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Burkina : La coder se réjouit du consensus universel sur la réconciliation

Publié le dimanche 9 février 2020 à 22h00min

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Burkina : La coder se réjouit du consensus universel sur la réconciliation

Au sortir de la transition et quelques mois seulement après l’installation des nouvelles autorités, la Coalition pour la Démocratie et la Réconciliation Nationale (CODER), organisation politique non étatique militant pour la préservation de la paix politique, la stabilité et la sécurité au Burkina Faso, avait lancé une croisade contre la chasse aux sorcières, l’installation d’un clivage vainqueurs / vaincus, la mise en place d’une justice des vainqueurs, et surtout pour une réconciliation nationale, sincère, inclusive et ouverte des filles et fils de notre unique nation, le Burkina Faso.

Les réactions de l’opinion encore tétanisée et de la classe politique, en raison certainement de l’euphorie des uns qui contrastait avec la torpeur des autres, n’étaient hélas pas franchement enthousiastes. Le peuple burkinabè avait pourtant besoin de cette initiative capitale.

Les formations politiques et mouvements initiateurs et fondateurs de la CODER avaient vu juste et perçu le danger de la division, de la haine, de l’exclusion et de l’insécurité qui guettait notre pays compte tenu de sa position géostratégique et surtout de la mutation politique dans laquelle il avait choisi de s’engager après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.

Nous avions compris à la CODER que la seule voie qui s’offrait à notre pays pour se ressouder et faire face aux nombreux défis du moment était la restauration de l’unité nationale et la réalisation de la réconciliation nationale.

Malgré l’indifférence et l’hostilité parfois violentes dans les médias, la CODER a poursuivi ses efforts qui ont abouti à l’élaboration du Mémorandum pour la Réconciliation Nationale au Burkina Faso dans lequel elle a préconisé la mise en place de la justice transitionnelle et le retour des exilés. Ce Mémorandum a été transmis à toutes nos autorités politiques, administratives, coutumières et religieuses, et remis en mains propres au Président du Faso, Chef de l’Etat, Son Excellence Rock Marc Christian KABORE, le 13 février 2018 au palais de Kosyam. Il faudra cependant déplorer que la promesse faite par le chef de l’Etat de nous faire parvenir ses observations et commentaires est restée jusqu’à présent sans suite.

La CODER aura malheureusement eu raison dans ses dénonciations et exhortations comme en atteste l’effective confirmation du glissement du Burkina Faso dans une crise multidimensionnelle jamais égalée qui se traduit par une insécurité générale, une fissure du tissu social et une morosité économique et financière traumatisante.

La facture est lourde et se chiffre en centaines de victimes du terrorisme, en perte de contrôle d’une partie importante du territoire national désertée par les populations, alors que le consensus sur la réconciliation, prioritairement réalité, nous en aurait fait grâce.

La CODER ne veut ni se complaire en auto congratulations d’avoir fait montre d’esprit de prévisibilité ni en vaines lamentations pour le lait répandu, convaincue qu’il n’est jamais trop tard ni humiliant de rejoindre la raison trop tôt perçue par d’autres. C’est pour cela qu’elle se réjouit de l’adhésion massive des Burkinabè à la réconciliation.

Si notre admiration va à tous, elle s’adresse particulièrement aux anciens au travers desquels les sages de l’appel de Manèga qui s’illustrent courageusement et avec désintéressement dans l’apport de nos valeurs fondamentales la restauration de la concorde nationale et la cohésion sociale.

Nous distinguons pareillement ces jeunes, par le canal « je suis Burkina » qui dans une démarche ferme mais non dénuée d’humilité et de considération envers les ainés, œuvrent sans parti pris et sans violence à la réalisation des mêmes objectifs.

Nous voulons encore et surtout relever la contribution déterminante des autorités coutumières et religieuses, qui dans des termes non équivoques ont demandé que le dialogue soit précédé par la réconciliation qui reste comme elles le disent une condition sine qua non de la paix.

Mais dans des dialogues politiques de cette nature, il faut toujours deux parties : la partie étatique et celle non gouvernementale. Les perspectives nous semblent d’autant plus heureuses à présent que le gouvernement n’est pas absent et encore moins opposé au principe de la réconciliation.

Merci donc à tous. Il est maintenant temps d’apaiser les cœurs, de prédisposer les esprits au dialogue en se pardonnant mutuellement les écarts de langage, les violences verbales et autres comportements vexatoires dans la défense impétueuse des opinions des uns et des autres.

La réconciliation n’est pas exclusive de justice et la CODER en optant pour celle en transition avait l’esprit d’optimiser les chances d’une justice réparatrice non au seul niveau interpersonnel mais aussi ceux intercommunautaires et mémoriel.

La CODER lance une fois encore un appel au Président du Faso, Chef de l’Etat et Garant de l’unité nationale et de la stabilité du pays, Son Excellence Rock Marc Christian KABORE, à prendre la mesure de la situation réelle de son pays et à résolument s’engager sur cette voie de la réconciliation nationale en tendant une main franche et patriotique à toutes les personnes et personnalités à même d’aider à pacifier et rassembler le peuple burkinabè autour de lui.

La CODER chérit l’idée et l’image que toutes les personnes encore vivantes ayant présidé aux destinées de notre pays, se retrouvent autour du Président du Faso, tous assis à la même table pour ensemble tisser la nouvelle corde au bout de l’ancienne et ainsi, arrimer solidement le navire Burkina Faso au quai de la stabilité retrouvée.

Oui, il est possible et même indispensable de voir les poignées de mains entre le Président Rock Marc Christian KABORE et ses prédécesseurs Michel KAFANDO, Yacouba Isaac ZIDA, Blaise COMPAORE et Jean Baptiste OUEDRAOGO. NON, ce ne serait ni une compromission, ni une résignation mais plutôt une grande bravoure salvatrice pour la nation burkinabè toute entière.

C’est pourquoi la CODER, décidée à œuvrer pour la réalisation effective cette image symbole d’unité retrouvée, appelle à une union d’actions de toutes les organisations, formations et structures résolument engagées pour le retour des exilés politiques et la réalisation de la réconciliation nationale.

Justice-Réconciliation-Paix

Ouagadougou, le 08 février 2020

Le Président

Dr Ablassé OUEDRAOGO

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Vos commentaires

  • Le 9 février 2020 à 22:56, par Ka En réponse à : Burkina : La coder se réjouit du consensus universel sur la réconciliation

    Monsieur Ablassé Ouédraogo : Relisez vos sorties au début de la création de votre CODER : C’était Blaise Compaoré par-là, Blaise Compaoré par ci. L’objectif de la création de votre CODER était le retour de ce dernier sans la justice.

    Aujourd’hui voyant votre échec de la réconciliation sans la justice, vous voulez berner encore le peuple en disant : ’’’’’’’Oui, il est possible et même indispensable de voir les poignées de mains entre le Président Rock Marc Christian KABORE et ses prédécesseurs Michel KAFANDO, Yacouba Isaac ZIDA, Blaise COMPAORE et Jean Baptiste OUEDRAOGO. NON, ce ne serait ni une compromission, ni une résignation mais plutôt une grande bravoure salvatrice pour la nation burkinabè toute entière.’’’’’’’

    Monsieur Ablassé, nos anciens présidents ne sont pas des ennemis ni en guerre, Que l’un est au Canada et l’autre en Côte d’Ivoire, c’est par leur volonté, personne ne les obligé a quitter le pays. Les deux autres qui sont dans leur pays côtoient le premier Burkinabé qui est Roch Kaboré comme toutes et tous les Burkinabé. Alors arrêtez vos charabias et dites seulement à Blaise Compaoré de revenir au Burkina en passant par la justice et payer ses actes afin d’ouvrir un vrais chemin pour la réconciliation.

    La réconciliation est l’œuvre de tous, elle n’est pas l’apanage ni l’exclusivité du microcosme politique, qu’il soit ou non représentatif. S’il y a une volonté ferme et clairement revendiquée du peuple à se réconcilier, la réconciliation s’imposera d’emblée aux décideurs et il leur suffira d’en prendre acte. Ce ne sont pas les poignées de mains des anciens présidents de notre pays qui réconcilieront le peuple Burkinabé. Ne prenez pas les Burkinabé pour des idiots. Sans rancune.

  • Le 9 février 2020 à 23:08, par lefaso va mieux En réponse à : Burkina : La coder se réjouit du consensus universel sur la réconciliation

    Ce machin de corde existe encore au Burkina Faso. Si le ridicule tuait.

  • Le 10 février 2020 à 02:24, par Mechtilde Guirma En réponse à : Burkina : La coder se réjouit du consensus universel sur la réconciliation

    Tout à fait d’accord avec vous Excellence. Ça commence par eux Les Buud-kansdamba, les doyens de l’État républicain, et le reste suivra.
    Wend na waog yan.

  • Le 10 février 2020 à 09:53, par Arrêtez ça ! En réponse à : Burkina : La coder se réjouit du consensus universel sur la réconciliation

    il y en a vraiment plus qu’assez de ces personnes dépassées qui se croient indispensables au BURKINA.

    Pour justifier votre besoin viscéral de revenir aux affaires vous osez mettre tous les problèmes du Burkina sur la tête du peuple ? Ainsi nous sommes attaqués par des terroristes parce que l’ancien régime est tombé ? Et nous n’arrivons pas à régler ce problème parce que l’ancien régime n’est plus aux affaires ? Si c’est bien cela alors nous avons tardé à nous insurger. L’insurrection populaire aurait dû se faire depuis les années 2000. Ainsi nous aurions gagné du temps pour nous débarrasser à la fois de ce régime sanguinaire, du terrorisme et renouveler toute la classe politique pour ne plus jamais assister en 2020 à des conférences de presses où des inepties pareilles de fausse réconciliation sans justice sont débitées par des personnages politiques dont le peuple ne veut plus !

  • Le 10 février 2020 à 11:04, par Sergio En réponse à : Burkina : La coder se réjouit du consensus universel sur la réconciliation

    Discours d’outre tombe ou d’un machin ressuscité ?

  • Le 10 février 2020 à 13:33, par HORUDIAOM En réponse à : Burkina : La coder se réjouit du consensus universel sur la réconciliation

    Je le répète toujours et encore. La faute des Burkinabè c’est d’avoir hérité d’une classe politique médiocre. Tout être humain commet des fautes, des erreurs dans sa vie. Mais faire l’apologie de ces crimes ou se vanter d’avoir péché, c’est ça le drame. Et le régime Compaoré s’est inscrit dans cette logique pendant 27 ans. Ils ne se sont pas contentés de liquider physiquement leurs adversaires ou ennemi, ils ont embastillé les familles des victimes, se moqués d’elles. Ils entonnaient un refrain qui leur était cher à l’époque : si tu fais, on te fait et il n’y a rien. C’est ce régime que la CODER défend bec et ongle aujourd’hui. Leur but : blanchir Blaise Compaoré et ses partisans du CDP en demandant au peuple de ne pas broncher, ni même parler de la justice. Dans le cas de Blaise Compaoré, évoquer la justice devant la CODER est un crime de lèse majesté. Ils sont suivis en ce moment par des sages(?) qui demandent même que les insurgés demandent pardon au CDP pour l’insurrection populaire des 30 et 31 Octobre 2014. En clair, c’est le peuple ou une partie du peuple qui doit demander pardon à ses bourreaux d’hier pour que la paix revienne au Faso. C’est le comble ! Si j’ai un seul conseil à donner à tous ces politiciens qui ont des soucis avec la justice, c’est d’y faire face. Après on parlera de réconciliation. Sinon, j’ai bien peur qu’on ne tombe dans la comédie du 30 mars 2001. Salut

    • Le 10 février 2020 à 14:39, par Le Vigilent En réponse à : Burkina : La coder se réjouit du consensus universel sur la réconciliation

      Les Ablasse et autres laudateurs de Blaise Compaore qu’ils ont « eu l’honneur de servir » dans ses moments de gloire, pensent que peuple burkinabé est fait de sujets serviles des politiciens anciens et/ou nouveaux. Si bien qu’ils suffit que les politiciens, surtout les anciens présidents se serrent là mains pour que tout le peuple burkinabé, sans exclusive, soit réconcilié et ce, quelque soit les tords subits par les uns et les autres du fait des politiciens. Vraiment, c’est à ne rien comprendre dans la logique de certaines personnes.

  • Le 10 février 2020 à 16:19, par Sabaabo En réponse à : Burkina : La coder se réjouit du consensus universel sur la réconciliation

    J’ai quelques questions à l’endroit de M. Ablassé :
    1) L’épouse de Thomas Sankara et ses enfants sont-ils oui ou non des réfugiés politiques ?
    Supposons que votre réponse soit : "oui, ils le sont".
    En conséquence, vous en appelez aussi à leur retour pour l’effectivité de la réconciliation. Seulement, il y 32 ans que ceux-ci portent la double souffrance, d’une part l’assassinat de leur époux et père et d’autre part, ne pas savoir qui sont les auteurs et commenditaires de son assassinat. Dans ces conditions :
    2) que proposez-vous pour apaiser leur douleur, afin que la réconciliation ne soit pas du bout des lèvres mais sincère ?
    3) avec qui devront-ils se réconcilier et à qui serreront-ils la main en signe de réconciliation ?
    4) quelle garantie de sécurité leur offrez-vous pour qu’ils reviennent alors que leurs bourreaux d’hier ne sont pas encore clairement identifiés ?
    5) Quelles est la garantie que les assassins de Sankara ne s’attaqueront pas à eux aussi et ne commettons pas d’autres crimes, eux qui n’ont ni reconnus publiquement leur crime, ni demandé pardon, ni promis de ne plus recommencer .
    Supposons maintenant que votre réponse à la première question soit : "non, eux ne sont pas des réfugiés politiques". Dans ce cas :
    6) En quoi le statut de "réfugiés politiques" que vous appliquez à Blaise Compaoré et Isaac Zida n’est-il pas applicable à la famille de Thomas Sankara ?
    M. Ablassé,
    7) Dites-nous sincèrement : quand vous parlez de "réconciliation nationale", sous-entendre vous une réconciliation entre quelques leaders politiques d’hier et d’aujourd’hui ou bien pensez-vous vraiment à une réconciliation de tous les fils et filles de la nation dont les "conflits" sont de nature à mettre toute la nation en danger ?
    7) pourquoi dans vos discours pro-reconciliationnaires vous ne cessez de demander le retour de certains exilés sans jamais mentionner d’autres et sans jamais parler de ceux qui souffrent encore dans leur chaire et leur âme l’exil sans retour possible de personnalités telles que Norbert Zongo, Nebié.... ?
    Vous et les "sages" qui ont proposé une feuille de route pour la réconciliation évoquez l’insurrection populaire des 30 et 31)10/2014, et aussi le projet de modification de l’article 37, suggérant au passage une contrition publique des acteurs... :
    7) si vos "réfugiés politiques" rentrent et font ladite contrition, devront-ils tout de même répondre des crimes commis antérieurement aux péripéties de l’insurrection ou bien bénéficieront-ils ipso facto d’une indulgence plénière et d’une absolution générale pour tous les crimes de leur vie, sans même s’être confessés ?
    Pour ma part, M. Ablassé, j’estime qu’il est tant que vous vous taisiez sur cette question de réconciliation. Vous savez bien qu’il n’y a pas de vrai réconciliation possible sans la vérité et votre silence assourdissant sur cette question de vérité ne laisse aucun doute sur vos intentions secrètes.
    Une justice qui ne se base sur la vérité est une bombe à retardement dans laquelle on emprisonne ceux à qui on refuse la vérité. Si votre justice traditionnelle ou transitionnelle ne laisse qu’une place si insignifiante à la vérité, on comprend pourquoi pourquoi l’Afrique est restée à la traîne. Il faut alors préférer autre forme de justice.
    Tout le monde connaît autant que vous l’importance de la réconciliation. Seulement, le chemin que vous proposez n’est pas bon. Et si par quelques pressions ou subterfuges vous obtenez cette soit disant réconciliation sans vérité, sans répentir et sans pardon sincère, vous porterez l’entière responsabilité des conséquences désastreuses devant l’histoire et devant Dieu. N’oubliez pas que vous êtes musulman !

  • Le 10 février 2020 à 16:57, par jeunedame seret En réponse à : Burkina : La coder se réjouit du consensus universel sur la réconciliation

    Une CODER opportuniste. Toute la mission de cette coder vise la réhabilitation de l’aire BLAISSE et son retour dans les applaudissements sensationnels. Et il parle de démocratie ! Alors que CODER = Coalition pour la Décharge et le Retour fantasmagorique de Blaise. Dommage que ce griot ABLASSÉ bât toujours ce tam-tam de dégrossissement des péchés de Blaise pour se nourrir. Tout le monde est au courant de votre amitié. Mais essayez Ablassé d’être raisonnable. Sinon…

  • Le 11 février 2020 à 12:20, par Danga En réponse à : Burkina : La coder se réjouit du consensus universel sur la réconciliation

    Internaute SABAABO, WEND NA KA WO FO LA BASOF NERE.
    Une question au ABLASSE "Oui, il est possible et même indispensable de voir les poignées de mains entre le Président Rock Marc Christian KABORE et ses prédécesseurs Michel KAFANDO, Yacouba Isaac ZIDA, Blaise COMPAORE et Jean Baptiste OUEDRAOGO" Tu as oublié THOMAS SANKARA ou bien pour toi lui n’est pas un ancien president du FASO ?. Le problème du BF, ce sont les faux intellectuels : ablassé, herman, gilbert...

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