donc du peuple.

Les Cinq points de revendications

Le mouvement syndical n’est pas passé sous silence, ce qu’il a appelé la campagne manipulation et de désinformation entreprise par le gouvernement. « Quand un mouvement syndicale se met en lutte, on commence à désinformer, quand ça ne suffit pas on passe à la division, quand cela ne suffit pas on passe aux menaces, quand le peuple est mobilisé, on fabrique des acteurs avec qui négocier », a révélé le porte-parole.

Bulletins de salaire en main, deux secrétaires généraux ont expliqué que les fonctionnaires payaient bel et bien l’IUTS. Celle décidée récemment et qui s’applique aux primes et indemnités est simplement de trop et asphyxie les travailleurs qui croulent déjà sous le poids de la cherté de la vie.

La plateforme du collectif de syndicat se résume en cinq points essentiels. L’arrêt des mesures de baisse du pouvoir d’achat et amélioration de celui-ci en rapport avec le cout de la vie. L’arrêt des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales. Il faut y ajouter l’arrêt du pillage des ressources nationales. Ensuite, la garantie du droit à la sécurité des populations et enfin le respect et la mise en œuvre des différents engagements pris par le gouvernement vis-à-vis des syndicats des travailleurs.

Après cette première journée de marches- meetings qui s’est déroulé sur l’ensemble du territoire, les travailleurs ont dit espérer que le gouvernement va reconsidérer sa position. Déjà, du16 au 20 mars 2020 une grève générale est prévue, ponctuée encore de marches-meetings et autres activités, en vue de maintenir la pression.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 7 mars 2020 à 20:18, par RV En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une grosse colère compacte en marche à Ouagadougou

    Roch doit sortir de son silence. C’est trop facile de dire qu’on a été élu et de disparaître quand ça va mal. Le minimum est que le Président du Faso s’adresse à la Nation pour donner sa vision invisible sur la vie des burkinabé.

    • Le 8 mars 2020 à 03:28, par Oasis En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une grosse colère compacte en marche à Ouagadougou

      Bonsoir ! Ce n’est pas parce que les fonctionnaires et alliés ont marché aujourd’hui que cela suggère que ça va mal, mon cher ami. On a tellement disserté sur l’opportunité de l’IUTS sur les primes et indemnités des agents du public que je ne vois plus ce qu’on peut y rajouter. Que le président s’occupe d’autres tâches. Pour votre gouverne, si ceux qui ont toujours payé cette taxe doivent descendre aussi dans la rue, vous verrez qu’on est bien plus nombreux. Comme Macron avec la loi sur les retraites en France, je pense qu’il est temps qu’on fonce sans regarder qui que ce soit. Ceux qui pensent que leur prélever quelques billets de leurs salaires, c’est les clochardiser...qu’il aille chercher une sébile. Le fait que des magistrats et autres financiers soient dans une opposition farouche me sidère quand même un peu. Qu’est ce que ces derniers n’ont pas eu depuis l’avènement de ce gouvernement Rock. Hier seulement, on encourageait les autres corps de métiers à revendiquer, au prétexte qu’on a accordé tout au magistrat, sans qu’on ne voit une plus-value dans le travail. Aujourd’hui, c’est ces derniers qu’on félicite du fait qu’ils vont en grève contre cette ponction !!!!!?§ Pays des hommes intègres, tu as dit ?

  • Le 7 mars 2020 à 20:19, par Dedegueba SANON En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une grosse colère compacte en marche à Ouagadougou

    C’est joli, c’est impressionnant parce que la mobilisation était au rendez-vous. Reste à voir la suite que le pouvoir va réserver à cette grogne. Il me semble qu’une fois assis au sommet nos hommes politiques ont la fâcheuse habitude de " se couper " des réalités du peuple. Nous sommes dans les mêmes arrogances et mépris du peuple que du temps de Blaise. Les mêmes causes produisant les mêmes effets... Attention gens du MPP, ça n’arrive pas qu’aux autres.

  • Le 7 mars 2020 à 22:51, par Yirmegna En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

    Dommage ! Au lieu de s’unir contre le terrorisme et aider nos frères et sœurs déplacés, le Général BAZIE persevere dans l’EGOISME. Personnellement je ne vois pas en quoi au nom de l’effort de guerre on ne pourrait pas couper les salaires un mois. Les commerçants et autres paient ces genres d’impôts et le fonctionnaire n’est pas au dessus de la LOI. Vous pouvez grever et faire partir ce régime mais cela ne va résoudre définitivement le problème des taxes. On ne peut se developer avec un GARIB KOORE. Les gouvernements africains empruntent ou quémandent pour supporter les salaires. Il nous faut de l’indépendance financière. Les partis politiques qui vous flattent qu’ils peuvent doubler les salaires sont menteurs. Même au temps de Blaise la corruption y était. Rock seul ne peut combattre ce mal. Il faut des efforts de tous. Bazolma doit arrêter d’être absentéiste chronique à son poste, poursuivre moins les performs et avantages liés à son métier de syndicaliste. Que Dieu sauve mon pays !

  • Le 7 mars 2020 à 22:57, par Tanko En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

    C’est vraiment pathétique cette prétendue lutte syndicale. C’est honteux et scandaleux de voir ça dans un pays si misérable. Le terrorisme ne vous dit rien. Le presque million de déplacés ne vous dit rien. Le million de jeunes au chômage ne bous dit rien. Pendant que les revendications "surenchère" et tous azimuts plombaient le pays, votre prétendu général mégalo-démago n’a jamais osé sifflé la recréation. Refléchissez bien chers dictateurs syndicalos. Les indemnités sont passées de 12 milliards/an en 2000 à un peu plus de 300 milliards en 2019 et ont représenté 49% de la charge salariale de l’Etat. Eh oui ce sont les chiffres que vous ne souhaitez pas voir en face. Comment voulez-vous qu’on s’en sorte ? C’est un juste retour des choses. Bcp de burkinabès paient l’iuts et en sont fiers. Seulement moins de 1700 fonctionnaires ultra privilégiés paieront entre 20 et 50 mille. C’est vous qui pompez l’Etat et vous êtes incapables du moindre sacrifice. Construire une maison requiert sacrifice... C’est incroyable que des syndicats réagissent ainsi à une simple mesure d’ajustement d’un Etat. Nous burkinabè sommes vraiment médiocres en tout !

  • Le 7 mars 2020 à 23:46, par Karissa En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

    Si vous vous etiez mobilisé de la sorte contre les jihadistes, il y’a tres logtemps de le pays etait sorti de la guerre.
    Vous ne voulez pas cotiser et vous attendez tout de l’exterieur ensuite on nous parle d’ingerence. Tout le monde doit contribuer . Quittez dans ca.

    • Le 8 mars 2020 à 23:35, par kenfo En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

      Oui. Nous demandons solennellement au président Roch Marc Christian Kaboré, de tenir bien et haut le gouvernail du Faso. Qu’il ne cède en rien sur l’application des IUTS. Qu’il ordonne la publication de tous les salaires, par catégorie et par profession ; le salaire net après application de l’IUTS ; du gardien jusqu’à celui du Président du Faso, il faut tout publier. Et au cours de son second mandat de PF, il va régler les comptes de tous ceux et celles qui cherchent à troubler le pays.

      Kenfo

  • Le 8 mars 2020 à 06:11, par caca En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

    A lire le titre de l’article, j’ai eu la nausée d’une femme enceinte. Je comprends pourquoi l’Afrique demeure dans le berceau de la dictature gouvernementale. Quand les travailleurs du public avec s’adonnent à ces genres de pratique, la seule solution demeure la création des agences d’intérims pour trouver des remplaçants.
    Le gouvernement doit être solide car la revendication n’est pas fondée ne se justifie pas. Tout travailleur a le devoir de payer l’impôt et le refus serait une infraction.
    Bon courage !

  • Le 8 mars 2020 à 07:17, par Fernando LeChe En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

    Nous y étions !!! Le président doit savoir lire les signes. Ce beau monde sorti des 4 coins du Burkina on cette quelques choses en commun : la paupérisation , l’insécurité ambiant , et le désespoir. Cette population se pose multiples questions où vas les richesses de ce pays pour que l’Etat les ignorent quand vien le moment des lotissements, bitumage des routes, création d’emploi, électrification des quartiers,curage des caniveau,offre de soin d’infrastructures scolaires et universitaires etc j’en oublie la liste est longue. Monsieur le président de tous les burkinabè certain signes ne trompent pas sachez les lires. Un message à la Nation et dites ....je vous ai compris.

  • Le 8 mars 2020 à 07:59, par caca En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

    Mon ami le vieux Ka a un tendance en comparant la lutte syndicale contre le gouvernement du MPP comme une lutte de classe qui s’oppose une certaine prolétariat burkinabè et celle de la bourgeoisie. Il omit une faute car aucun gouvernement ne peut être comparer à une bourgeoisie et les syndicats ne viennent pas non plus du monde paysans burkinabè. Un gouvernement ne dispose jamais un capital dans sa gestion du pouvoir d’état, mais collecte les impôts et taxes pour financer ses projets et payer ses travailleurs.
    Dans ce post où le mouvement folie des syndicats se sont manifesté hier afin de revendiquer la suppression des primes et indemnités soumis à l’impôt, j’aimerais analyser la dialectique de Maître/esclave dans la philosophie de Hegel comme une contribution personnelle à éveiller les consciences.
    Première remarque : La dialectique du maître et de l’esclave montre l’importance de l’altérité. Hegel affirme dans la Phénoménologie de l’esprit que l’individu désire fondamentalement être reconnu par autrui. Initialement immergé dans la nature dont il fait partie, l’homme ne distingue pas encore la réalité de sa pensée ; puis il prend conscience de lui-même par l’action et par l’appropriation des choses, qui le confrontent à la conscience de ses semblables.
    Deuxième remarque : La dialectique du maître et de l’esclave naît du besoin de reconnaissance. Hegel en décrit le déclenchement de la manière suivante : lorsque deux individus se rencontrent, ils surgissent l’un devant l’autre à la manière d’objets quelconques, car la dimension de l’altérité n’a pas encore imprégné leurs consciences. « En d’autres termes, explique le philosophe, ces consciences ne se sont pas encore présentées réciproquement chacune comme pur être-pour-soi, c’est-à-dire comme conscience de soi. Chacune est bien certaine de soi-même, mais non de l’autre ; et ainsi sa propre certitude de soi n’a encore aucune vérité […] » (Phénoménologie de l’esprit). La dialectique du maître et de l’esclave de Hegel conçoit ainsi que lorsque deux consciences s’affrontent dans une lutte de prestige, chacune cherche spontanément à ce que l’autre s’incline devant elle, admette sa valeur et renonce à la contester. Elle signifie que l’homme ne peut vivre son humanité que dans son rapport à l’altérité ; qu’il n’est homme que dans la mesure où il est reconnu, et qu’il veut l’être par autrui sans le reconnaître lui-même. Être social, de surcroît, il ne peut concevoir la reconnaissance que dans l’inégalité et l’asservissement, c’est pourquoi elle doit se concrétiser dans une lutte à mort. Hegel considère donc que les sociétés humaines sont fondamentalement mues par le conflit.
    Troisième remarque : La dialectique du maître et de l’esclave est une lutte à mort . Pour Hegel, en effet, chacune des deux consciences a pour objectif d’asservir l’autre en prenant le risque de l’anéantir. Or, cet extrémisme complique la lutte d’un obstacle logique : comme il n’est pas de maître sans esclave, la mort de l’un des deux individus se traduirait par l’échec, pour l’autre, de l’ambition de devenir maître. Autrement dit, la conscience dominante ne peut pas aller jusqu’à exécuter sa menace, sinon elle ne pourrait pas acquérir la maîtrise nécessaire à son besoin de reconnaissance. Dans cette perspective, la lutte des deux consciences prend fin quand l’une des deux craint suffisamment de mourir pour préférer la vie à la liberté, et se résigne à devenir l’esclave de l’autre. « […] Le futur maître, écrit Hegel, soutient l’épreuve de la lutte et du risque, tandis que le futur esclave n’arrive pas à maîtriser sa crainte (animale de la mort). Il cède donc, se reconnaît vaincu, reconnaît la supériorité du vainqueur et se soumet à lui comme l’esclave à son maître » (Phénoménologie de l’esprit). Dès lors, le vainqueur sera le maître reconnu qui accède à la conscience de soi, le vaincu l’esclave privé de reconnaissance ; le premier ne sera plus soumis au travail parce que le second va travailler pour lui.
    Quatrième remarque : La dialectique du maître et de l’esclave est le moteur de l’histoire. Hegel décrit comment le maître, amolli par sa vie désormais oisive, perd le contact direct avec les choses et en laisse le monopole à l’esclave laborieux. En effet, le reconnaissant transforme la nature et, partant, se transforme lui-même parce qu’il travaille en fonction d’une idée abstraite qui est à réaliser. La dialectique du maître et de l’esclave montre donc que le travail humanise le monde par l’humanisation de l’esclave, et engendre par-là le mouvement dialectique à l’œuvre dans l’histoire. « Si l’angoisse de la mort incarnée pour l’esclave dans la personne même du maître guerrier est la condition sine qua non du progrès historique, c’est uniquement le travail de l’esclave, affirme Hegel, qui le réalise et le parfait » (Phénoménologie de l’esprit). Héros mû par la peur de la mort violente, l’esclave travailleur est le bourgeois du monde moderne dont les valeurs s’opposent à l’éthique aristocratique, notamment l’amour de la guerre. La dialectique du maître et de l’esclave prend fin dans une double réconciliation permise par la figure de l’État. Étant fondé sur la réciprocité, d’une part, celui-ci rend possible la reconnaissance mutuelle des individus en obligeant les citoyens à se reconnaître entre eux. Il retrouve aussi à l’intérieur de lui-même, d’autre part, les moments de la guerre et du travail dans la tension entre les intérêts particuliers et l’intérêt général.
    En résumé ; cette lutte des syndicats est purement une usurpation du rôle.Le gouvernement du MPP dès son arriver au pouvoir a bien accordé des privilèges et avantages aux travailleurs du public de tout catégorie confondue. En réclamant les impôts sur les primes et indemnités, le gouvernement répare une injustice subie par les travailleurs du privé depuis des années malgré leur maigres salaires. Au Burkina, les travailleurs du public gagnent mieux leur vie que ceux du privé.
    Le refus de s’acquitter l’impôt est plutôt une infraction et dont les agents risquent des poursuites judiciaires.
    Cette lutte est loin entre un prolétariat pauvre exploiter par les bourgeois riches qui possèdent du capital. Le gouvernement reconnais plutôt les travailleurs de tout genre du pays et veut une justice sociale. Cette lutte n’est pas une lutte classe, mais plutôt un coup d’état syndical en gestation par la rue. La génération actuelle de syndicat se trompe du combat.

  • Le 8 mars 2020 à 08:13, par Silvère En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

    L’adage selon lequel le Burkina Faso est une savane où il s’avère difficile de se cacher, est d’une réalité irréfutable d’actualité. Les libertés démocratiques (syndicales, politiques et de la presse), sont pleinement exercées au Burkina Faso sous la gouvernance du président Kaboré. Mais l’opinion publique reconnait de façon générale, que certaines revendications syndicales sont excessivement maximalistes et nuisent au bon fonctionnement du service public. On assiste à une dérive où le syndicalisme dévie de sa mission de revendications de meilleures conditions de travail et de vie, pour s’engouffrer dans des sentiers politiciens. Quand un responsable syndical comme Bassolma exprime sa volonté de faire chuter le régime Kaboré, cela ne relève plus d’une prérogative syndicale. Il s’agit là d’une cause politicienne masquée sous le fallacieux prétexte de l’I.U.T.S. Visiblement, le masque politique de Bassolma est tombé très bas et cela n’honore pas la lutte syndicale. Lui et ses alliés politico-syndicalistes vindicatifs, transgressent l’esprit du dialogue social promu par le BIT. Ils continueront de se décrédibiliser progressivement au sein de la société burkinabè et être classés comme quantité négligeable.

    • Le 8 mars 2020 à 13:13, par Ka En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

      Silvère : Je suis totalement d’accords avec toi. Tout le monde sait maintenant que toute lutte de clase est une lutte politique. Mais parfois il arrive que la lutte de classe comme aborde Bassolma dans notre pays ne soit plus vive. Cela se vérifie quand une bonne partie des exploités comme nos travailleurs dans la rue hier ignorent complètement qu’ils sont l’objet d’une exploitation éhonté.

      Surtout je dis à Bassolma de ne pas rêver, car, aucun syndicat dans notre pays n’a pu faire ou défait un régime. Simplement les responsables syndicats reçoivent des postes ou des miettes à la fin de leur chantage.

  • Le 8 mars 2020 à 08:19, par Neya. Ibrahime En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

    Quand un parti parvient au pouvoir elle doit mouilller le maillot , innover pr le developpement de son economie non traiire son peuple : taxe pr nouveau permis, carte grise , vehicule a moteur .....Kouassi Blaise n a pas aussi initie autant de taxes. Vous aurez pu creer une taxe sur les signes de la fortune : les immeubles , les grosses cylindrees , Les grandes domaines . Les grandes fermes, les grandes reserves murees ou non occupees....Malheureusement tous ces biens imposables ci-cites appartiennent a des intouchables voire ceux meme qui sont censer legiferer . gounverner, faire appliquer la loi, imposer l’ impot ...

  • Le 8 mars 2020 à 09:16, par HUG En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

    Courage a vous . aucun regime n’a malmené les travailleurs comme le MPP.

  • Le 8 mars 2020 à 11:28, par Penalty En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

    Tout ce que j’ai à dire, gare à celui qui viendra dire que son insurrection n’est pas achevée alors qu’on lui a donné un penalty cadeau face à un camp vide.

  • Le 8 mars 2020 à 11:38, par Vérité indiscutable En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

    Félicitations aux travailleurs de mon Pays !
    Il y a vraiment toujours des motifs d’être fier d’appartenir au Burkina Faso.
    Vivement que cette loi soit annulée et qu’une loi de contrôle de nos deniers publics soit votée pour règlement la gestion de nos fonds par les ministres et les autres gros responsables !
    La Patrie ou la Mort, nous vaincrons !

  • Le 8 mars 2020 à 12:00, par C’est l’heure En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

    Est-ce que la question de l’extension de l’IUTS même est encore d’actualité ? À l’heure actuelle n’est ce pas la victoire finale et totale qui est en ligne de mire ?

  • Le 8 mars 2020 à 13:15, par NATO En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

    Nous demandons la réaction du PF. Oui notre président doit enfin se prononcer et cela lui de battre sa campagne avec sereinité.

  • Le 8 mars 2020 à 16:05, par Abc En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

    Dans mon boulot ici au état unis je reçois des pourboires (argent donné gracieusement par des clients) sur cette somme les taxes sont prélevées. Ne pas payer ces taxes te conduit directement en prison. Refusé de payer ces taxes a cause de la mal gouvernance est un faux débat car quelqu’en soit le pays la mauvaise gouvernance existe. De plus certains agents du public ne sont pas à la hauteur des attentes du citoyen Burkinabè qu’ils doivent servir. Devons nous aussi refusé de payer l’impôt en général ?

    • Le 8 mars 2020 à 17:17, par Nikiem biiga En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

      Mon cher ami...notre pays n’est pas encore arrivé à ce stade !
      Comparé les USA au BF ressemblerait à comparer un éléphant à une fourmi.
      Le véritable problème au BF est que nos gouvernants ne donnent pas l’exemple.
      L’Allemagne étant de loin plus riche que le BF, a combien de ministre ? Et notre pays en compte combien ? Aux USA, tous, même l’exécutif respectent les règles et décisions de justice. Qu’en est il de la situation au BF ??! Bonne lecture

      • Le 9 mars 2020 à 03:58, par ABC En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

        Il faut se comparer à plus grand que soit pour être grand un jour. La mauvaise gestion des biens publics n’est pas que des gouvernants, les agents du public, le citoyen x est aussi reproachable de quelque chose. Et surtout M. Nikiem n’attend point le bon exemple de quiconque, soit intègre et éduque tes enfants à l’être si il ya 10 100 1000 personneà intègres comme toi, ils pourront influencés d’autres personnes a être droit.

      • Le 9 mars 2020 à 09:54, par kwiliga En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

        @Nikiem biiga
        Ce que vous dites est juste, mais comme le précise l’internaute Abc : refuser de payer ses taxes en invoquant la mauvaise gouvernance, ce n’est pas un argument.
        Les fonctionnaires de ce pays sont les mieux placés pour constater, dénoncer, lutter contre les abus de nos dirigeants et autres élus véreux.
        Pourquoi ne le font-ils pas.
        Peut-être parce qu’ils sont eux mêmes corrompus, compromis ?
        Peut-être espèrent-ils eux mêmes, accéder un jour à ses hautes fonctions, où l’on peut se repaitre à satiété de l’argent du peuple ?

    • Le 9 mars 2020 à 05:50, par yelmingaan blaan saa hien En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

      internaute Abc si vous êtes du Burkina aux usa c est entre autre et peut être parce que labas vous espérez toujours avoir un boulot sinon plus facile,du moins mieux rémunéré avec en plus pourboire pourquoi pas, afin- si le coeur vous en dit_ de venir en aide plus efficacement a votre famille élargie ! " !hum !logiquement une taxe,meme a 99% sur un cadeau,gain plus que facile dans un pays attrayant par la pénibilité moindre et la disponibilité "plurielle" du travail justifiant l exil passe mieux qu une moindre retenue sur le fruit d un dur labeur sous soleil et dans la poussiere-a moins que vous vouliez me présenter un argument contraire en revenant au BF ,y travailler et donner par patriotisme 100% de votre revenu !effrayant cette idée saugrenue pour vous n est ce pas ?

  • Le 8 mars 2020 à 16:06, par TOI AUSSI En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

    Bonjour tout le monde je voudrais félicité mr le Président et lui dire de tenir bon car la mesure est juste et 98% de la population du Burkina vous soutien.Ce que je voulais de mandé au Président s’est d’intensifier la sensibilisation et de faire comprendre définitivement au syndicat véreux qu’ils sont les privilégies de ce pays. Surtout ne recule jamais mon Président la victoire est toute proche aussi le déclin des syndicats égotiste est toute proche .

  • Le 8 mars 2020 à 16:15, par Lexique En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

    Il faudrait bien comprendre la définition du mot I.U.T.S : Impôt Unique sur les Traitements et Salaires. C’est donc un impôt sur les traitements (indemnités, primes et autres émoluments) et salaires. Quand des syndicalistes disent ne pas refuser de payer l’I.U.T.S en faisant savoir qu’ils le payent sur leurs salaires mais ne voudraient pas que cela s’applique à leurs indemnités, c’est ne rien comprendre dans le sens juste de l’I.U.T.S. Vous voulez seulement des hausses illimitées d’indemnités sans qu’un impôt en soit prélevé. Quelle mentalité contraire au bon sens ! Parfois, certains syndicalistes protestent sur des points et après, ont l’humilité de déclarer qu’ils ont eu une incompréhension et renouent le fils du dialogue. Ce n’est aucunement faire preuve de lâcheté en avouant cela. L’erreur étant humaine, c’est y persévérer qui est diabolique.

    • Le 8 mars 2020 à 23:31, par Vérité indiscutable En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

      M. Lexique, la vie pratique est bien plus complexe que le Lexical. Bref, à moins que tu ne veuilles aller en profondeur, l’expression "Traitements" ne donne pas d’office droit au Gouvernement de prélever l’impôt sans au préalable discuter avec les travailleurs et trouver le meilleur mécanisme pour qu’il n’y ait pas d’injustices notoires dans le privé et le public en ce qui concerne l’application du même IUTS . On ne résoud pas un problème en créant un autre.
      Sans parler du "Pourquoi" prélever maintenant l’IUTS sur les indemnités, question qui appelle à une prise de conscience collective de la nécessité de lutter contre la Corruption et le Vol de deniers publics dont le même Gouvernement est le plus illustre lugubre exemple.
      Voilà, j’étais de passage !

      • Le 9 mars 2020 à 10:03, par kwiliga En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

        @Vérité indiscutable
        Je me demande parfois si vous lisez réellement les arguments qu’on vous oppose ?
        Où bien, êtes vous tellement enfermé dans votre vision, à ressasser sans cesse votre propos quant-au vol des deniers publics, que vous ne pouvez comprendre rien d’autre ?
        Il y a pourtant ici, en relisant l’ensemble des commentaires, matière à une véritable réflexion.
        Vous en appelez à une prise de conscience collective.
        Tachez donc d’avoir une prise de conscience individuelle.

  • Le 8 mars 2020 à 21:19, par sidbala En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

    « Le régime Roch n’a plus pour longtemps, la rue va remettre les choses a plat.
    Peuple travailleur du Faso, gardé courage les portes de la prison que le mpp et ses complices ont mis le peuple burkinabé, s’ouvriront bientôt pour nous tous.

  • Le 9 mars 2020 à 06:58, par Salin En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

    La démocratie dans un pays, c’est de permettre a chacun de s’exprimer librement sur la gestion du pays. Celui qui veut payer lUTS peut se lever et aller tout payer, même donner tout son salaire, cela n’engage que lui. Pour le moment, nous on refuse de payer de l’impôt supplémentaire tant qu’ on ne voit pas clair dans ce qui est fait de nos richesses nationales

  • Le 9 mars 2020 à 10:40, par Anonyme En réponse à : Manifestation contre l’IUTS : Une colère compacte en marche à Ouagadougou

    Eh la politique ! mensonge ,mensonge et mensonge sont les seules valeurs de ce milieu . Tenez, nous étions assis dans un des maquis aux alentours du stade omnisport de OUAGA 2000 prenant un pot ,quand un groupe des congressistes du MPP est venu aussi pour prendre un pot et se mettre quelque chose sous la dent ,car parait-il c’était la suspension pour le déjeuner . Et dans les commentaires entre eux ,nous entendons l’un d’entre eux soutenir mordicus et avec véhémence ,que la marche des syndicats contre l’UITS a été un fiasco total et que la mobilisation était très faible . Et le soir sur les chaines de télé, que vois-je ? Exactement le contraire de ce que ce gros menteur de militant MPP faisait croire à ses camarades .
    Et je me suis dit voilà ,ce sont ce genre de militants zélés qui trompent ainsi nos présidents africains en leur camouflant les réalités de terrain, jusqu’à ce que les évènements les surprennent et à leur détriment . Bien que Blaise COMPAORE ait été victime de ce type de militants menteurs ,les partisans du président RMCK ne semblent pas avoir retenu la leçon . Et c’est le pauvre RMCK qui risque aussi d’être désagréablement surpris mais trop tard par la tournure des évènements sociaux ,s’il n’ouvre pas l’œil et le bon ,s’il n’écoute pas par l’oreille et le bon ? en cas de mauvaise évaluation du niveau de tension née de cette histoire d’UITS .

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