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Réduction des inégalités au Burkina : L’ONG Oxfam en appelle à des engagements des gouvernants

Publié le samedi 25 janvier 2020 à 21h43min

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 Réduction des inégalités au Burkina : L’ONG Oxfam en appelle à des engagements des gouvernants

Comme à l’accoutumé, l’ONG Oxfam a présenté son rapport sur les inégalités dans le monde ce 25 janvier 2020. Au Burkina Faso, la pauvreté persiste du fait des inégalités basées sur le genre et de mobilisation fiscale.

En 2020, l’inégalité, cette notion définie par l’écart ou la différence dans l’accès aux ressources, aux services sociaux de base ou à l’espace politique par différents groupes de la population est toujours prégnante dans le monde et exacerbée en Afrique.

Les 22 richissimes du monde détiennent des ressources dépassant le double des richesses de toutes les femmes d’Afrique. Une inégalité favorisée par les politiques publiques et une inégalité dans l’exécution des tâches, selon les experts de l’ONG et ses partenaires. En effet, révèle le rapport, 42% de femmes en âge de travailler n’occupent pas d’emplois rémunérés contre 6% des hommes du fait de leurs responsabilités en matière de travail non rémunéré.

Mais ce qui crée l’onde de choc dans ce rapport, c’est que les gouvernements ouest-africains « exacerbent » les inégalités. Ainsi donc, ils « sous-financent les secteurs publics tels que l’éducation, la santé, le secteur agricole. Pendant ce temps, sous taxent les entreprises et les plus riches et mènent inefficacement la lutte contre la corruption ». Le Burkina Faso, n’est pas en reste. Pis, il fait partie de ces pays les moins engagés en matière de droit de travail.

Pour preuve, le travail de soin, résumant les charges domestiques ou ménagères est assuré par les filles et les femmes dans la pauvreté ou issue de groupe victime de discrimination basée sur le genre, l’origine ethnique. Or jusqu’à présent le travail de soin contribuait à l’économie mondiale à hauteur d’au moins 10 800 milliards de dollars. L’autre revers de cette situation est qu’elle handicape le développement puisque plus les femmes seront chargées, plus elles seront moins capables de travailler pour le développement du pays.

Au Burkina Faso, le travail non rémunéré contribue à 65% du produit intérieur brut (PIB). Ce que Mariame Ouattara qualifie de manque à gagner. Selon ses explications, quand on dit rémunérer, ce n’est pas le salaire seulement, c’est la comptabilisation de ces activités dans l’économie nationale. Jusqu’à présent non faite, elle plaide à ce que les états puissent être faits sur la question. Et il faut que cela change, s’insurge Dr Mariame Ouattara, experte en genre. Parceque , tout le monde a besoin des soins domestiques. Et tant qu’on ne les a pas, nous sommes improductifs en dehors de la maison. « C’est le socle du développement qu’il faut prendre en compte et valoriser avec des infrastructures, avec des technologies et avec des ressources », préconise- t-elle

En plus de présenter les résultats de leurs recherches, l’ONG et ses partenaires formules les recommandations pour la réduction considérable des inégalités. En ce qui concerne le Burkina Faso, il s’’agira « d’investir dans les services publics chargés de rééquilibrer la responsabilité du travail de soin de façon disproportionnée aux filles, de mettre un terme à l’extrême richesse pour éradiquer l’extrême pauvreté ».

On sait quelles sont les entreprises qui accumulent les richesses. Il va falloir revoir la fiscalité au niveau de ces entreprises. « Si on arrive à construire une politique autour de la réduction de cette fraude, on pourrait gagner pas mal de revenus et investir dans les secteur sociaux », a rappelé Sosthène Konaté, chef de programme à Oxfam.

Mariam OUEDRAOGO
Lefaso.net

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