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Programme d’investissement forestier : La patronne du Fonds d’investissement climatique satisfaite des résultats

Publié le mercredi 4 mars 2020 à 22h45min

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Programme d’investissement forestier : La patronne du Fonds d’investissement climatique satisfaite des résultats

Ténado, Tchériba, Sapouy, Saponé, Ipelcé et Ouagadougou. Le marathon de la directrice du Fonds d’investissement climatique, Mafalda Duarte, en séjour au Burkina Faso, lui a permis de toucher du doigts les résultats du Programme d’investissement forestier (PIF), qui tire à sa fin. Visite de forêts classées, de plateformes multifonctionnelles, de jardin maraicher, de site d’apiculture, de groupement de productrices et de transformatrices de lait : l’hôte venue tout droit de Washington a de la matière à « revendre » aux bailleurs de fonds pour la pérennisation des acquis sur le terrain. Nous l’avons rencontré, ce mercredi 4 mars 2020, à Ouagadougou, au terme de sa mission de trois jours.

Pouvez-vous présenter et présenter le Fonds d’investissement climatique ?

Je suis Mafalda Duarte, directrice du Fonds d’investissement climatique. Le Fonds d’investissement climatique a été créé en 2008 pour aider les pays en développement à réaliser des investissements en matière d’adaptation aux changements climatiques.

Depuis deux ans, nous travaillons avec 72 pays en développement dont plusieurs en Afrique. Nous avons plus de 300 projets et plus de 8 milliards d’investissements sur le plan mondial dans les domaines de la foresterie, de l’agriculture, de l’eau, de l’énergie et des transports. Nous sommes en train de démarrer cette année un projet dans le secteur de l’énergie ici qui sera un autre projet après le programme d’investissement forestier.

Quels sont les objectifs de votre visite ici au Burkina Faso ?

Nous travaillons avec l’équipe du gouvernement depuis 2010. Je suis venu voir les résultats de tous les efforts réalisés par le Programme d’investissement forestier. Je suis venu également parler avec les bénéficiaires et toutes les personnes engagées pour l’implémentation du programme et recueillir les témoignages des bénéficiaires. C’est très important pour nous de venir voir les résultats au Burkina Faso, car c’est le seul pays sahélien qu’on a dans le programme d’investissement forestier.

Quelle est la contribution exacte du Fonds d’investissement climatique au Programme d’investissement forestier au Burkina Faso ?

Le Fonds d’investissement climatique apporte 40 millions de dollars au Burkina Faso à travers quatre projets dans différentes zones du pays. J’ai visité une petite partie des résultats des projets. Je suis très satisfaite de ce que j’ai vu.

Et qu’avez-vous vu sur le terrain ?

J’ai vu plusieurs projets. J’étais dans des forêts classées, j’ai vu le travail fait pour contrer les incendies. J’ai rencontré des apiculteurs, les comités de gestion des forêts, les femmes au niveau des plateformes multifonctionnelles. J’ai aussi visité un très beau jardin, une coopérative de femmes spécialisées dans la transformation de lait et une famille bénéficiaire d’un bio digesteur. C’était une visite enrichissante.

Durant vos visites sur le terrain, les acteurs vous ont-ils fait part des difficultés qu’ils rencontrent ?

J’ai beaucoup échangé avec les femmes. Et elles ont soulevé la nécessité de faire des investissements additionnels. Par exemple dans le jardin que j’ai visité, les femmes ont souhaité la réalisation d’un autre forage. C’est important car le jardin a grandi et accueille plus de femmes. Il y a aussi des plateformes multifonctionnelles que demandent les femmes.

Au niveau de la coopérative de productrices de lait, l’histoire est assez intéressante. Elles produisent actuellement 140 litres de lait par semaine mais peuvent aller jusqu’à 1400 litres. Elles ont besoin d’espace de stockage et de moyens de transport pour acheminer le lait à Ouagadougou dans de meilleures conditions.

Quelle appréciation faites-vous du travail de vos collaborateurs au Burkina Faso ?

Comme je l’ai dit, j’ai visité les projets qui se mènent à l’ouest et au sud de Ouagadougou. Je crois que les équipes ont fait un très bon travail à destination des populations et des familles. Et la compréhension de la connexion entre les forêts et la subsistance de la famille était vraiment significative.

Le PIF tira à sa fin. Quels sont les perspectives au niveau du Fonds d’investissement climatique ?

C’est très important de retourner présenter ces résultats et ces témoignages aux pays qui financent les actions de lutte contre les changements climatiques. Il est important que les gens voient, comprennent l’importance des investissements faits. Il ne faut pas penser qu’aux pays qui ont des forêts tropicales, il faut aussi penser aux pays sahéliens.

A l’international, il y a un travail qui est fait pour comprendre la séquestration du carbone dans le sol. Quand on a les méthodologies techniques assez solides sur la question, on peut comprendre que des pays comme le Burkina Faso apporte un plus dans la lutte contre les changements climatiques ». Avec tout ce qu’on a pu voir, on va essayer de montrer les résultats à tous ceux qui financent la lutte contre les changements climatiques et voir si l’on peut avoir une deuxième phase ici au Burkina Faso.

Propos recueillis par Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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