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Financement du terrorisme : Des leaders religieux sensibilisés contre le blanchiment des capitaux

Publié le mercredi 26 février 2020 à 22h35min

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Financement du terrorisme : Des leaders religieux sensibilisés contre le blanchiment des capitaux

Le Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale, Siméon Sawadogo, a présidé ce mercredi 26 février 2020 à Ouagadougou la cérémonie d’ouverture du séminaire national de sensibilisation des leaders religieux sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT).

Le terrorisme qui, a gagné du terrain ces dernières années dans les pays de la sous-région dont le Burkina Faso, vit et grandit de certaines pratiques et situations. Il s’agit notamment de la paupérisation des populations, du manque d’emplois pour les jeunes et aussi du blanchiment de capitaux.

Consciente de cela, la CEDEAO a mis sur pied le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA). Son mandat est de créer des mécanismes légaux en tarir les sources de financements du terrorisme. Après avoir formé certaines couches, le GIABA s’adresse maintenant aux responsables religieux. Après le Mali en 2007 et le Niger en 2018, les experts du GIABA ont déposé leurs valises au Burkina en vue d’outiller les leaders religieux.

« Pour réussir la lutte, il est nécessaire que nous puissions parler à des personnes importantes dont les sermons peuvent influer sur les jeunes en attente d’espoir. Ce sont les religieux qui, à travers leurs sermons, peuvent travailler à éradiquer ce langage haineux, qui peuvent inciter les jeunes à adhérer au projet terroriste », a expliqué Siméon Sawadogo, Ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la cohésion sociale.

D’ailleurs des chiffres attestent l’influence des leaders religieux sur les populations. « Selon une étude qui a été réalisée, 91% des Sénégalais font confiance aux leaders religieux et dans les autres pays plus de 80% leur font également confiance. Ce qui prouve que leur langage porte. Nous sommes donc venus demander aux leaders religieux d’avoir un langage positif qui donne espoir aux couches vulnérables afin qu’elles n’adhèrent pas au projet funeste des terroristes », a ajouté Siméon Sawadogo.

GIABA un outil pour contre le blanchiment de capitaux

Consciente que le blanchiment de capitaux sert à financer des terroristes, la CEDEAO a créé en 2008 le GIABA avec pour mission de mettre en place des mécanismes pouvant tarir les sources de financements du terrorisme notamment par le blanchissement des capitaux.

« Le GIABA n’a pas pour mission de lutter contre le terrorisme mais contre son financement. Nous nous sommes rendu compte qu’au GIABA, pour lutter contre le terrorisme, il faut s’attaquer à son financement. Si nous parvenons à tarir les sources de financements du terrorisme, nous allons faire un grand pas dans la lutte contre ce phénomène », a précisé Alphousseyni Diamanka, représentant le directeur général du GIABA.

Durant les deux jours (26-27 février), les leaders religieux seront outillés à la nécessité de tenir des discours porteurs d’espoir à l’endroit des croyants et aussi à veiller à l’origine de leurs financements. « Nous sommes en train d’outiller les chefs religieux afin qu’ils s’assurent qu’une ONG placée quelque part surtout dans les pays à haut risque, prenne le soin de faire le devoir de vigilance à l’égard de la clientèle (CDD). Ce qui lui permettra de s’assurer que l’argent est de source illicite », a indiqué Alphousseyni Diamanka.

Mais « si on n’est pas sûr de l’origine de l’argent et si celui-ci passe par la banque et qu’elle n’est pas très satisfaite, c’est à la banque de faire une Déclaration d’opération suspecte (DOS) à la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CINTIF). La CINTIF va donc investiguer sur l’origine de l’argent. Maintenant si l’origine est douteuse, la CINTIF saisit la justice ».

Avec cette formation, la CEDEAO, par le biais du GIABA, entend contribuer à lutter efficacement contre le financement du terrorisme en Afrique de l’Ouest.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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