Sept jours pour convaincre les hommes d’affaires malaisiens que la destination "Burkina Faso" offre des opportunités d’affaires rentables et permettre aux hommes d’affaires burkinabè de nouer des contacts qui leur ouvriront d’autres marchés. C’est ce pari que le chef du gouvernement à la tête de la délégation qui l’accompagne compte réussir au cours de cette sortie hautement économique. Le programme concocté à cet effet montre que le séjour malaisien des Burkinabé ne sera pas de tout repos.

Du reste, les journées économiques du Burkina Faso qui se "déclinent sous la forme d’un séminaire de présentation des opportunités économiques du Burkina Faso, d’un déjeuner d’affaires, de recentrage et de visite d’entreprises et de structures d’intérêt notable" se présentent comme une occasion de contacts directs. Au cours de cette sortie, près de 250 invitations ont été lancées à l’endroit des investisseurs malaisiens. La partie burkinabé espère au moins la présence d’une centaine d’investisseurs qui prendront part au séminaire et aux rencontres individuelles d’affaires.

Le séminaire dont le thème proposé est : "Seminar on business opportunities in Burkina Faso" sera coprésidé par le Premier ministre Paramanga Ernest Yonli et le président du MASSA, une structure du secteur privé créée en 1992. Le MASSA qui se charge de l’organisation des contacts d’affaires, compte 200 membres de tous les secteurs d’activité. Visites d’institutions et visites d’entreprises et contacts d’affaires meubleront le séjour de la délégation. Près d’une dizaine d’organisations seront ainsi visitées "en option selon les centres d’intérêt des participants".
De même "le choix des entreprises à visiter est orienté selon les centres d’affaires des opérateurs économiques burkinabè. (...) Les secteurs économiques d’intérêt concernent le coton, le sésame, la gomme arabique, les noix de cajou, les cuirs et peaux, les banques, le transit, l’enseignement privé, les effets d’habillement, l’électronique, les télécommunications et les Nouvelles technologies de l’information et de la communication, les meubles et l’ameublement, l’équipement rural, les bâtiments et travaux publics, les cycles et véhicules, les hydrocarbures et les produits pharmaceutiques". Après la Suisse, la France et le Canada la Malaisie ouvre ses portes au Burkina Faso.

D’une superficie de 329 750 km2 pour une population de 25 180 000 habitants (recensement 2002), la Malaisie est un pays d’Asie du Sud-Est. Avec un PIB/habitant de 3400 USD, la Malaisie se situe au troisième rang en Asie du Sud-Est après Singapour (23 400 USD) et Bruneï (14 350 USD). Ses principaux produits d’exportation sont l’électronique et les composantes électriques (58%), les autres produits manufacturés (11%), l’huile de palme (4%), ainsi que le pétrole et les gaz (6,6%). Les principaux clients de la Malaisie sont les Etats-Unis (20%) de ses exportations, Singapour (18%), l’Union européenne (14%) et le Japon (13%). Ses produits d’importation comprennent les biens intermédiaires (73%), dont 36% pour les composantes électroniques destinées à être réexportés, les biens d’équipement (15%) et les biens de consommation (5,5%). Les principaux fournisseurs du pays sont le Japon (21%), les Etats-Unis (17%), Singapour (14%) et l’Union européenne (10%).

L’essor économique de la Malaisie se réalise grâce à la modernisation des transports, des communications et des infrastructures énergétiques ainsi qu’au développement des zones industrielles et aux incitations fiscales pour les investisseurs dans des industries d’exportation. Ainsi de 1985 à 1996, la Malaisie affiche un taux de croissance annuelle supérieur à 8% en moyenne. Cet effort soutenu de la croissance économique exceptionnelle de ce pays du Sud-Est asiatique indépendant seulement (?) le 31 août 1957, fait que les institutions financières internationales ne considèrent plus la Malaisie comme un pays en voie de développement, mais plutôt comme un pays nouvellement industrialisé.

Les habitants de la Malaisie sont les Malaisiens. A ne pas confondre avec les Malais qui tout en constituant la population majoritaire (62%) et historique, n’en sont pas les uniques citoyens. Le pays compte environ 25% de descendance chinoise et 10% d’origine indienne. C’est donc ce "Dragon de l’Asie du Sud-Est" qui une semaine durant, accueillera les hommes d’affaires du Burkina pour des Journées économiques. Bien évidemment, le côté politique ne saurait être éludé. En tout cas si on s’en tient au programme du séjour, le chef du gouvernement accordera plusieurs audiences à des personnalités de très haut rang. Et pour reprendre la conclusion de la mission préparatoire qui a séjourné en Malaisie du 20 au 26 août dernier, "il appartient surtout à nos opérateurs économiques de faire preuve de professionnalisme et de tirer meilleure partie des rendez-vous d’affaires qu’ils doivent soigneusement et rigoureusement négocier".

Jean Philippe TOUGOUMA (jphilt@hotmail.com)
Sidwaya