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Incendie au marché de Nioko II : Les commerçants déplorent le retard accusé par les sapeurs-pompiers

Publié le samedi 22 février 2020 à 22h17min

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Incendie au marché de Nioko II : Les commerçants déplorent le retard accusé par les sapeurs-pompiers

Dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22 février 2020, le marché du quartier Nioko II, au secteur 41 de Ouagadougou, a été ravagé par un incendie. L’on n’enregistre pas de perte en vie humaine mais les dégâts matériels sont énormes. Les causes de l’incendie sont toujours inconnues, mais les commerçants déplorent le retard dans l’intervention des sapeurs-pompiers. Retour sur une matinée douloureuse des tenanciers de ce marché.

L’incendie se serait déclenché vers 23h 45. C’est la toute première information que nous a donnée un commerçant aux alentours du marché du quartier Nioko II, sis au secteur 41 de la ville de Ouagadougou.

Dans la matinée de ce samedi 22 février 2020, lorsque nous sommes arrivés sur les lieux, nous avons trouvé une foule qui observait impuissamment les dégâts causés par l’incendie de la nuit précédente. Le marché étant situé en face de la Route nationale numéro 3 (RN3), la police a bloqué la voie pour permettre aux soldats de feu de faire leur boulot.

Mais les commerçants ne décolèrent pas. « Les pompiers ont traîné avant de venir. S’ils étaient venus un peu plus tôt, on pouvait sauver nos marchandises », vocifère un occupant des lieux. Conséquence, presque tout est parti en fumée. Les fruits, légumes, céréales et autres marchandises n’ont pas été épargnés. Les flammes n’ont fait aucune distinction.

« Je viens de tout perdre »

Les dégâts matériels sont importants, de prime à bord. Selon un des responsables de ce marché, Moussa Kinda, il est difficile d’estimer les dégâts pour le moment. « Si on vous donne un chiffre, on va mentir. Sinon c’est beaucoup de perte, comme vous pouvez le constater de vous-mêmes », a-t-il enrichi.

L’émotion était forte. Beaucoup de commerçants n’avaient pas la force de s’exprimer à notre micro. En revanche, Fatou Soré, elle, a pu faire la différence (même si c’était difficile). Elle nous confie qu’elle a contracté un prêt de 160 000 francs CFA, il y a à peine dix jours. « Je viens de tout perdre », marmonne-t-elle.

Face à cette situation, Moussa Kinda lance un cri de cœur. « Il faut que les autorités nous viennent en aide. Aidez nos mamans, nos femmes, toutes les victimes de cet incendie. Même si ce sera un crédit, nous voulons cela », plaide-t-il.

A l’adresse des sapeurs-pompiers, après les critiques, place aux suggestions. Pour l’un des commerçants, il serait judicieux pour les sapeurs-pompiers d’avoir un poste proche de leur quartier, car ils ont accusé un retard d’environ une heure avant d’arriver sur les lieux. « S’ils avaient plusieurs postes, ça allait être bien. On allait les appeler et ils allaient venir plus tôt », pensent-ils.

Le marché de Nioko II n’est pas à son premier incendie. Le 10 mars 2017, un incendie de ce genre s’était produit et a éprouvé plus de 300 commerçants. Les raisons avancées par les commerçants sur place tentant de partager les responsabilités des événements montrent à quel point ils n’ont pas conscience des dangers qu’ils courent.

En ce qui concerne les causes de cet incendie, beaucoup l’ignorent. Toutefois, l’on n’enregistre pas de perte en vie humaine suite aux événements. En attendant les résultats de l’enquête, Moussa Kinda et ses collègues disent vouloir d’abord faire le point de la situation avant de le rendre public.

Cryspin Masneang Laoundiki
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 23 février 2020 à 04:05, par Bebeto En réponse à : Incendie au marché de Nioko II : Les commerçants déplorent le retard accusé par les sapeurs-pompiers

    CHERS COMMERÇANTS
    Je vais être bref, parce que personne n’a le temps pour lire les longues réflexions.
    Cela fait pratiquement trois ans qu’il y a un incendie dans ce même marché de Noiko II. Sans doutes les enseignants nécessaires n’ont pas été tirés par tous les acteurs, notamment les commerçants eux mêmes, les plus concernés.
    Face aux incendies de vos marchés et yaar, je vous propose ce suit :
    1) Transformer vos multiples associations de commerçants en des lieux de réflexions pour faire face aux risques incendie. Associez les sapeurs pompiers, les gendarmes, les policiers et les assureurs pour vous donner des conseils, des idées et vous amenez a changer de comportement.
    2) Organisez vous dans les marchés et yaar pour les garder et surveiller la nuit. Ne comptez sur personne, mais plutôt comptez sur vos propres capacités a vous organiser.
    3) Dans chaque marché et yaar, cotisez chacun 1000 F par mois pour payer une société de gardiennage qui va surveiller vos marchandises et vos lieux la nuit. On pourra les apprendre comment utiliser les extincteur, le temps que les secours viennent.
    4) Instaurez la discipline et l’ordre dans les marchés et yaar. C’est vous qui devriez le faire, pas une personne d’autre à votre place. N’oubliez pas, quand il y a un incendie c’est vous qui récoltez les peaux cassés.
    5) Il y a trop de désordre et d’anarchie dans nos marchés et yaar. Il n’ y a que vous les commerçants bien organisés et disciplinés qui peuvent mettre de l’ordre. Personne ne peut le faire à votre place.
    6) C’est votre capacité a vous organiser qui va réduire le risque incendie et vous épargner des effets dommageables.
    Bon courage à vous.

  • Le 23 février 2020 à 12:26, par Ademi En réponse à : Incendie au marché de Nioko II : Les commerçants déplorent le retard accusé par les sapeurs-pompiers

    Oui. Mais les sapeurs pompiers deplorent eux aussi le manque de respect des normes elementaires de securité et de racordement sauvage de cables electrique, l’usage abusive de rechaud a gaz sans surveillance causant les incendies des marchés.

  • Le 24 février 2020 à 08:11, par Maxi maxi En réponse à : Incendie au marché de Nioko II : Les commerçants déplorent le retard accusé par les sapeurs-pompiers

    Ademi, ceci ne peut pas expliquer le retard des sapeurs pompiers. C’est de leur devoir de venir au secours de ces commerçants de NIOKO.
    Le mois passé dans la capitale économique, les sapeurs pompiers ont été interpelé pour un incendie dans une grande unité industrielle. Il ne sont pas venue et les travailleurs ont éteint eux mêmes leur incendie.
    Moi ce que je déplore qu’il n’existe aucune brigade de sapeur pompier dans toute la zone industrielle.

  • Le 27 février 2020 à 00:58, par Salomon Justin Yameogo En réponse à : Incendie au marché de Nioko II : Les commerçants déplorent le retard accusé par les sapeurs-pompiers

    Il n’y a pas deux mois, je rapportais une expérience douloureuse vécue par une famille de mon entourage : ce fut l’occasion pour moi d’’attirer l’attention de toutes et de tous sur le manque chronique de moyens des sapeurs pompiers et je demandais que "tous ceux qui peuvent faire quelque chose pour les aider le fasse ; sans attendre d’être victimes ou de voir des proches victimes et dire SI ON AVAIT SU"... La ville s’agrandit, en surface et en effectifs de population : cet élargissement élargit également la panoplie de risques pour les citadins, mais aussi les défis pour les sapeurs pompiers... COMME POUR LA SECURITE, NOUS TOUS (Citoyennes et citoyens) DEVRONT EN TIRER DES LECONS ET INITIER COURAGEUSEMENT DES ACTIONS ; SI NON, TANT PIS.
    J’ai lu la publication/commentaires de Bebeto (publié ce 23 février à 04:05) : cela me paraît très cohérent et bon, comme Base pour une organisation en vue d’actions appropriées pour faire face à ce genre de crise. Mais simultanément, il faut que les Communes songent à construire des casernes de pompiers et que NOUS consentons à les aider effectivement à opérationnaliser ces casernes communales.

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