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63e session de la Commission des stupéfiants à Vienne : Plus d’actions pour renforcer l’efficacité de la lutte contre la drogue !

Publié le vendredi 6 mars 2020 à 14h00min

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63e session de la Commission des stupéfiants à Vienne : Plus d’actions pour renforcer l’efficacité de la lutte contre la drogue !

La Commission des Stupéfiants (CND) de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a tenu sa 63ème session, du 2 au 6 mars 2020, à Vienne en Autriche. Plus d’un millier de représentants de 131 pays, de 17 organisations inter-gouvernementales, de 97 organisations de la société civile et de la communauté scientifique ont pris part à cette rencontre. Le Burkina Faso y a également participé.

La délégation burkinabè était conduite par l’Ambassadeur Dieudonné Kéré. Elle comprenait Francis Hien, Ambassadeur/Représentant permanent adjoint, Dramane Franck Elvis Compaoré, Secrétaire permanent du Comité national de lutte contre la drogue, Wibila Nacoulma, Deuxième Conseiller à l’ambassade, Sévérin Sanou du ministère en charge des Affaires étrangères, Docteur Soutongo Sita Sandrine Ouédraogo du ministère de la Santé, Mamadou Ouédraogo du ministère de la Justice et Tierowe Charles Somé de l’ONG REVS Plus. En dépit des efforts consentis pour tenir les engagements internationaux, l’épineuse question de l’efficacité de la lutte contre le trafic et l’usage illicite des stupéfiants dans le monde demeure encore préoccupante ! D’où l’appel à des actions vigoureuses pour progresser de matière notable dans le renforcement des réponses à apporter à ce problème.

Le directoire des débats au 3ème jour des travaux

La Commission des Stupéfiants (CND) a été mise en place en 1946 par le Conseil économique et social des Nations-Unies (ECOSOC) pour l’assister dans le suivi de la mise en œuvre des conventions internationales relatives au contrôle des drogues. En 1991, l’Assemblée générale des Nations-Unies a élargi le mandat de la Commission afin de lui permettre d’assumer le rôle d’organe directeur de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime. En rappel, l’ONUDC, créé en 1997, est chargé de la lutte mondiale contre les drogues illicites et la criminalité internationale ainsi que de l’application du programme des Nations-Unies contre le terrorisme.

En vue de remplir la mission qui lui est dévolue, la Commission des Stupéfiants se réunit annuellement pour discuter et adopter un certain nombre de décisions et de résolutions. À la fin de chaque année, la CND se réunit à nouveau afin d’examiner les questions budgétaires et administratives liées à son rôle d’organe directeur du programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues. Enfin, elle tient des réunions intersessions afin de fournir des orientations stratégiques à l’ONUDC.

La nouvelle Directrice exécutive de l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime, Mme Ghada Fathi Waly, nommée en fin d’année, a livré son premier discours public à la cérémonie d’ouverture de la 63ème session de la CND.

Elle a rappelé les chiffres effrayants de personnes souffrant de problèmes liés à la consommation des drogues dans le monde. Parmi les 35 millions de personnes identifiées par an, on dénombre malheureusement ½ million de décès. Revenant à l’agenda de la session, la Directrice exécutive de l’ONUDC a appelé les participants à travailler dans l’esprit de Vienne, c’est-à-dire, privilégier le consensus dans la prise de décision concernant toutes les questions importantes. La session a été présidée par l’ambassadeur Masood Ahmad Khan du Pakistan.

Mme Ghada Fathi Waly, Directrice exécutive de l’ONUDC

A l’issue des interventions de bienvenue et d’exhortation à des discussions riches et ouvertes, les participants se sont penchés sur des questions administratives, budgétaires et de gestion stratégique de la Commission. Ils ont, par la suite, discuté de l’application des traités internationaux relatifs au contrôle des drogues.

Ils ont aussi examiné plusieurs dossiers dont, entre autres, celui sur le suivi de la mise en œuvre, aux niveaux national, régional et international, de tous les engagements à aborder et combattre le problème mondial de la drogue énoncés dans la déclaration ministérielle de 2019. Celle-ci fait suite au bilan des engagements pris en 2009 dans la Déclaration politique et du Plan d’action sur la coopération internationale en vue d’une stratégie intégrée et équilibrée de lutte contre le problème mondial de la drogue.

En effet, la communauté internationale, ainsi que l’indique l’introduction de la Déclaration politique, avait pris conscience que « le problème de la drogue demeure une menace grave pour la santé, la sécurité et le bien-être de l’humanité toute entière, en particulier des jeunes, qui constituent notre atout le plus précieux. Par ailleurs, le problème mondial de la drogue compromet le développement durable, la stabilité politique et les institutions démocratiques, ainsi que les efforts faits pour éliminer la pauvreté, et menace la sécurité nationale et l’état de droit. Le trafic et l’usage illicite de drogues font peser une très lourde menace sur la santé, la dignité et les espoirs de millions d’individus et de leur famille et causent des pertes en vies humaines ».

Photo de famille de la délégation burkinabè

D’où la nécessité, réaffirmée par les ministres des Etats membres de la Commission, de lutter résolument contre le problème mondial de la drogue et de promouvoir activement une société exempte d’usage illicite de drogues pour que tous les êtres humains puissent vivre sainement dans la dignité et la paix, la sécurité et la prospérité.

Il s’est donc agi pour les participants de faire l’évaluation de ces engagements pour en mesurer les progrès et les défis qui restent à relever. Si des progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre des engagements pris ces dernières années pour aborder et combattre l’épineux problème mondial de la drogue, force est de reconnaitre qu’il reste encore beaucoup à faire. Les participants à cette session ont réitéré la nécessité d’un engagement plus accru et une synergie d’action entre agents des services de détection et de répression, professionnels du système judiciaire et de la santé, universitaires, membres de la société civile, de la communauté scientifique et du secteur privé.

Au cours de cette 63ème session, les Etats-membres ont aussi voté et adopté des recommandations d’ordonnancement de l’Organisation mondiale de la Santé concernant l’établissement d’une douzaine de substances, en vertu des conventions de contrôle des drogues. Toutefois, ils ont reporté, à la reprise de la session en fin d’année, l’examen et le vote de six recommandations relatives à l’utilisation du cannabis et des substances dérivées à des fins médicales et scientifiques. Plusieurs délégations ont appelé à placer également le tramadol sous contrôle.

La délégation burkinabè a participé également à des événements parallèles et rencontré d’éventuels partenaires. C’est ainsi qu’elle a pris part à une plateforme qui s’est penchée sur l’état des lieux de l’usage rationnel des médicaments sous contrôle international, et échangé avec le directeur de l’Autorité de régulation pharmaceutique du Nigéria sur l’expérience de ce pays en matière de contrôle du tramadol. Le tramadol, faut-il le rappeler, constitue un problème crucial de santé publique au Burkina Faso et dans plusieurs pays africains. La délégation a aussi assisté à des réunions bilatérales avec l’Organe internationale de contrôle des stupéfiants (OICS) sur plusieurs thématiques.

En outre, elle s’est entretenue avec Maria-Goretti Loglo et Marie Nougier respectivement Consultante pour la zone Afrique et Directrice de la Recherche et des Communications du Consortium international sur la politique des drogues (IDPC). Le Burkina Faso s’active dans l’élaboration d’une stratégie nationale de lutte contre la drogue. Il s’est agi pour la délégation burkinabè d’échanger avec les représentantes de l’IDPC sur les voies et moyens pour notre pays de bénéficier de l’accompagnement technique de cette Organisation non gouvernementale. Enfin, la délégation a eu des échanges fructueux avec la délégation turque sur des possibilités de formation dans le cadre de la lutte contre la drogue.

Il faut souligner pour terminer qu’en marge de la rencontre, l’Ambassadeur Dieudonné Kéré a reçu en audience les autres membres de la délégation. Ce fut une occasion de faire le point de la participation du Burkina Faso à cette 63ème session de la CND et surtout d’échanger sur les actions à mener pour une meilleure optimisation des résultats. L’Ambassadeur Kéré a émis le vœu que des concertations entre toutes les entités dont relève les membres de la délégation soient organisées en amont et en aval afin d’envisager une synergie d’actions dans le cadre de la lutte contre la drogue au Burkina Faso.

Simon YAMEOGO
Attaché à l’Ambassade du Burkina Faso à Vienne

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