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Corruption dans le secteur de la santé : Un business sur la douleur et la misère

Publié le jeudi 6 février 2020 à 11h35min

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Corruption dans le secteur de la santé : Un business sur la douleur et la misère

Surfacturation des ordonnances, extorsion d’argent à des patients ou à leurs accompagnants, soudoiement des chefs de service pour faire accepter du matériel de piètre qualité, pots-de-vin sur toute la chaîne, etc. L’ordonnance des faits de corruption dans le secteur de la santé est longue. Un business sans cœur qui se fait sur la douleur et la misère des patients. enquête.

Les chiffres continuent de monter, confirmant un phénomène à la peau dure. Selon une enquête menée par le Réseau national de lutte anti-corruption, sur 271 personnes interrogées en 2018, 26%, c’est-à-dire un burkinabè sur quatre, déclarait avoir été victime ou témoin de la corruption dans le secteur de la santé. Rien de nouveau sous le soleil. Les quatre derniers rapports du REN-LAC publiés entre 2015 et 2018, plaçaient le secteur de la santé parmi l’un des plus corrompus au Burkina Faso dans les services publics et parapublics.

« J’ai accompagné un tonton à l’hôpital de Yako qui souffrait et qui devrait subir une intervention [chirurgicale]. Et là, l’agent de santé nous a clairement dit qu’on a deux cas : soit on paie 60 000 F CFA au guichet du CMA et ensuite attendre d’être programmé, soit on lui remet directement 30 000 francs et dès le lendemain, on sera programmé pour l’intervention », témoigne Abdoulaye Dianda. Que faire pour cet accompagnant et son malade dans le désarroi le plus total ? Pendant ce temps, l’agent indélicat met la pression : « Même si vous payez les 60 000, on ne sait pas quel jour l’intervention aura lieu ».

Se retournant vers son patient, Abdoulaye Dianda lui lance : « Ah non, on ne peut pas laisser le moins cher pour aller de l’autre côté ». Face à une telle situation, le patient était contraint d’opérer un choix rapide. L’argent est déboursé et disparaît aussitôt dans la blouse blanche de l’agent de santé.

Bien avant, une étude du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) publiée en 2010 déplorait le fait que « chaque année, plusieurs milliers de femmes enceintes décèdent au Burkina Faso en voulant donner naissance ». « Lutte contre la corruption dans le secteur de la santé », c’était l’intitulé de l’étude qui pointait du doigt le rôle de la corruption dans la mortalité des femmes enceintes.

Abdoulaye Dianda , témoigne d’avoir été victime de la corruption

« Quelqu’un qui est malade ne cherche que sa santé »

Adama Kouego, une autre victime de pratiques louches au centre médical de Yako, explique : « Je ne sais pas comment il faut appeler ça mais en tout cas, j’ai été victime ». Sa mésaventure à lui, raconte-t-il, commence un matin quand une amie l’appelle pour l’informer de son hospitalisation.

Il se dépêche pour être à son chevet. Très vite, il s’aperçoit de la supercherie de ceux qui sont censés atténuer la douleur de sa patiente. On lui fait payer des médicaments de 19 000 francs sans aucune ordonnance ni de trace dans le carnet. Pis, des examens et une intervention sont évoqués, sans avoir expliqué à la patiente de quoi elle souffre. « Il y a plusieurs autres cas comme ça, mais les gens refusent de dénoncer, vu que c’est un secteur très sensible », constate Adama Kouego, qui ajoute, impuissant et résigné : « Quelqu’un qui est malade ne cherche que sa santé ; son souci, c’est de recouvrer la santé et ça sera difficile de lui dire de ne pas payer 1 000 ou 2 000 francs CFA pour recouvrer la santé. Peu importe le prix, c’est sa santé qu’il cherche ».

Quelques "prix" de la Corruption par acte médical

Pendant ce temps, c’est un business lucratif pour certains professionnels de la santé. La corruption dans le secteur est devenue tellement banale, en passe de devenir normale. C’est en riant que certaines victimes en parlent. C’est le cas de cette dame qui a souhaité garder l’anonymat. « L’ambulancier a pris mes 2 000 francs », lance-t-elle toute hilare, avant de raconter sa petite mésaventure avec un ambulancier.

« En 2018, j’ai été dans un CMA de Ouagadougou avec un patient. A un certain moment, on devait le transférer à l’hôpital Yalgado-Ouédraogo. L’ambulancier n’était pas à côté. On était obligé de l’appeler. Lorsque qu’on a embarqué, il m’a dit qu’il y a une participation. Je lui ai demandé combien c’est. Il a répondu que ça fait 2 000 F CFA. Et c’est quand j’ai donné mes 2 000 F que je me suis rendu compte que c’était de l’escroquerie, mais comme j’étais sous le choc. Je me suis tue jusqu’à ce qu’il nous amène à l’hôpital Yalgado », relate-t-elle.


Lire aussi Etat de la corruption au Burkina Faso en 2015


« Là où j’ai fait mon stage… »

Le chapelet des griefs est long, et touche plusieurs maillons de la chaîne. De petites sommes allant de 1 000 F jusqu’au plus importantes, des centaines de mille, en fonction des cas. Soit le service est gratuit et l’on vous fait payer ou c’est payant et l’on vous fait payer plus ou moins. C’est le résumé que fait Sabine Tidiga, nom d’emprunt d’une interne. Elle accuse pour l’essentiel l’ignorance des populations. Une situation qui permet, selon elle, à certains professionnels de la santé de se faire de l’argent sur le dos des malades. La pratique est surtout criarde dans les endroits reculés avec les populations analphabètes pour qui les agents de santé sont des dieux à qui il ne faut jamais dire « non ».

« Là où j’ai fait mon stage, j’ai assisté à certaines choses qui n’étaient pas très honnêtes. Il y a par exemple le test du palu qui est normalement gratuit. Les agents vendaient l’unité à 100 francs et le soir, ils se répartissaient les sous. Il y avait également un produit, le Novalgin, utilisé pour apaiser les douleurs, que les gens scindaient pour vendre à plusieurs personnes », explique Sabine Tidiga.


Cliquez ici pour lire Comprendre le rapport du REN-LAC sur l’état de la corruption au Burkina Faso


Ce n’est pas tout. La jeune fille révèle aussi que le placement des implants ou des stérilets devrait être en principe gratuit. Mais pour ces méthodes contraceptives également, les agents de santé exigent de l’argent qui va directement dans leurs poches (…) ; ce qui ne devrait pas se faire, parce que « dans les structures étatiques, tout payement devrait se régler à la caisse », lâche-t-elle, avant de relativiser : « Il y a bien certains professionnels de la santé qui ne plongent pas dans ces pratiques répréhensibles ».

Pourquoi se faire de l’argent en se servant de la douleur des patients dont certains se trouvent souvent dans des situations très critiques et désespérées ? Sabine Tidiga reprend l’argument le plus utilisé : « On ne peut pas trop leur en vouloir puisque si un agent doit faire huit ans de formation et, à sa sortie, il n’arrive même pas à avoir un minimum, ce n’est pas du tout facile. On est vite obligé d’aller dans les cliniques, courir de gauche à droite sans repos. C’est souvent difficile de condamner, sauf si les choses changent ».

Trois millions sur la table

La commande publique dans le domaine de la santé est également gangrenée par les dessous de table. Pour le président de l’Ordre des médecins du Burkina, le Pr Charlemagne Ouédraogo, au niveau des marchés publics, c’est encore plus grave.
« Moi-même, on a tenté de me corrompre parce que j’ai rejeté du matériel. Le monsieur est venu un matin avec une grosse enveloppe d’argent d’au minimum 3 millions de F CFA pour mon carburant, et je lui dis que je n’en avais pas besoin. Il a dit : tu m’as tué », se souvient le président.

Il reconnaît que ces cas sont légion. Et à cause de ces pratiques frauduleuses, révèle-t-il, l’Etat perd, chaque année, des milliards pour les mauvais services.
A tous les niveaux, il faut traquer la corruption, plaide le Pr Charlemagne Ouédraogo. « Il faut la combattre et il faut prendre des mesures pour s’en débarrasser, parce qu’elle est petite mais son effet peut être tellement grand… », ajoute le président de l’Ordre des médecins du Burkina.

Le président de l’ordre des medecins, le Pr Charlemagne Ouédraogou, plaide pour que la corruption soit traquer à tous les niveaux

Des décisions de justice sans impact

Malgré des cas avérés dénoncés devant les juridictions, la corruption ne faiblit pas. Le cas de Dori en est une parfaite illustration. L’on se rappelle la condamnation des trois attachés de santé du Centre hospitalier régional de Dori qui avait fait couler beaucoup d’encre et de salive en 2019. Contacté au téléphone, l’un des condamnés, monsieur Ido, ne regrette pas ses actes. Il persiste à croire qu’il n’était pas question de corruption, mais plutôt la résultante « d’un manque de compréhension ».

« On leur (patients et accompagnants, ndlr) a seulement montré la procédure à suivre et ils nous ont donné l’argent pour aller chercher les produits nécessaires pour l’intervention », soutient-il, avant d’ajouter que ce n’est pas la première fois que lui et ses collègues rendent service.

Sauf que cette fois-ci, il a écopé de six mois de prison avec sursis et de 150 000 F CFA d’amende à payer, confirme celui-là même qui a permis que la justice s’autosaisisse de l’affaire. Il s’agit du responsable de la section du MBDHP (Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples) de Dori, Abdoul Dicko.

Pour monsieur Dicko, le CHR de Dori est très gangrené par la corruption, à l’image de plusieurs autres CHR du Burkina, parce que les attachés incriminés n’étaient pas à leur premier acte. « A chaque fois, dit-il, ils arnaquent des malades qui viennent pour une opération de prostate ou de hernie. Ils prennent 200 000 francs pour une opération qui devrait coûter 20 000 ou 30 000 francs. Si tu ne paies pas, tu risques de ne pas avoir d’opération, parce qu’ils ont des complices au sein du CHR », détaille Abdoul Dicko.


Lire aussi Etat de la corruption au Burkina Faso en 2016


En plus de ce cas marquant, il y a aussi d’autres dossiers comme celui de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE-LC). Selon le responsable de la stratégie nationale et de la prévention de la corruption à l’ASEC-LC, Mahamadou Drabo, avec les enquêtes régulières, sa structure a également épinglé des agents publics indélicats dans des pratiques très louches. Les dossiers ont été envoyés à la justice mais les suites se font généralement « attendre ».

Mahamadou Drabo, le responsable de la stratégie nationale de la prévention de la corruption à l’ASCE-LC

La sensibilisation, la meilleure thérapie de lutte

Que faire, alors que la pratique s’étend et gagne même les agents qui viennent à peine de commencer à exercer ? Abdoulaye Dianda penche pour la sensibilisation accrue. « Il faut toujours insister sur la sensibilisation, parce qu’on est très souvent victime de notre analphabétisme, notre ignorance du système de fonctionnement des services médicaux », estime-t-il.

Pour le premier responsable de l’Ordre des médecins du Burkina Faso, si la corruption persiste, ce n’est pas faute d’avoir attiré l’attention des acteurs sur les méfaits et les risques encourus. Une veille citoyenne en alerte, c’est la thérapie proposée par le Pr Charlemagne Ouédraogo. Il faut qu’il y ait une société civile comme la Ligue des consommateurs qui s’engage, propose l’homme, avant de terminer : « Nous, ordre des médecins, on s’est engagé à la combattre, parce que c’est impur et cela entache la noblesse de notre art ».

Yvette Zongo
Lefaso.net


Cette enquête a été réalisée par un consortium de journalistes burkinabè dans le cadre du Projet d’appui aux gouvernements ouverts (PAGOF). Elle peut être retrouvée sur les antennes de Radio Burkina, Radio Solidarité à Ouahigouya et le journal Le Reporter.

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Vos commentaires

  • Le 6 février 2020 à 01:35, par verite no1 En réponse à : Corruption dans le secteur de la santé : Un business sur la douleur et la misère

    Bravo aux journalistes ! Les reactionnaires-voleurs de la Republique n’aiment pas ca mais la verite, c’est la verite ! On a tous eu des parents, victimes de ces malfrats sans vergogne !!!!!!!!
    Il faut serieusement mettre la main sur ces voleurs afin de preserver plusieurs vie humaines !
    Je propose qu’on les licencie tout simplement malgre le manque de personnel ! Basta !!!!!!!

    • Le 6 février 2020 à 10:38, par broo En réponse à : Corruption dans le secteur de la santé : Un business sur la douleur et la misère

      il faut faire une analyse profonde des causes de la corruption et apporter des solutions durables. ce ne sont la que les effets de la corruption, les symptômes de ce mal : revoir le mode de recrutement des eleves et étudiants qui veulent devnir agent de santé ; revoir la qualité de la formation, bien organiser le circuit du malade, le système de recouvrement, de tarification, et les sensibilser dans les formations sanitaires. TANT QUIL YAURA DES CORROMPUS IL YAURA DES CORRUPTEURS.
      améliorer les conditions de vie des agents de santé et valoriser la fonction de soignants. LUTTER CONTRE LA CORRUPTION DANS LADAMINISTRATION DE FACON GENERALE

  • Le 6 février 2020 à 02:00, par verite no1 En réponse à : Corruption dans le secteur de la santé : Un business sur la douleur et la misère

    Je demande aux responsables de la sante, de se masquer et aller la bas pretendre qu’ils veulent se soigner ! En rentrant a Yalgado, l’enqueteur brandit sa malette noire avec une demarche de "grand" !
    Il prentend etre malade et aimerait se soigner !
    Ils vont se dire " on va taper le gawa aujourd’hui" !
    Et la, ils invite la TNB pour tout mettre en direct pour que le peuple comprenne ce qui se passe !
    Quand ils vont arreter le deal, le faux malade appelle l’equipe de la TNB dans la salle !!!!!!!!

  • Le 6 février 2020 à 06:50, par Sorbonne En réponse à : Corruption dans le secteur de la santé : Un business sur la douleur et la misère

    Ouahou ! Ça fait simplement peur. Quelqu’un disait il ya quelques années que la morale agonisait au Burkina , je pense qu’elle est morte maintenant.

  • Le 6 février 2020 à 08:19, par boer En réponse à : Corruption dans le secteur de la santé : Un business sur la douleur et la misère

    Il suffit de dénoncer publiquement dans les journaux ou dans les radios, les structures ou il y a la corruption et les concernés, leurs responsables s’occuperont du reste...Les différents syndicats doivent aussi nettoyer leur écurie souvent avant de demander au gouvernement de jouer sa partition. Toute structure doit faire un auto contrôle avant que des structures extérieurs viennent les contrôler. On n’a voulu me vendre un produit qui était périmé que j’ai refusé d’acheter dans une structure de santé. l’agent à voulu me convaincre qu’après trois on peut utiliser un produit périmé, mais je l’ai répondu que tant qu’il y aura des produits non périmés je n’achèterai des produits périmés

  • Le 6 février 2020 à 09:18, par Skal de Banfora En réponse à : Corruption dans le secteur de la santé : Un business sur la douleur et la misère

    C’est vraiment scandaleux que ces pratiques tant décriées se poursuivent de nos jours. Je trouve que c’est malsain de la part des agents soignants qui s’adonnent à de telles pratiques.
    Il faut que les populations collaborent en dénonçant de tels actes.
    Je recommande qu’il soit mis en place une cellule composée d’agents de santé dans chaque district sanitaire chargée de traquer toutes formes de corruption.

  • Le 6 février 2020 à 09:25, par Wendwaogo En réponse à : Corruption dans le secteur de la santé : Un business sur la douleur et la misère

    Vraiment je n’ aime pas commenter mais cette fois ci il faut que je m’ exprime car rient que une fois encore la semaine passé j étais victime non par ignorance mais mon seul objectif était que mon malade puisse retrouver la santé.
    Mon frère a été admis un samedi soir à la médecine du CMA de Dô secteur 22 de Bobo-Dsso.
    Ce jour j avais en poche une vingtaine de billet de 10 000 F que je suis passé la nuit retirer en Banque pour faire face au dépenses .
    Mais ce qui m a fait mal c’est la médecine et le labo du CMA du 22.
    On fait des examens pour te faire payer 20 000 F plusieurs fois sans un reçu et ou une quittance. quel est la destination de ces montants encaissé par ces médecins ? De plus c’est les médecins qui encaisse ces montants . Alors je me suis posé la question depuis quand un médecin est comptable ou caissière ?

  • Le 6 février 2020 à 11:21, par sixgentry En réponse à : Corruption dans le secteur de la santé : Un business sur la douleur et la misère

    je suis sincèrement désolé mais il ne faut pas s’étonner de cette pratique. Tous les services sont gan grainés et la sante ne fais pas exception. ce sont les mêmes fils et filles qui travaillent dans tous les ministères donc il ne faut pas s’tonner de cette pratique. il faut trouver une solution globale et il n’y aura pas de particularité pour la sante, ca ne marche pas.
    courage aux victimes et meilleur sante aux malades.

  • Le 6 février 2020 à 11:23, par @@GOG En réponse à : Corruption dans le secteur de la santé : Un business sur la douleur et la misère

    Ces agents indélicats se payent des véhicules avec ,s’achètent des parcelles et construisent avec , scolarisent leurs enfants avec et nourrissent leurs familles et se vantent devant leurs femmes et maitresses avec .Pourquoi s’enrichir dans la douleur et autour des malades en souffrance physiquement ,psychologiquement et moralement ?Au moment où ils ont besoin d’aide, c’est en ce moment que des prédateurs l’achèvent par cupidité.Pourtant il est dit :"vous ne savez pas ce que votre vie sera demain"(jacques 4:14),"ce que quelqu’un sème ,c’est aussi ce qu’il récoltera"(Galates 6:7). Le mal est très profond .J’encourage le Président de l’ordre des médecins et ses associés , le REN-LAC.

  • Le 6 février 2020 à 11:41, par koh En réponse à : Corruption dans le secteur de la santé : Un business sur la douleur et la misère

    en plus de la disparition des médicaments destinés à la gratuité des soins on extorque les patients.
    ceux qui sont dans les collimateurs sont toujours les premiers à revendiquer et vouloir à tout prix aller en grève.
    IL FAUT QUE LES RESPONSABLES SYNDICAUX ASSAINISSENT LEUR MILIEUX AVANT DE VOULOIR QUE LE MINISTÈRE ACCEPTE LEUR DOLÉANCE.

  • Le 6 février 2020 à 12:25, par sobèmin En réponse à : Corruption dans le secteur de la santé : Un business sur la douleur et la misère

    il y’a tellement d’histoires vécues de ce phénomène mais la situation perdure. dernièrement une amie m’a raconté commenet elle a perdu sa fille dans une structure sanitaire de la capitale. il aurait fallu que sa fille anémié bénéficie du sang à temps. Entre 7h du matin à 2h du matin le lendemain, elle a tourné avec le bon de sang du médecin jusqu’à ce que quelqu’un lui conseille aux alentour de minuit de voir le vigile et de lui proposer quelques billets. quand elle a remis l’argent, c’est la dame qui lui disait qu’il n’yavait pas de sang qui l’a appélé pour lui dire de venir prendre du sang. trop tard lorsqu’elle est retourné avec le sang aux alentours de 2h du matin, la petite avait oerdu la vie. c’est très méchant ce qui se passe dans nos structures sanitaires publics.et c’est en cela que les 27 du regime COMPAORE ont totalement foutu le pays. aucun régime démocratique aujourd’hui ne peut mettre fin à ce phénomène puisque la justice telle qu’elle se pratique aujourd’hui est le meilleur moyen pour noyer toutes les indélicatesses. peut être que les générations futures réussiront à sortir de ce carcan de démocratie à l’occidentale qui enchaine nos pays dans les travers de la démocratie. aucune grande puissance ne s’est développé en mettant la démocratie en avant. la démocratie a été promu après que tous ces pays aient assis les bases de leur développement.Aussi je rêve d’un nouveau Sankara pour la génération future parce que notre génération a sacrifié les valeurs pour la liberté voire le libertinage et c’est très dommage. Partout dans toutes les administrations sans exception du Burkina, certains serviteurs de l’état qui sont des serviteurs que de noms exigent des bakchichs avant de faire le travail pour lequel ils ont été recrutés. Franchement ça crève le cœur.

  • Le 6 février 2020 à 12:55, par Issouf kabore En réponse à : Corruption dans le secteur de la santé : Un business sur la douleur et la misère

    Courage aux journalistes. Continuer à dénoncer cela pourrait décourager les corrupteurs et les corrompus. Je vous exhorte à aller fouiller du cote de l ONEA et de la SONABEL. Cest très criarde si tu donnes pas quelques chose tu dois attendre plusieurs mois pour être servi. Merci à tous les réseaux de lutte anti corruption bon vent à vous et bonne continuité

  • Le 6 février 2020 à 14:17, par caca En réponse à : Corruption dans le secteur de la santé : Un business sur la douleur et la misère

    Hier quand j’ai lu le cri de coeur des 500 médecins sans salaires depuis leur recrutement en 2018, la cause profonde de la corruption vient de l’administration publique. Le gouvernement n’est pas forcément responsable et ni le PF. La responsabilité repose ceux qui doivent gérer les personnel de la fonction publique en général et le cas de la santé. Comment comprendre le recrutement des médecins en service sans le budget de leur salaire ? 500 médecin sans salaire depuis deux ans ne sont pas 5 médecins depuis ans. La lutte contre la corruption commence par la racine et non les branches. Ceux qui travaillent sans salaire font comment pour vivre au moment où ils ont été recrutés ? Déjà coronavirus tape la porte du Burkina ? Votre caca

  • Le 6 février 2020 à 14:26, par GANZOURGOU BIGA En réponse à : Corruption dans le secteur de la santé : Un business sur la douleur et la misère

    Humm, Mr Wendwaogo, prie Dieux que ça soit des examens effectifs. Certains impriment des résultats imaginés par eux selon ta maladie sans passer au labo. Aux secrétariats, on te programme dans 1 mois mais si tu donne quelque chose, ton RDV est ramené à moins d’une semaine (il y a toujours des sauts de plage dans les registres). Au public comme au privée, c’est les même pratiques. Dans les cliniques le ticket est valables pour 10 à 14 jours. Tu rentre en consultation et tu ressors avec des examens. si tu reviens après ce délais tu dois payé sinon pas de consultation (interprétation des résultats d’examen). A qui la faute.

  • Le 6 février 2020 à 14:46, par Pays pauvre En réponse à : Corruption dans le secteur de la santé : Un business sur la douleur et la misère

    Très triste de lire certains vécus. Tant que la corruption, le vol, le népotisme, et autres parents ne sont pas bannis au sommet de l’état et dans les institutions nationales, tous les secteurs à la base seront ainsi infestés. Oui, le gouvernement est responsable de ces situations. Des agents qu’ont lance sur le terrain sans mandatement, des arriérés davencement, des salaires dérisoires, des tâches au delà des compétences et de la charge moyenne, des politiques sanitaires sabotées,.... Le renlac a fait un classement, pourquoi pas d’acharnement sur le podium. Celui qui veut se soigner avec les textes au Burkina Faso 🇧🇫 va mourir. Les textes sont là et la réalité du terrain aussi est là, à chacun de faire son CHOIX. Moi j’en ai déjà fait.

  • Le 6 février 2020 à 14:47, par PEF En réponse à : Corruption dans le secteur de la santé : Un business sur la douleur et la misère

    Voilà, bravo et courage au professeur Charlemagne qui ne s’est pas laissé embobiner dans la magouille. Nous avions déjà attiré l’attention de l’opinion sur les pratiques nauséabondes dans les passations de marchés d’équipements qui ont cours dans cette structure où officie le Professeur Charlemagne Ouédraogo. Elle vient juste de commencer à fonctionner et hop, c’est la gangrène corruptrice qui est en marche. Le cas dont le professeur parle n’est pas étranger à la structure en place qui s’occupe des marchés de l’hôpital. On dirait que ceux qui s’occupent des marchés là-bas, ont fait un stage dans cette autre structure qui était spécialisée dans ces pratiques décriés de travailler dans le faux et la tromperie. Celui qui est allé voir le professeur avec l’enveloppe l’a fait sur recommandation de la structure qui s’occupe des marchés. Elle fait mal le dossier de marchés et quand ça coince, elle conseille d’aller voir le professeur pour dénouer la situation. Les dossiers de marchés ne sont jamais neutres. Généralement tout est plié même avant l’avis de publication de l’appel à concurrence. Ce qui veut dire que ces appels d’offres ne sont pas concurrentiels en réalité. Tout cela est la faute au manque de compétences et l’arriération de notre pays notamment au niveau des structures qui s’occupent des marchés. Généralement ceux qui y sont, sont des gens médiocres qui ont juste la caution de la hiérarchie pour agir à tout vent.

  • Le 6 février 2020 à 15:58, par Juste En réponse à : Corruption dans le secteur de la santé : Un business sur la douleur et la misère

    Nous avons dépassé le stade de la sensibilisation pour ce qui concerne la corruption. Il faut des sanctions qui servent pour l’exemple ; la justice ne peut plus prétexter le manque de moyens pour garder certains dossiers enfermés dans les tiroirs. Ou alors, il y a à ce niveau un travail de salubrité à faire aussi. Tous nos problèmes dans ce pays viennent de ce mal ; tous les jours il faut sensibiliser et ça aussi c’est à coup de millions pour des résultats qu’on peut d’emblée savoir. Le comble c’est que ceux mêmes qui sont chargés d’organiser les choses pour les sensibilisations sont eux mêmes dans d’autre réseau de corruption ; C’est comme le sorcier qui poursuit les gens à un enterrement pour tuer. Oh mon DIEU, c’est comme si une révolution n’a jamais plané dans ce pays ; chacun veut tout, tout de suite et maintenant résultat : c’est la courte échelle donc la corruption. Or il est dit que si dans une société le seuil de corruption devient hors de proportion, la main divine du TOUT PUISSANT cesse de protéger cette société. C’est à nous de voir où est ce que nous en sommes actuellement.

  • Le 6 février 2020 à 18:15, par gome la sida En réponse à : Corruption dans le secteur de la santé : Un business sur la douleur et la misère

    Un de mes proches a eu affaire à un médecin qui utilise les instruments de l’hôpital public pour faire des consultations très chères à domicile. Les tarifs allaient de 15000 Cfa à 20000. Est-ce normal..
    Tout cela doit être signaler et sanctionner

  • Le 6 février 2020 à 18:50, par Alex En réponse à : Corruption dans le secteur de la santé : Un business sur la douleur et la misère

    Lorsque ma femme était en travail à Yalgado, la sage m’a remis une ordonnance disant d’acheter urgemment des médicaments. Le temps de revenir de la pharmacie de l’hôpital environ une demi-heure plus tard, elle me dit que j’ai trop tardé si bien qu’elle a été obligée d’utiliser des médicaments qu’elle possédait et que je lui dois 6.000 F. Je paie et malgré tout, elle récupère les médicaments que je venais de payer à la pharmacie.
    Plus tard, elle m’appelle pour m’informer que madame devra subir une césarienne et qu’un gynécologue a été appelé dans ce but. Je demande à voir mon épouse dans la salle de travail qui me confirme les dires de la sage-femme. Là, je lui demande le traitement que la sage-femme lui a administré. Elle répond que c’est une injection pour accélérer le travail. Puis, la sage-femme me tend une longue ordonnance. Je retourne à la pharmacie et cette fois-ci, c’est un gros carton de médicaments que je ramène. Entre-temps, l’enfant commence à venir et madame accouche. Juste quelques médicaments du carton ont été utilisés. Dès qu’elle a eu son bébé, la sage-femme retire l’ordonnance qui était dans le carton qu’elle lui remet et s’en va avec le carton entier.
    Lorsque madame a été transférée dans une chambre de la maternité, j’ai demandé s’il n’y avait pas de reste de médicaments. Grande était ma surprise lorsque j’ai appris les faits. De plus, j’ai appris qu’avant l’injection, la sage-femme aurait dit que l’ampoule injectable faisait deux mille francs. Elle m’en a pris trois fois plus. J’ai réclamé le reste de mes médicaments à la responsable des sages-femmes en vain jusqu’à notre sortie de la maternité. Ce sont des pratiques courantes. On te fait acheter des médicaments dont tu n’as pas besoin. Ils les gardent par la suite par devers eux qu’ils revendent à d’autres patients.
    Juste ce petit témoignage, sinon y a trop à dire sur les agents de santé en matière de corruption. Et c’est quand ils te sentent dans la détresse qu’ils te font ces genres de coups.

  • Le 6 février 2020 à 20:00, par Bob En réponse à : Corruption dans le secteur de la santé : Un business sur la douleur et la misère

    Ce phénomène est sans conteste l’héritage de pas moins de 10 à 20 ans d’une éducation ratée de nos élites. Le plus grave est que ce sont ceux supposés etre les adeptes de Hypocrate.
    Avec ça, il ne faut pas s’étonner que de nos jours, des burkinabe retournent leurs armes contre d’autres burkinbe sous prétexte de terrorisme.

  • Le 7 février 2020 à 13:43, par Ka En réponse à : Corruption dans le secteur de la santé : Un business sur la douleur et la misère

    Yvette Zongo : Le titre de votre analyse devait être, ‘’’Tant que les ‘’élus’’ pourront piller les caisses !’’’ Car, la racine de la corruption est au sommet de l’état. Tout ce que nous voyons c’est du verbiage. Tant que les "élus" pourront piller les caisses, biens et ressources de l’Etat en toute impunité, cette conception du pouvoir et ses conséquences néfastes perdureront, et les petits fonctionnaires en profiteront pour arnaquer la population sans craindre quoi que ça soit comme ce douanier avec des cantines pleines des billets de banque chez lui, tant dis que 99% de la population du Burkina n’ont pas un bon repas par jour.’’’

    Dans une république bananière comme le nôtre depuis plus de 30 ans, la corruption est la force des lois. Vue de l’extérieur, elle n’est pas avantageuse, mais quand on est à l’intérieur, elle arrange tout le monde. Il n’y a donc aucune volonté réelle d’y mettre fin, même si, pour plaire aux investisseurs naïfs, on fait semblant. Avec la venue de Roch Kaboré au pouvoir, on a cru bêtement que ça allait changer, mais quand on regarde un peu on voit que c’est pire.

    Et la question que je pose au premier Burkinabé : ‘’’Que faisons-nous, monsieur Le Président avec la Charte de bonne gouvernance ? Comment attendre d’un ministre un résultat quand sa nomination ne dépend pas de sa compétence, mais de sa capacité à bien "gratter le dos" ? Comment ce ministre comme celui qui a pu construire dans son village une villa de centaines millions dont on connait le salaire d’un ministre au Burkina ? Peut-il se sentir redevable auprès du peuple quand il sait que sa "présence là où il est " ne dépend pas du résultat de sa gestion, mais juste de la longueur de ses griffes à " bien gratter le dos de son mentor ?’’ Le problème est très simple : il y a tellement de malversations dans l’entourage du pouvoir, et à tous les niveaux que personne n’agit avec la morale. Quand le bon exemple viendra de haut, peut-être que ça changera. Mais pour cela, il faut sanctionner de manière sévère et juste ceux qui se sont enrichis de manière illicite. Surtout le problème est que le Burkina est pourri jusqu’à la moelle et l’impunité est la règle.

    Aux petits fonctionnaires et cadres de la fonction public, je vous dit que le Burkina doit rattraper son retard en matière de capacité de travail, car l’émergence, c’est à force de volonté, de travail et de sueur que cela s’obtient et non la corruption, et surtout pas à la faveur d’un quelconque "rattrapage." On n’émerge que par la stricte application de la devise du pays (je parle de " Patrie-Discipline-Travail et pas du franc CFA. Regardez les pays émergents ou qui ont récemment émergé comme la Chine, Corée (du Sud), l’Inde, au lieu d’avoir les yeux rivés sur votre nombril et vous vautrer dans la corruption, le mieux est d’être honnête en servant le pays,

  • Le 7 février 2020 à 17:00, par kassoum En réponse à : Corruption dans le secteur de la santé : Un business sur la douleur et la misère

    C,est bien de mener ces enquetes et de les publier mais comme elle ne sont jamis suivis d’action ca cree un climat de laisser aller et d’impunité .Il faut mettre en place de unités anti corruption une force policiere qui peut arreter les agents pris en flagrant delits de corruption.L’etat semble ne pas manifester un interet serieux a combattre e phenomene.Sous d’autres cieux on tend des pieges habiles ,on promeut la denonciation des actes reprehensibles mais chez nous tout est fait pour que la corruption prospere de la base jusqu’au sommet de notre administration.
    L’etat ne recrute pas en grand nombre ses agents .Beaucoup de personnes se sont formé parallelement et ont integré la fonction
    c’est comme s’il avait acheter leurs postes et doivent rentrer en possession des sommes faramineuses depensées pour leurs formationsEn outre les mentalites chez nous encouragent ctte meme corruption.Vous allez dans un service vous y trouver des gens qui sont arrivés bien avant vous mais qui veulent etre servis avant tout le monde.Tout le monde corrompt tout le monde au Burkina .Pour avoir une installation rapide du courant il faut donner 25 000 cfa a la sonabel,les papiers de votre parcelle 500 000cfa .Un policier vous arrete pour une carte grise 10 000cfa.Arretons de verser ces pots de vin. L’etat doit aussi payer des salaires decents.arreter de payer les agents au lance-pierre dans un contexte d’inflation incontrolee.apres tout cela il faut sevir contre la corruption.les autorites elles doivent etre probes pour l’instant on peut dire que le poisson pourrit toujours par la tete.en genral les dirigeants des pays pauvres sont les plus riches dans le monde leurs familles ,leurs amis,leurs maitresses n’ont pas besoin d’etudier ou de qualifications pour reussir.

  • Le 7 février 2020 à 17:03, par Bonjour En réponse à : Corruption dans le secteur de la santé : Un business sur la douleur et la misère

    Les témoignages sont poignants.
    Voilà ce que nous a laissé 27 ans de compaorose, remplacée par ses élèves

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