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Coopération bilatérale : « La France est un partenaire privilégié », selon le ministère de la Santé du Burkina

Publié le mardi 28 janvier 2020 à 22h00min

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Coopération  bilatérale : « La France est un partenaire privilégié », selon le ministère de la Santé du Burkina

« La France fait beaucoup pour le Burkina Faso, mais cela n’est pas suffisamment mis en lumière », foi de l’ambassadeur de France au Burkina, Luc Hallade. C’est fort de ce constat, que l’ambassade a initié la Matinée du partenariat entre la France et le Burkina Faso dont la première édition s’est tenue ce mardi 28 janvier 2020 à l’Institut français de Ouagadougou. Entre autres thématiques abordées, la santé et l’éducation.

Cette Matinée du partenariat entre la France et le Burkina Faso vise à contribuer à rendre visibles les actions de la France au Burkina Faso. Un partenariat qui se matérialise dans plusieurs domaines, dont la santé et l’éducation.

En ce qui concerne le secteur de la santé, ce sont Nadine Tamboura, secrétaire technique chargée de la coopération pour le développement sanitaire au ministère de la Santé et Dr Jean-Jacques Bernatas, conseiller régional Santé mondial qui sont revenus sur la coopération entre la France et le Burkina Faso. Cette coopération se fait à travers deux canaux d’interventions : le canal multilatéral, qui est privilégié et le canal bilatéral.

Sur le plan multilatéral, l’intervention de la France se fait à travers le Fonds mondial qui intervient dans la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme et le fonds GAVI qui intervient dans la vaccination. Et selon Mme Tamboura, en 2018, le Fonds mondial a octroyé 513 millions de dollars US, soit 304 722 000 000 de F CFA au Burkina Faso. Ce qui a permis de mettre 60 000 personnes sous anti rétroviraux, de prendre en charge le traitement de 6 000 personnes atteintes de tuberculose et de distribuer plus de 100 millions de moustiquaires imprégnées à longue durée d’action. Dans le cadre de la lutte contre le VIH, le Fonds mondial a aussi alloué 53,4 millions de dollars US, soit plus de 31 milliards de F CFA pour la période 2020-2023.

En 2019, le Fonds mondial dont la France est le 2e contributeur a octroyé 47 millions de dollars US soit 27 918 000 000 de F CFA au Burkina Faso. Le quota de la France dans ce financement est de 4,2 millions de dollars US, soit 2 494 800 000 F CFA.

Au titre du Fonds GAVI, de 2000 à 2019, ce sont 247, 5 millions de dollars US soit plus de 147 milliards de F CFA qui ont été décaissés dont 23,7 millions de dollars pour la seule année 2019. La France contribue à ce fonds à hauteur de 6% et sa contribution en 2019 s’élève à 1,4 millions de dollars US, soit 831 600 000 F CFA.

En ce qui concerne la coopération bilatérale entre la France et le Burkina Faso dans le domaine de la santé, elle est portée par Expertise France qui met en œuvre l’initiative 5%. Cette initiative dont le Burkina Faso bénéficie depuis 2012 a permis au pays d’avoir en terme d’expertise, 32 missions et de mettre en œuvre 11 projets.

Le Burkina Faso a aussi pu bénéficier d’expertise de haut niveau, notamment pour la coordination de l’aide publique dans le domaine de la santé et un appui à la recherche sur les hépatites virales et le VIH, etc. Les CHU du Burkina Faso ont aussi signé des accords de partenariat avec des hôpitaux en France, note Mme Tamboura , qui souligne aussi que la France est un partenaire privilégié du Burkina Faso dans le domaine de la santé.

« En volume financier, le multilatéral compte beaucoup, parce que c’est le moyen d’intervention privilégié de la France. N’empêche que les actions bilatérales sont plus proches des partenaires et renforce les actions menées par le Fonds mondial, qui parfois ne sont pas visibles. Parce qu’on met un gros budget au niveau de Genève au Fonds mondial, mais concrètement, on ne le voit pas arriver ici. On sait qu’on contribue à hauteur de 13% au Fonds mondial et cet argent n’est pas fléché France, mais il est là. Et il compte pour 4,2 millions de dollars en 2019. Pour les trois années à venir, la quote-part de la France sera estimée à 6 à 7 millions de dollars par an pour la lutte contre les maladies rien que par le canal multilatéral qui n’est pas visible, mais qui est là », relève Dr Jean-Jacques Bernatas.

Le Burkina Faso devrait également de nouveau adhérer au Fonds français MUSKOKA qui apporte un appui ciblé dans le domaine de la santé sexuelle, reproductive, et santé de la mère, de l’enfant et de l’adolescent.

Plus de 4000 salles de classe construites par an grâce à l’AFD et d’autres partenaires technique et financiers…

La France intervient également dans le secteur de l’éducation à travers l’Agence française de développement (AFD), qui travaille en collaboration avec d’autres partenaires techniques et financiers pour accompagner le ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales (MENAPLN).

Ils appuient ainsi le ministère principalement dans la programmation et la planification de ses activités. Ils financent le ministère à travers trois piliers. Le premier pilier concerne l’accès qui consiste en la réalisation d’infrastructures éducatives ; le 2e pilier est orienté sur la qualité de l’éducation à travers la formation continue des enseignants, etc. Le 3e pilier, concerne le pilotage qui s’intéresse à la planification sectorielle, la déconcentration des moyens, etc.

De façon concrète, assure Séni Ouédraogo, chef de département qualité de l’éducation au Secrétariat permanent du Programme de développement stratégique de l’éducation de base, « sur le 1er pilier, le MENAPLN en collaboration avec ses partenaires techniques et financiers construit environ 4 000 salles de classe, recrute en moyenne par an 3 000 enseignants pour le primaire, 1 000 enseignants pour le post-primaire et le secondaire, 500 enseignants pour le préscolaire. En ce qui concerne le 2e pilier, nous achetons par an environ 15 millions de manuels scolaires. Nous achetons aussi pour environ 30 milliards de vivres pour nourrir les enfants dans les cantines. »

En matière de sciences et d’enseignement supérieur, la France demeure la première destination pour les étudiants burkinabè avec 1 700 étudiants. Et pour la seule année 2019, l’AFD a signé avec ses partenaires burkinabè, deux nouvelles subventions de 15 millions d’euros, soit environ 10 milliards de F CFA, l’une concernant l’éducation et l’autre, la formation professionnelle et l’emploi.

Un appui important donc qui méritait d’être mis en exergue lors de cette Matinée de partenariat renouvelé entre la France et le Burkina Faso.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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