LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Lutte contre la fraude et la corruption au Sénégal : Le président Macky Sall rattrapé par ses propres déclarations

Publié le jeudi 6 février 2020 à 11h30min

PARTAGER :                          
Lutte contre la fraude et la corruption au Sénégal : Le président Macky Sall rattrapé par ses propres déclarations

Le quatrième président de la République du Sénégal, Macky Sall, élu le 25 mars 2012, s’est proclamé défenseur de la bonne gouvernance lors de son premier discours à la nation, prononcé le 3 avril 2012. Malheureusement, le chef de l’Etat est aujourd’hui rattrapé par ses propres déclarations. Le journaliste sénégalais Pape Alé Niang, à l’occasion de la dédicace de son livre basé intégralement sur le rapport de contrôle de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), intitulé « Scandale au cœur de la République : le dossier du Coud », en expose les faits. Dans ce livre, le président Macky Sall, l’apôtre de la bonne gouvernance, est confronté à des faits qui creusent un écart entre le discours et la réalité.

« La bonne gouvernance sobre et vertueuse ». Ce sont les maîtres-mots prônés par le président de la République du Sénégal, Macky Sall, à l’occasion de son premier discours à la nation, prononcé le 3 avril 2012. Malheureusement, le livre du journaliste sénégalais Pape Alé Niang sur le dossier du Centre des œuvres universitaires (Coud) a démontré des faits contraires à ce discours de bonne gouvernance. Ce livre illustre l’écart entre le discours et la réalité. Et également la tromperie politique des dirigeants africains sur les questions de bonne gouvernance.

Le journaliste sénégalais Pape Alé Niang revient, dans ce livre, sur des passages du président concernant la bonne gouvernance. Le président, lors de ce discours, disait : « S’agissant de la gouvernance économique, je serai guidé par le souci de la transparence et de responsabilité dans la gestion vertueuse des deniers publics. Je me charge l’obligation de dresser des comptes de la nation et d’éclairer l’opinion sur l’état des lieux. Je compte restaurer les organes de contrôle de l’Etat, leur donner la plénitude de leurs attributions... ». D’un ton ferme, le président de la République prévenait sans équivoque ses membres et collaborateurs du régime : « Je ne protégerai personne ».

Ces promesses faites à son investiture avaient suscité à l’époque des espoirs, surtout avec la création de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac). L’Ofnac, dans l’exercice de sa mission, devait contribuer à l’ancrage de la bonne gouvernance. Malheureusement, cet office n’a pas échappé au sort des autres organes de contrôle. La preuve est que le dossier établi contre l’ancien directeur du Coud, Cheikh Oumar Hann, dort dans les tiroirs. Il en est de même pour d’autres dossiers. Pour le journaliste, « rien n’a été fait jusqu’à présent ».

Il faut noter que l’Ofnac n’a pas été le premier organe de contrôle à avoir décrié et épinglé la gestion du Coud. Le livre du journaliste s’est fondé intégralement sur le rapport de l’Ofnac. Le journaliste sénégalais Pape Alé Niang, à travers cet ouvrage, veut permettre à chaque Sénégalais de pouvoir lire intégralement ce qui a été écrit dans le rapport. Il ajoute que « le livre est dans les mains de l’opinion et c’est à elle de juger de sa pertinence ».

En rappel, Pape Alé Niang est journaliste et diplômé de l’Institut supérieur des sciences de l’information et de la communication (ISSIC). Il est membre de la Cellule Nobert-Zongo (CENOZO) qui regroupe les journalistes d’investigation en Afrique de l’Ouest.

Issoufou Ouédraogo
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 7 février 2020 à 04:00, par interroga En réponse à : Lutte contre la fraude et la corruption au Sénégal : Le président Macky Sall rattrapé par ses propres déclarations

    Rien de nouveau sous le soleil ou bien c’est la publicite du livre est qui est l’objectif...

  • Le 9 février 2020 à 19:00, par Bahdon Abdillahi Mohamed En réponse à : Lutte contre la fraude et la corruption au Sénégal : Le président Macky Sall rattrapé par ses propres déclarations

    Publicité ou pas, la parition d’un livre sur la bonne gouvernance est un acte citoyen et de conscientisation de la majorité sur la gestion des affaires publiques. Au moins dans le pays de la Taranga, un journaliste peut critiquer un.e dirigeant.e et non des moindres, le président. Ce dernier a fait une promesse : "la transparence et de responsabilité dans la gestion vertueuse des deniers publics". A-t-il pesé ses mots dans son discours ou ses conseillers, qui ont l’écrit, construisaient un président différent des autres au moins sur le plan de la communication ? Il faut saluer l’oeuvre de Pape Alé Niang. Comme citoyen, il touche un mal, qui détruit à feu doux nos structures économiques, politiques, sociales : la corruption de la classe dirigeante. La parution de son livre ajoute de nouveaux éléments au débat sociopolitique de ce pays d’Afrique de l’Ouest, qui a une jeunesse et une société civile actives...

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique