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7e réunion ministérielle des pays du C-4 : Les ministres du Commerce dénoncent les distorsions des échanges créées par les subventions internes du coton

Publié le mercredi 29 janvier 2020 à 22h47min

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7e réunion ministérielle des pays du C-4 : Les ministres du Commerce dénoncent les distorsions des échanges créées par les subventions internes du coton

La ville de Koudougou capitale de la région du Centre-Ouest du Burkina, a accueilli le mercredi 29 janvier 2020, la septième réunion ministérielle de coordination des quatre pays co-auteurs de l’initiative sectorielle en faveur du coton (C-4). Un rendez-vous qui se tient chaque année autour des défis de la filière coton pour les pays membres du C-4. La cérémonie d’ouverture a eu lieu sous le patronage du premier ministre, Christophe Dabiré.

Ce sont les ministres du Commerce et de l’Industrie du Bénin, du Burkina Faso, du Mali et du Tchad, accompagnés de leurs délégations, qui se sont retrouvés pour cette septième réunion de coordination des quatre pays co-auteurs de l’initiative sectorielle en faveur du coton (C-4). A ce rendez-vous de Koudougou, le ministre béninois du Commerce et de l’Industrie Shadiya Alimatou Assouman, par ailleurs coordonnatrice du C-4, n’y a pas pris part.

Sa voix a été portée par son homologue tchadien, Achta Djibrine Sy. L’objectif de cette septième réunion a été de faire l’état des lieux des négociations sur le coton à la 11e conférence ministérielle de l’OMC à Buenos Aires et d’adopter une stratégie de négociation pour la douzième conférence qui se tiendra à Nur-Sultan en Kazakhstan en juin 2020.

C’est donc une coutume de discuter chaque année autour des défis majeurs de la filière coton à cette réunion des ministres du Commerce et de l’Industrie des pays membres du C-4. Les différents ministres du C-4, qui se sont succédés à la tribune des allocutions, ont reconnu unanimement que le coton joue un rôle stratégique dans l’économie des pays membres du C-4 et constitue un espoir pour l’atteinte des Objectifs de développement durables (ODD). Selon eux, il contribue à environ 12% du Produit intérieur brut (PIB) de ces pays, 40% de leurs recettes d’exportations et 70% de leurs recettes agricoles. Au cours de la campagne cotonnière 2017-2018, les quatre pays co-auteurs de l’initiative, ont occupé les premières places dans la culture de l’or blanc en Afrique, avec une production totale d’environ 820 000 tonnes de fibres de coton totalisant plus de 544 milliards de F CFA de recettes.

Pour ces ministres du C-4, le coton africain est naturellement compétitif, mais souffre des effets des subventions accordées par certains pays développés et en développement, à la production et à l’exportation du coton. Ces subventions qui ont des effets de distorsion des échanges, occasionnent la baisse du prix du coton sur le marché international. Ce soutien est évalué, par la coordonnatrice du C-4, à 6 milliards de dollars américains. Cette politique de subvention, objet de distorsion des échanges et limitante de la compétitivité du coton africain en général, est l’une des préoccupations majeures des ministres du Commerce du C-4.

C’est pourquoi, la question du coton occupe une place importante dans les négociations du programme de Doha pour le développement, souligne le ministre du Commerce du Burkina, Harouna Kaboré. Il ajoute que les pays du C-4 se réunissent annuellement pour faire le point des négociations à l’OMC et définir des perspectives en vue de booster le secteur coton dans ces différents pays de l’Afrique Centrale et de l’Ouest.

Parmi les points examinés à cette septième réunion, le ministre du Commerce burkinabè, Harouna Kaboré, a rappelé qu’il s’agit du projet de décision sur le coton du C-4 à la douzième conférence ministérielle de l’OMC en juin à Nur-Sultan au Kazakhstan, le projet de déclaration ministérielle de Koudougou sur le coton, la mise en œuvre du programme « route du coton » et le projet relatif au transfert de technologie pour les produits du coton. Il y a eu en outre le plan d’action du budget biennal 2018-2019 de la coordination du C-4 et le statut d’observateur au C-4.

Cette septième réunion a connu la présence très saluée du ministre nigérien du Commerce et de la délégation de la république de Côte-d’Ivoire, qui étaient présents en qualité d’observateurs. Pour le cas de la Côte-d’Ivoire, le représentant du ministre du Commerce a affirmé la disposition du pays à devenir le cinquième membre du C-4, parce que selon lui, la Côte-d’Ivoire produit aussi du coton en quantité et est devenue le 3e pays africain producteur du coton, après le Mali et le Bénin.

L’ambassadeur de l’Union européenne présente aussi à la rencontre a souligné que l’Union européenne ne figure pas parmi les pays producteurs du coton, ni parmi ses importateurs. Mais, elle est l’un des premiers partenaires du C-4 et reste solidaire aux décisions qui sortiront des rencontres de la coordination.

A l’issue des travaux les votes ont placé le ministre Harouna Kaboré à la tête de la coordination du C-4 en remplacement du ministre béninois, Shadiya Alimatou Assouman. La passation de charge a été assurée par le ministre Achta Djibrine Sy du Tchad, représentant la coordonnatrice sortante. Harouna Kaboré a remercié ses pairs pour la confiance portée au Burkina Faso à travers sa personne et promis conduire le bateau à bon port, avec l’accompagnement de tous. Il a en outre annoncé la deuxième édition du Salon international du coton et du textile (SICOT) qui se tient les 30 et 31 janvier 2020 dans la même ville de Koudougou et qui est une extension des objectifs poursuivis par le C-4.

Etienne Lankoandé
Lefaso.net

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