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Coopération : « Les Africains doivent résoudre leurs propres problèmes », Habib El Malki, président de la Chambre des représentants du Maroc

Publié le mercredi 5 février 2020 à 21h30min

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Coopération : « Les Africains doivent résoudre leurs propres problèmes », Habib El Malki, président de la Chambre des représentants du Maroc

Au micro de Lefaso.net, Habib El Malki, président de la Chambre des représentants du Maroc, a son avis sur la diplomatie parlementaire entre le Burkina et son pays, sans manquer de se prononcer sur l’actualité du continent africain. C’était à l’occasion de la 15e session de l’Union parlementaire des Etats membres de l’Organisation de la conférence islamique (UPCI), tenue du 26 au 30 janvier 2020 à Ouagadougou. Entretien.

Lefaso.net : Comment qualifiez-vous la coopération parlementaire entre le Maroc et le Burkina ?

Habib El Malki :
Le Maroc entretient des relations très excellentes avec le parlement burkinabè. Plus de six visites officielles des parlementaires burkinabè, y compris trois présidents de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, se sont effectuées au parlement du Maroc. Même en 2006, le président du Faso, alors qu’il était président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, était venu au Maroc, au cours d’une visite officielle. A travers les visites de ces deux institutions législatives, les deux institutions travaillent au renforcement des relations bilatérales parlementaires, à travers des mécanismes de fonctionnement réciproques.

Egalement, les groupes d’amitié parlementaires Burkina-Maroc participent au renforcement de l’amitié entre les deux institutions. Je remercie le président du parlement burkinabè, Alassane Bala Sakandé, et le peuple burkinabè d’avoir accueilli la 15e session des parlementaires de l’Organisation de la conférence islamique.

En matière de sécurité, quel est le degré de collaboration entre le parlement marocain et les pays du G5 Sahel ?

La sécurité des pays du G5 Sahel relève de la sécurité du Maroc et du Maghreb et de tous les pays du continent. La notion de la sécurité dépasse aujourd’hui l’approche classique qui considère que la sécurité est une affaire interne des Etats. La pratique internationale en matière de la sécurité confirme que la sécurité interne d’un Etat concerne la sécurité régionale et la sécurité internationale. Lorsque le Maroc parle de la sécurité du Sahel, il parle de la sécurité de tout le continent et c’est le premier pilier pour instaurer et assurer le développement durable et économique, et la paix. Le Maroc félicite les efforts des pays G5 Sahel. Le Maroc soutient les cinq pays dans la sécurisation de leurs populations.

Quelle est la conception du parlement marocain face aux superpuissances occidentales, russes et chinoises sur le continent ?

Nous insistons sur une approche gagnant-gagnant, mais plus sur la coopération sud-sud ; c’est ce que nous faisons avec nos partenaires, parce que le Maroc est avant tout un pays africain ; quand bien même, il est situé sur la Méditerranée. Nos racines sont africaines, avec l’islam, avec l’histoire depuis des siècles, avec beaucoup de pays et des pays du Sahel surtout. L’Afrique a été pillée et ses richesses ont été dépouillées par des puissances occidentales depuis toujours.

Pourtant, c’est le continent qui a une force juvénile très prometteuse, qui a des potentialités ouvertes sur l’Atlantique, ouvertes sur le monde, avec des richesses naturelles ; du potentiel, avec tout ce qui nécessite l’émergence de tout le continent. Malheureusement, elle reste sous-développée, marginalisée. Elle reste jusqu’alors avec de gros problèmes et enjeux tels que les problèmes sociaux, la question sécuritaire, les épidémies, donc beaucoup de défis issus de plusieurs domaines.

La présence d’autres acteurs internationaux sur la scène africaine, jusqu’à l’heure, n’a montré que la détérioration de la situation sécuritaire, au lieu de l’améliorer. Les Africains doivent entretenir des relations bilatérales pour pouvoir arriver à résoudre leurs propres problèmes, sans pour autant avoir recours à d’autres puissances ; et développer leurs propres échanges commerciaux gagnant-gagnant, au lieu d’un déséquilibre commercial avec d’autres pays plus développés que nos économies nationales.

Quelle est la place actuelle de la femme au sein du parlement marocain ?

Plusieurs lois ont été adoptées en faveur de la femme, ce qui fait que le Maroc est considéré comme un exemple des droits civiques accordés à la femme. Il y a même des listes électorales qui dédient des candidatures aux femmes pour des sièges au sein du parlement, à la Chambre des représentants ou à la Chambre des conseillers.

Force de la loi, la femme est présente dans toutes les instances de la vie politique, dans la vie économique, dans les comités ; au sein du parlement marocain, des organisations, ainsi que dans la société civile. Mais aussi dans la protection des droits de la femme. La combinaison de tous les efforts a contribué à la naissance d’une nouvelle génération de femmes conscientes de leurs droits. Ce qui a créé un climat d’entente entre la génération masculine qui s’était considérée comme au-dessus des femmes, autrefois.

Quelle est contribution du parlement marocain en matière d’immigration ?

Le Maroc a toujours été un pays de transit pour les migrants en provenance des pays subsahariens. Mais depuis la dernière décennie, la donne a changé par l’adoption de lois en faveur de l’intégration des migrants dans la vie socioéconomique du Maroc. Il y a eu l’octroi de cartes de séjours, de soins, les questions sanitaires.

Beaucoup d’eux ont décidé de vivre au Maroc, ils ont trouvé un emploi et y vivent. Même les étudiants qui ont fait la migration d’études, ont décidé de rester au Maroc. D’un pays de transit, le Maroc est devenu un pays d’installation. Le Maroc a adopté beaucoup de lois pour l’intérêt des migrants et le Maroc n’a jamais fermé ses frontières devant les migrants ; il les a souvent accueillis.

Interview réalisée par Edouard Kamboissoa Samboé
Lefaso.net

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