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Terrorisme au Burkina : Les tuyaux d’International Crisis Group pour « sortir de la spirale de violences »

Publié le samedi 29 février 2020 à 11h36min

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Terrorisme au Burkina : Les tuyaux d’International Crisis Group pour « sortir de la spirale de violences »

Des organisations de la société civile et politiques avaient-elles vu juste en craignant une escalade de violences lorsque le président Roch Kaboré prenait les commandes du G5 Sahel en février 2019 ? Pour sûr, le Burkina Faso est devenu, l’année dernière, le pays sahélien le plus ciblé par les attaques jihadistes. Face la prolifération des groupes armés, le gouvernement « devrait adopter une approche intégrée de la sécurité et mettre fin aux crises du monde rural en résolvant notamment la question foncière ». C’est ce qui ressort du dernier rapport d’International Crisis Group, paru le 24 février 2020 et intitulé « Burkina Faso : sortir de la spirale des violences ».

Ce rapport de 51 pages, selon International Crisis Group, repose « sur des entretiens avec des responsables gouvernementaux, des acteurs politiques et de la société civile, des membres des groupes d’autodéfense Koglweogo, des forces de défense et de sécurité, des experts, des diplomates et différents partenaires du pays, réalisés au Burkina Faso entre juillet et octobre 2019 ».

Une menace endogène sous-estimée

Le rapport analyse une situation sécuritaire dégradée avec certains territoires ruraux qui échappent « progressivement au contrôle des autorités ». Ces dernières, explique le rapport, ont longtemps considéré que la menace était exclusivement d’origine libyenne, puis malienne, et qu’elle était entretenue par des réseaux proches de l’ancien président Blaise Compaoré, alors que la première attaque contre le contingent de Casques bleus burkinabè a eu lieu en août 2014, deux mois avant la chute de Blaise Compaoré.

La question de l’encadrement des volontaires et surtout des initiatives locales de sécurité, qui se sont réapproprié la lutte contre l’insécurité face à l’impuissance de l’Etat, préoccupe l’ONG indépendante basée à Bruxelles. Celle-ci estime que l’Etat doit prendre le taureau par les cornes pour éviter que les violences locales, déjà aggravées depuis 2019 au Centre-Nord et dans le Soum, ne s’intensifient. « Pour enrayer cet engrenage, le gouvernement devrait limiter le rôle des civils dans la lutte contre-insurrectionnelle, instaurer des garde-fous contre les abus des forces armées et développer une approche intégrée de la sécurité », indique Crisis Group dans son rapport.

Selon l’organisation non-gouvernementale, cette situation fragile en milieu rural est un terreau fertile pour le recrutement des groupes armés et jihadistes. « Ces groupes forment, autour d’un noyau resserré d’idéologues, un assemblage composite d’insurgés aux motivations locales diverses : agriculteurs ou éleveurs victimes d’injustices foncières ou de rackets, bandits rompus au maniement des armes, orpailleurs en quête de protection, populations stigmatisées. Ils se propagent en exploitant notamment les conflits locaux liés aux crises du monde rural et impliquant souvent des groupes d’autodéfense ».

Les défis majeurs

A en croire International Crisis Group, les autorités burkinabè sont confrontées à un triple défi. Le premier est de « poursuivre des efforts militaires tout en limitant les violences contre les civils », car les exécutions extrajudiciaires privent les autorités de précieux renseignements et nourrissent davantage le sentiment de méfiance vis-à-vis de l’autorité.

Le deuxième défi, c’est de redéployer l’Etat dans les zones rurales et regagner la confiance des populations. Toujours selon le rapport, les autorités « devraient, sans doute, après les élections prévues en 2020, explorer l’opportunité d’un dialogue avec les groupes jihadistes, comme cela se fait déjà au Mali et au Niger, sans considérer cette option comme étant exclusive du recours à la force ». Le rapport suggère également la création d’une institution rattachée à la présidence et qui serait chargée de « piloter et de mettre en œuvre, dans l’ensemble du pays, une stratégie de sécurité intégrée alliant prévention, atténuation et/ou stabilisation post-crise, avec des mesures spécifiques adaptées à chaque contexte local ».

Comme troisième défi, International Crisis Group recommande la résolution des crises du monde rural, notamment celles liées au foncier. La révision des lois foncières 034-2009 et 034-2012, dont la mise en œuvre rencontre des difficultés, doit être pensée par les autorités, qui doivent en plus « engager une réflexion autour de la gouvernance des aires protégées dont la création a généré des frustrations dans la région de l’Est ». Enfin, l’Etat devrait poursuivre les opérations d’établissement des papiers d’identité pour « des populations qui ont plutôt tendance à éviter l’administration, souvent synonyme de prédation ».

Synthèse de H.F.B.
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 29 février 2020 à 12:20, par Bao-yam En réponse à : Terrorisme au Burkina : Les tuyaux d’International Crisis Group pour « sortir de la spirale de violences »

    Pour réussir dans la lutte contre le terrorisme il faut faire le contraire de ce que toutes ces organisations qui ne vivent que de crises racontent. Pourquoi n’avez vous pas négocier avec l’état islamique en Irak et en Syrie ? Ce genre de rapport qui ne dit rien de nouveau ni d’efficace participe à la justification du terrorisme. Quelqu’un peut-il expliquer en quoi "la gouvernance d’aires protégées" a avoir avec massacrer une trentaine de femmes avec bébés au dos ? Si on avait massacrer des civils de la sorte en Europe, il n’y aurait personne pour banaliser ça sous couvert de ressentiments sociaux ou de problèmes économiques.

  • Le 29 février 2020 à 19:03, par Julio En réponse à : Terrorisme au Burkina : Les tuyaux d’International Crisis Group pour « sortir de la spirale de violences »

    Ong basée à Bruxelles. Paroles et paroles, rien que des paroles. Est ce que les Burkinabé viennent leur expliquer comment faire des frites...

  • Le 29 février 2020 à 20:20, par Yobi En réponse à : Terrorisme au Burkina : Les tuyaux d’International Crisis Group pour « sortir de la spirale de violences »

    On vous dit d’arrêter exécutions sommaires et extrajudiciaires pace que c’est pas bon, vous n’écoutez pas là. Voilà que cette organisation qui je suppose n’a rien contre le régime MPP, viens vous le répéter une fois de plus. C’est la plus bête des stratégies de lutte contre le terrorisme.

  • Le 3 mars 2020 à 11:27, par le nomade En réponse à : Terrorisme au Burkina : Les tuyaux d’International Crisis Group pour « sortir de la spirale de violences »

    Les burkinabe doivent avoir le courage de reconnaitre la valeur de ce rapport de International Crisis Group. L’ONG a souligné des problèmes qui sont déjà connus comme l’exécution extrajudiciaire de civils suspects ou pas par nos FDS. Bien avant cette ONG, le MBDHP avait tiré la sonnette d’alarme sur le danger d’une telle pratique mais les autorités n’ont pas écouté ces conseils. Ce rapport ne fait que confirmer ce que les gens savaient, la situation dans le centre nord est la conséquence directe des massacres de Yirgou sur lesquels l’Etat a fermé les yeux tout comme les massacres de Arbinda apres Yirgou ! On peut comprendre que les FDS n’aient pas suffisemment de moyens humains et matériels pour faire face aux djihadistes mais on ne comprendra jamais que ces FDS s’en prennent à des civils désarmés même suspects et ;les exécutent sans autre forme. De telles pratiques comme l’a si bien souligné l’ONG, ne fera que renforcer les djihadistes !

  • Le 5 mars 2020 à 14:42, par Amzata OUEDRAOGO En réponse à : Terrorisme au Burkina : Les tuyaux d’International Crisis Group pour « sortir de la spirale de violences »

    L’IDÉE QUI SEMBLE UTILE EN TOUTE CHOSE EST DE S’EN TENIR DE L’ORIGINE DES FAITS
    COMMENT LE TERRORISME EST-IL PARVENU AU BURKINA . NOUS ESSAYONS DE REMONTER LES FAITS ,A PARTIR DE CE MOMENT NOUS SAVONS COMMENT NOUS ORIENTER POUR POUVOIR FAIRE FACE A LA SITUATION
    SAVOIR QUE : CEUX QUI NOUS TERRORISENT SONT ORIGINAIRES DE TEL PAYS .
    SI L ’ANCIEN PRÉSIDENT EST EN RELATION AVEC EUX NOUS DEVONS LE JOINDRE CE N’ EST PAS PARCE QU’IL A QUITTE LE PAYS QUE NOUS NE POUVONS PAS LUI ADRESSER LA PAROLE PUISQU’IL A DIRIGE LE PAYS PENDANT DES ANNÉES , IL DEVRAIT AVOIR UNE PASSATION DE POUVOIR CE QUI N’A PAS ÉTÉ FAIT.
    LE PEUPLE L’ A DIT DE NE PAS MODIFIER LA CONSTITUTION ET IL A REFUSER DONC EN QUITTANT LE PAYS, IL EST PARTI AVEC CERTAINES INFORMATIONS, NOUS AVONS LE DROIT DE LE JOINDRE.
    UN AUTRE ASPECT :
    SI LE PAYS A DES EXPERTS EN COMMUNICATION QU’ILS ESSAIENT DE RÉGLEMENTER LES RÉSEAUX TÉLÉPHONIQUES ( MÈME SI NOUS POUVIONS SUPPRIMER FACE BOOK ) UN TEMPS SOIT PEU , RÉGLEMENTER LA VENTE DES MOTOS, LES TAXIS MOTOS EN PROVINCE . TOUT CE QUI EST ÉLÉMENT DE COMMUNICATION ET DE TRANSPORT DOIVENT ÊTRE CONTRÔLÉS
    D’AUTRES ÉLÉMENTS : LES RAVITAILLEMENTS DANS LES BOUTIQUES, LES VENTES DE REPAS , TOUS LES LIEUX DE RAVITAILLEMENTS DOIVENT ÊTRE CONTRÔLES
    SI L’ÉTAT POUVAIT FAIRE GENRE TONTINE ALIMENTAIRE POUR LA POPULATION ,POUR QUE LES DAMES OU LES HOMMES QUI VENDENT DANS LES RESTAURANTS SOIT SUPPRIMES
    D’UNE MANIÉRÉ RAMASSE ; REVOIR D’UNE MANIÈRE GÉNÉRALE LA GESTION DU PAYS EN TENANT COMPTE DU TERRORISME ( TOUS LES MINISTRES DOIVENT INSTAURER UN SYSTÈME SÉCURITAIRES DANS LEUR MINISTERE

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