C’est maintenant une tradition à la CGT-B. A l’aube de chaque année, les responsables des organisations syndicales ainsi les militants se retrouvent pour une cérémonie de présentation de vœux. Cette année, cette tradition a été respectée. Mais de façon sobre au regard de la situation nationale.

Les syndicales se sont opposés aux dérives du gouvernement

La cérémonie a été l’occasion pour le très remuant Bassolma Bazié de faire le point des luttes menées en 2019 après avoir peint la situation nationale surtout marquée par l’insécurité et des problèmes économiques. « L’année 2019 a été marquée par des luttes syndicales multiples et multiformes dans différents secteurs d’activités du public comme du privé. Ces luttes ont porté sur la remise en cause des libertés démocratiques et syndicales, la vie chère, la non application des protocoles d’accord », a indiqué d’entrée, Bassolma Bazié, par ailleurs porte-parole du Collectif CGT-B.

Au plan social, le Secrétaire général de la CGT-B a mentionné l’insécurité qui est grandissante dans le Sahel, l’Est, le Nord, le Centre-Nord et la Boucle du Mouhoun. Cette insécurité a fait « des centaines de tués parmi les populations civiles et les forces de défense et de sécurité, des déplacés internes dont le nombre dépasse 700 000 personnes ainsi que la destruction de nombreux biens et des infrastructures ».

Sur le plan économique, comme il fallait s’y attendre, c’est la question de l’IUTS sur les primes et les indemnités qui était au centre des récriminations. Pour Bassolma Bazié, le gouvernement a créé, de façon opaque, la Caisse de dépôt et de consignation, lancé l’Assurance universelle maladie sans tenir compte des observations des travailleurs avant de procéder maintenant à l’application de l’IUTS sur les primes et les indemnités.

Bassolma Bazié a aussi pointé du doigt les atteintes aux libertés marquées par des assassinats ou tentatives d’assassinats de responsables d’organisations syndicales et de la société civile. « A cela, il faut ajouter l’interdiction d’activités de partis politiques, de remise en cause des sit-in, l’interdiction et la répression des marches du collectif des organisations syndicales, le refus de délivrer à l’Alliance police nationale (APN) son récépissé, les affectations punitives ou radiation de responsables syndicaux, les coupures abusives et illégales de salaires des travailleurs en lutte et le non-respect des engagements contenus dans les protocoles d’accord », a égrené Bassolma Bazié.

2020, une année de luttes

Le Collectif est conscient d’une chose : l’année qui commence ne sera pas de tout repos. Le point central des revendications sera l’annulation de l’IUTS sur les primes et indemnités des agents de la Fonction publique.

« SI le pouvoir MPP excelle dans la création de nouvelles taxes, il reste à contrario médiocre dans la bonne gouvernance notamment la lutte contre la corruption, le pillage des richesses nationales. L’argument du manque de ressources pour pressurer les travailleurs n’est pas fondé », a ajouté Bassolma Bazié.

Pour amener le gouvernement à renoncer à son projet, le porte-parole du Collectif CGT-B a appelé les travailleurs à prendre massivement part aux marches-meetings du 7 et 17 mars 2020 et à la grève générale du 16 au 20 mars 2020. Il a en outre appelé à un travail d’information et de sensibilisation des travailleurs et au renforcement des initiatives de mobilisation des travailleurs. « Nous nous devons donc de redoubler de vigilance, faire preuve de plus d’esprit de sacrifice et de solidarité face aux problèmes de l’heure », a-t-il conclu.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net