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Salif Kaboré, président de l’AJCBC : "L’opposition veut prendre la Constitution en otage"

Publié le vendredi 9 septembre 2005 à 08h18min

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A la tête de l’Action des jeunes, pour la candidature de Blaise Compaoré, Salif Kaboré a mobilisé ses troupes pendant la période qui a précédé la candidature de leur héros. Aujourd’hui qu’ils ont obtenu gain de cause, que leur reste-t-il comme bataille ? C’est ce qu’il nous dit dans l’entretien qui suit.

"Le Pays" : Pourquoi avez-vous jugé nécessaire de créer une structure de soutien à la candidature de Blaise Compaoré ?

L’A.J.C.B.C. est née de la nécessité pour la jeunesse de prendre une part active dans le processus de renforcement de la démocratie au Burkina Faso.
Voyez-vous, le Burkina regorge de plusieurs partis politiques, mais force est de constater qu’il existe très peu de partis qui ont à leur tête des digireants ayant l’envergure d’un homme d’état.

Or, le Burkina Faso est un pays qui prend une place de plus en plus importante dans la sous-région et bientôt en Afrique, en témoignent les grandes rencontres où le Burkina est sollicité à plusieurs niveaux : soit pour abriter, soit pour apporter sa contribution, son savoir-faire ; d’où son obligation d’avoir à sa tête une personne d’expérience, rompue aux affaires, qui aime bien son peuple et s’efforce de renforcer cette position qui lui assure la paix, la sécurité et le développement.
Pour nous jeunes, Blaise Compaoré est l’artisan de cette politique qui fait notre fierté.

Que pensez-vous de ceux qui disent que vous courez après l’argent en soutenant le Président ?

Dites-leur que je travaille et que je suis payé à la fin du mois. Quand ces gens nous regardent bouger très fort sur le terrain, ils pensent forcément à l’argent. Vraiment, je voudrais saisir cette opportunité pour saluer la bravoure de mes représentants à travers toutes les régions et les provinces. Ils ont travaillé sans compter sur l’argent. Nous, c’est le courage, la volonté, et surtout la conviction.

Une partie de l’opposition continue de dénier au Président le droit de pouvoir se présenter à la Présidentielle. Qu’en pensez-vous ?

Vous savez, je vais vous dire la vérité. L’opposition elle-même a voulu prendre la Constitution du Burkina en otage, en disant que Blaise Compaoré ne peut pas se présenter à l’élection de 2005. Une fois de plus, je vous rappelle ce que la Constitution dispose en son article 37. Le constituant originel en 1991 avait rédigé l’article 37 de la façon suivante : « Le Président du Faso est élu pour sept ans au suffrage universel, direct, égal et secret. Il est rééligible une fois ».

Le mandat était donc à l’origine fermé (limitation du nombre de mandats) et sur cette base, Blaise Compaoré a été élu pour un premier mandat de 7 ans. Une première modification de cet article 37 est faite par la loi constitutionnelle du 27 janvier 1997 qui, tout en maintenant le septennat, supprime la limitation du nombre de mandats. Sur la base donc d’un mandat ouvert, Blaise Compaoré à été réélu en 1998 pour 7 ans qui expire en 2005.

Mais une seconde modification de l’article 37 sera opérée par la loi constitutionnelle du 11 avril 2000. Cette loi instaure le quinquennat et réintroduit la limitation du nombre de mandats. Le nouvel article 37 est libellé de la manière suivante : « Le Président du Faso est élu pour cinq ans au suffrage universel, direct, égal et secret. Il est rééligible une fois ". Il s’agit donc d’un nouveau mandat qui n’a rien à voir avec le précédent tant du point de vue de sa durée (5 ans) que de ses possibilités de renouvellement (une fois).

Le mandat est donc de nouveau fermé. Avec ça une minorité ose dire le contraire ? Heureusement que le peuple a compris le jeu et s’est mobilisé pour dire non a l’opposition. Cette partie de l’opposition dont vous parlez a décidé maintenant d’aller aux élections, comme notre candidat. C’est ainsi que des chats sont candidats, et on attend aussi les souris. Pour une dernière fois, je dis que la candidature de Blaise Compaoré n’est plus d’actualité. Les jeunes lui ont demandé de se présenter il a accepté, et c’est la volonté du peuple burkinabè qui a triomphé.

Maintenant que le Président Compaoré a accepté de se porter candidat, que va devenir votre association ?

Elle va bouger encore plus que lors de nos meetings. Vous pensez que les jeunes vont dire à Blaise Compaoré de se présenter et le lâcher après ? Les jeunes vont battre la campagne dans tous les quatre coins du pays pour lui. C’est notre candidat, il faut qu’il soit bien élu, et nous irons sur le terrain avec les autres composantes ayant soutenu sa candidature. Nous demandons aux différentes couches socio-professionnelles de nous accompagner dans la prière. Une fois Blaise Compaoré élu, nous restons à ses côtés, car le travail continue.

Il nous revient que vous n’êtes pas étranger à la crise qui secoue le CODECO.

Nous n’avons rien à voir avec cette crise heureuse. Vous savez bien que la jeunesse burkinabè est responsable donc ne peut pas être manipulée. C’est pour vous dire que ce qui arrive au CODECO était prévisible. Seulement, nous constatons comme vous que des jeunes refusent de marcher à la solde de l’opposition et c’est bien de voir que le CODECO s’est disloqué parce que la voie empruntée n’était pas constructive.

Quelles relations entretenez-vous avec les ABC d’une part et avec le CDP de l’autre ?

Les ABC et nous, c’est le bitume et les routes poussiéreuses du Burkina pour demander que Blaise Compaoré soit candidat. Les ABC et nous avons la conviction que les Burkinabè dans leur grande majorité ont encore besoin de Blaise Compaoré. Notre dévouement pour cette cause fait de nous des partenaires parfaits.

Pour nous AJCBC, le CDP est un grand parti qui, par son travail, a hissé le Burkina au rang des pays où la démocratie, la libre expression ne sont pas de vains mots.
En soutenant son candidat naturel à l’élection présidentielle du 13 novembre, la jeunesse, à travers notre action, reconnaît en ce parti la capacité à travailler pour les années à venir comme par le passé.

De quels moyens disposez-vous pour mener vos activités ?

Nous avons les hommes avec nous.

Avez-vous reçu un soutien financier de votre mentor ?

Notre objectif ce n’est pas ça. Blaise se met à la disposition du peuple, c’est essentiel pour nous.

En tant que jeune, êtes -vous satisfait de la politique du Président en faveur des jeunes ?

Pourquoi nous engagerions-nous sur cette voie si nous n’étions pas satisfait de la politique du Président en faveur des jeunes ? Dans tous les secteurs d’activités, le Président Compaoré, par petites touches, a réussi à changer qualitativement les conditions d’accès à l’emploi. L’initiative du Président de rencontrer les jeunes en dit long.

Qu’attendez-vous de lui s’il était réélu ?

Que toutes les préoccupations de la jeunesse soient prises en compte.

"Le Burkina Faso n’a pas de pétrole, mais il a Blaise Compaoré " Que signifie ce slogan ?

C’est le slogan de l’AJCBC. Nous n’en n’avons pas trouvé de meilleur pour illustrer la valeur de l’homme. Nous avons voulu par ce slogan dire que seul l’homme est le moteur de son développement et pour un pays il ne suffit pas de croire que posséder des richesses naturelles à l’image du pétrole est gage de réussite ; il faut avoir à sa tête un homme capable de mener son peuple sur des grands chantiers et réussir là où les autres n’y rêvent même pas. Savez-vous que des enseignants d’un pays producteur de pétrole touchent 30 dollars américains par mois, et qu’un autre qualifié de château d’eau de l’Afrique a soif ? Quelqu’un a dit que le poisson pourrit par la tête. Si cet adage est accepté par tous, convenez que la tête en toute chose est importante. Et depuis que Blaise Compaoré est à la tête du Faso, le Burkina avance malgré la nature austère à touts points.

Propos recueillis par Mahorou KANAZOE
Le Pays

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