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Aide publique au développement : « Les autres pays du monde nous aident parce qu’ils ont des intérêts à défendre », estime l’économiste Taladidia Thiombiano

Publié le mercredi 22 janvier 2020 à 21h51min

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Aide publique au développement : « Les autres pays du monde nous aident parce qu’ils ont des intérêts à défendre », estime l’économiste Taladidia Thiombiano

Plus de soixante années après les indépendances des pays africains, les pays développés continuent de leur apporter de l’aide appelée « aide publique au développement ». Malgré la taille de cette aide et ses taux très abordables, la pauvreté se montre toujours sévère au sein de ces pays africains, rendant ces derniers toujours dépendants. Pourquoi ce constat amer pour les pays africains ? A quoi sert exactement l’aide publique au développement ? Taladidia Thiombiano, professeur d’économie à la retraite et directeur de l’Institut de formation et de recherche en économie appliquée Thiombiano (IFREAT), donne son point de vue, dans une interview qu’il nous a accordée, le jeudi 16 janvier 2020.

Lefaso.net : Comment définissez-vous l’aide que l’Occident accorde à chaque fois aux pays africains ?

C’est ce qu’on appelle l’aide liée, en ce sens qu’elle ne vous permet pas de vous passer de cette aide. Dans tous les cas, après 60 ans d’indépendance, la plupart des pays africains ne devraient plus avoir besoin de cette aide. Il s’agit de l’aide alimentaire, des appuis budgétaires, de l’aide militaire, etc. Est-il normal qu’on ait besoin de l’aide d’un pays tiers pour payer ses fonctionnaires, pour défendre son territoire ?

Dans quel contexte cette aide est-elle servie à ces pays ?

Dans un contexte de mendicité allant dans le sens de la survie. Un contexte de dépendance permanente.

Pourquoi la plupart des économistes soutiennent que cette aide n’est pas appropriée et vont même jusqu’à demander sa suppression ?

Je ne sais pas si c’est la plupart des économistes, mais ce dont je sais, les intellectuels progressistes, qu’ils soient économistes ou non savent que l’aide n’est jamais désintéressée. C’est normal que les intellectuels et non les diplômés, constatant que cette aide nous maintient dans la dépendance, depuis 60 ans, soient amenés à dire que cette aide n’est pas appropriée, elle est aliénante. On se laisse aller à des solutions de facilités.

Et vous, que pensez-vous de cette aide servie à chaque fois sur un plateau d’or ?

Le plateau d’or sur lequel cette aide est servie est un plateau confectionné avec l’or des pays en développement et notamment de l’Afrique. Interrogez-vous sur les conditionnalités de cette aide ? Voilà ce que dit le président français à propos de l’aide contre le terrorisme : « Moi j’ai mon idée. Mais que ces gens-là disent qui se fait tuer pour leurs enfants. Moi je sais qui est tombé pour la sécurité des Maliennes et des Maliens, des Nigériens, des Burkinabè : des soldats français. Je le fais en conscience quand je décide de les envoyer là-bas ».

Autrement dit, le président français qui accepte le « Mouvement des Gilets jaunes en France », qui ne répriment pas les revendications légitimes du peuple français au sujet de la réforme des retraites, invite les présidents du G5 Sahel à réprimer leurs peuples pour qu’ils ne manifestent pas contre l’impérialisme français lorsqu’il fait occuper illégalement une partie du territoire malien (Kidal) par des trafiquants. Je pose la question à Macron : qu’aurait été la réaction des français si les Alliés avaient interdit à l’armée française après la libération de pénétrer en Normandie illégalement tenue par le Troisième Reich ?

Récemment, vous avez accordé une interview à notre journal, dans laquelle vous affirmiez ceci : « si on nous prive de l’extérieur, nous allons retourner à l’âge de la pierre taillée ». Une affirmation qui a fait polémique en son temps. Qu’avez-vous voulu dire exactement ?

D’abord je voudrais rectifier ce que vous avez mis en titre au départ dans votre site du 30 décembre 2019 . « Si on nous prive de l’aide extérieure, nous allons retourner à l’âge de la pierre taillée », dixit le Pr Taladidia Thiombiano ». Je n’ai jamais dit cela. Même dans mes habits d’élève au lycée Technique de Ouagadougou, je n’ai jamais pensé que l’aide pouvait nous faire sortir du sous-développement.

Voilà ce que j’ai dit en substance : « si on nous prive de l’extérieur, nous allons retourner à l’âge de la pierre taillée ». En d’autres termes, en tant que pays enclavé d’une part, d’autre part, si on prive un pays quel qu’il soit de la coopération internationale, ce pays va vivre en autarcie. Il n’y aura pas d’échanges. Dans un tel contexte de repli total sur soi-même, le pays est obligé de réinventer la roue.

Aucun pays ne peut produire tout, c’est pourquoi on parle de sécurité alimentaire par exemple au lieu d’autosuffisance alimentaire. En autarcie, vous devriez fabriquer tous vos instruments de production à l’aide de moyens rudimentaires, vous n’échangez avec personne. Vous voyez que le président américain malgré son nationalisme primaire est obligé de faire des concessions commerciales avec le reste du monde, notamment la Chine. Coopérer avec le reste du monde et aide extérieure sont deux notions différentes.

Les pays occidentaux prêtent de l’argent à des conditions très souples, parfois même à des taux de 0%, sur une période plus ou moins longue. Ne pensez-vous pas que c’est la mesure qui sied pour des économies faibles comme les nôtres ?

Vous savez, ces pays ne sont pas des philanthropes. Selon Pablo Laixhay (2017), lorsque les colonies prirent leurs indépendances, à partir des années 1960, les dettes que les colonisateurs avaient contractées soit disant que c’est pour le développement de ces colonies ont été transférées aux pays nouvellement indépendants.

Il conclut en ces termes : « Ainsi ces pays naquirent avec une charge financière : la dette coloniale. Leurs situations économiques ne leur permettaient pas de supporter le poids de ces crédits. Pour y faire face, ces jeunes pays ont alors dû contracter de nouveaux prêts auprès de leurs anciennes métropoles ou auprès des Institutions financières afin de rembourser les anciens. C’est ce qu’on a appelé le roulement de la dette ou roll-over ». La machine de l’endettement était enclenchée. Je ne vous en dirai pas plus, vous avez l’histoire de la dette

Vous comprendrez pourquoi le président Thomas Sankara avait dit à Addis Abeba devant ses pairs de ne pas payer la dette. Je renchéris en disant même si le taux est à 0%.

Est-ce les conditions qui entourent l’aide qui constituent le problème, ou bien c’est l’usage que nous faisons de cette aide ?

Il y a d’une part les conditions qui entourent cette aide. Il s’agit de l’aide liée surtout quand elle est bilatérale. Quand la Chine dit qu’elle aide un pays, non seulement le matériel importé vient de la Chine mais le plus souvent la main-d’œuvre aussi est chinoise. Quant au second volet de votre question, voici la réponse d’un éminent économiste occidental Joseph E. Stiglitz, économiste en chef de la Banque mondiale de 1997 à 1999, prix Nobel d’Economie, qui affirme : « Dans de nombreux cas, les prêts étaient destinés à̀ corrompre des gouvernements pendant la guerre froide. Le problème n’était pas alors de savoir si l’argent favorisait le bien-être du pays, mais s’il conduisait à une situation stable, étant donné les réalités géopolitiques mondiales ».

Depuis les indépendances, les pays africains ont toujours été soutenus par l’extérieur en l’occurrence l’Occident. Est-ce que si l’on n’avait pas obtenu ces appuis extérieurs, on serait à ce stade actuel du développement ?

D’abord je vous dirai que les autres pays du monde ne nous aident pas parce que nous sommes des êtres humains comme eux, mais parce qu’ils ont des intérêts à défendre. D’une part, pour les matières premières dont regorge le continent africain et dont les industries de ces pays ont besoin pour leur propre développement ; d’autre part, pour garantir les débouchés pour leurs propres produits. Au-delà de ces aspects purement économiques, il y a des objectifs géopolitiques (stationnement d’armées, soutien politique dans les instances internationales, etc).

De plus, les Africains n’ont jamais demandé à être colonisés et à être « civilisés ». C’est un problème de redevabilité. Lorsque le président français Macron en fait un drame après la mort de ces 13 soldats au Mali et oblige les chefs d’Etat du Sahel à défiler à Pau pour s’incliner devant les tombes de ceux-ci (ces soldats sont des victimes de la politique néocoloniale de leurs présidents successifs, je pose la question de savoir, combien d’Africains et notamment de Maliens, Burkinabè et Nigériens sont morts lors des première et seconde guerres mondiales ? Combien de nos parents sont morts pour des guerres expansionnistes (parce que coloniales) en Indochine (Vietnam aujourd’hui) ? Combien de nos parents sont morts en Algérie (pays africains) ? Quels hommages ont été rendus à ces Maliens, Nigériens et Burkinabè morts ou blessés pour des guerres injustes ? Autant de questions que je pose au président français, Emmanuel Macron.

Ce n’est pas une aide, mais c’est une redevabilité que la France nous doit. D’ailleurs, la soi-disant aide contre la lutte anti-terroriste, qui a créé ces terroristes ? N’est-ce pas la France, avec Nicolas Sarkozy, la Grande Bretagne avec son Premier ministre Tony Blair et les Etats-Unis avec le président Barack Obama ? C’est eux qui ont tapé dans l’essaim d’abeilles en tuant Kadhafi de Lybie, Saddam Hussein d’Irak et ont jeté ces nuées sur les routes du Sahel. C’est normal qu’ils contribuent à payer le lourd tribut.

Enfin, il faut rappeler que pour que nous soyons perpétuellement dépendants de l’aide, il fallait qu’on mette à la tête des pays africains, des chefs d’Etat acquis à la cause de l’impérialisme. Pour ce faire, les pays occidentaux ont fait assassiner les consciences des peuples, à savoir les dirigeants éclairés (Patrice Lumumba de la RDC, Sylvanus Olympio du Togo, Ruben Um Nyobe du Cameroun, Amilcar Cabral de la Guinée Bissau, Sankara du Burkina Faso, etc) qui auraient mené l’Afrique vers un développement endogène, autocentré, auto entretenu. En détruisant nos religions traditionnelles pour les remplacer par les religions dites révélées, le colonisateur a endormi pour longtemps la conscience africaine.

Une question spécifique au Burkina, qui n’en demeure pas moins liée à l’aide publique, est celle des grandes lignes des finances publiques de Tiémoko Marc Garango. Qu’en a-t-il été exactement ?

Vous faites bien de revenir sur la question. En effet, dans votre transcription de mes réponses à vos questions passées, vous avez écrit que Marc Garango était Premier ministre. J’ai dit qu’il était ministre des Finances et qu’il avait sorti même à cette occasion un livre intitulé « Le redressement financier de la république de Haute Volta ».

Dans ce livre paru aux Presses africaines (1971), il explique sommairement l’état des finances publiques du pays au lendemain du 3 janvier 1966. Il montre aussi comment les militaires appelés au chevet du pays avec à leur tête, le général Sangoulé LAMIZANA, ont redressé sans aide extérieure mais uniquement avec les sacrifices (contribution patriotique) des Voltaïques ces finances publiques. Ce qui est intéressant dans ce livre, c’est qu’il rappelle que « jusqu’en 1964, l’aide de la France sous forme de subventions massives et d’avances de trésorerie (il n’y avait pas encore séparation des Trésors voltaïque et français), la mise en œuvre des artifices comptables et le prêt du Ghana, ont masqué les réalités »

Vous remarquerez que jusqu’en 1964, il n’y avait pas de séparation de caisse entre le Trésor voltaïque et le Trésor français. Vous comprendrez aussi que quand les intellectuels progressistes, la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF), l’Union générale des étudiants voltaïques (UGEV) parlaient d’indépendances octroyées, de néo colonies, etc. c’est une réalité. La vérité scientifique nous rattrape.

Que préconisez-vous en tant qu’économiste aux pays qui reçoivent cette aide au développement ?

Il faut souligner qu’au-delà de tout ce que j’ai dit sur l’aide, les Africains ont aussi une grande part de responsabilité dans notre situation actuelle. Non seulement beaucoup ont été des traîtres pour vendre leurs propres frères, pour faire assassiner des hommes valeureux, pour envoyer nos propres frères à la Cour pénale internationale (CPI) qui est une création des pays occidentaux alors qu’eux-mêmes n’y envoient personne.

Pire, un ressortissant d’un pays occidental qui commet un crime en Afrique ne peut et ne doit pas être jugé en Afrique car cette justice est corrompue, comme si l’Afrique était l’inventeur de la corruption et avait le monopole de la corruption. Je rappelle pour mémoire pour ce qui est de la France l’affaire du Canal de Panama (1892), le dossier du Canard enchaîné sur les diamants du président Giscard d’Estaing en RCA avec l’empereur Bokassa (1979), l’affaire du financement de Kadhafi pour soutenir la campagne électorale du président Nicolas Sarkozy (Médiapart 2012), et j’en passe.

Ce que je propose, l’Afrique doit se battre pour réduire autant que possible cette aide avec l’objectif de s’en passer dans un bref délai. L’Afrique est le continent d’avenir du XXIie siècle. Elle regorge de toutes les matières premières, d’une population jeune qui ne demande qu’à être utilisée rationnellement. Ce n’est pas normal que 60 ans après les indépendances on soit encore en train de nous envoyer du sorgho américain ou du maïs de bétail pour nous nourrir.

Les Etats africains sont comme certains de nos parents au village, vous leur donnez de l’argent aujourd’hui en espérant qu’ils vont investir pour ne plus dépendre de vous, demain si vous revenez ils tendent encore la main parce que ce que vous leur avez donné, ils ont consommé tout pour attendre encore d’autres dons. Et vous voyez qu’avec nos parents nous sommes dans une spirale infernale. Il en est de même de nos Etats avec l’aide internationale.

Enfin une question hors sujet de l’aide publique. Dans la future monnaie de l’UEMOA, appelée « Eco », est-ce qu’une dévaluation est-elle prévisible ? Quelles sont les conditions pour qu’une monnaie soit dévaluée ?

Indépendamment du problème précédent, les questions monétaires sont des questions complexes. Pour qu’on se comprenne bien, je vais commencer par donner une définition de la dévaluation. Au sens académique du terme, une dévaluation est la modification du taux de change officiel d’une monnaie (parité) par rapport à une monnaie internationale de référence telle que le dollar, l’euro, l’or, etc., par exemple. En d’autres termes, la dévaluation consiste à faire baisser d’un certain pourcentage la valeur de la monnaie locale par rapport aux autres monnaies. C’est une diminution du pouvoir d’achat de cette monnaie.

La dévaluation est différente de la dépréciation de cette monnaie qui peut être due aux mauvaises performances successives d’une économie, entraînant une baisse de la demande de cette monnaie. Cette situation peut conduire à une dévaluation si les contreperformances économiques du pays se poursuivent. Quoiqu’il en soit, une dévaluation est un pari risqué quels que soient les soubassements théoriques. On peut citer la dévaluation du FCFA en 1994. C’est pourquoi dans le cas d’une zone monétaire qui doit se construire comme la CEDEAO, la parité initiale de l’Eco doit relever d’une approche systémique, d’un calcul savant prenant en compte les intérêts des différents pays de l’Union afin de minimiser les désavantages prononcés pour les uns et les autres.

Par rapport à votre première question, oui, une dévaluation est possible. En fait, il faut commencer par préciser qu’une dévaluation est une politique économique dont l’objectif est de réajuster certaines grandeurs macroéconomiques. Il s’agit d’améliorer la compétitivité en termes de prix. Je ne rentre pas dans les détails. De ce fait, si comme le soulignent la plupart des économistes africains, le F CFA est une monnaie surévaluée, cela empêche les pays de la Zone CFA d’être compétitifs.

Dès lors, il n’y a aucune raison de ne pas ajuster la nouvelle monnaie qu’est l’Eco à sa vraie valeur par rapport à un panier de monnaies internationales (dollar, euro, yuan, yen) qui nous servent de transactions. Donc, il ne faut pas que les populations de la Zone voient en la dévaluation une catastrophe, un séisme. Le Ghana avec le Cedi, le Nigeria avec le Naira, l’Afrique du Sud avec le Rand dévaluent fréquemment et ce n’est pas pour autant que leurs économies sont moins performantes que celles des pays de la zone FCFA à parité fixe.

Quant à votre seconde question, relative aux conditions pour recourir à une dévaluation, il en existe une multitude ; aussi au regard des complexités je vais essayer de simplifier ma réponse en allant à l’économie facile. Il convient de signaler qu’il est difficile sinon impossible de discerner les conséquences du taux de change des conséquences afférentes aux autres moyens d’action (manipulation des taux d’intérêts, subventions ; fiscalité) de la politique économique.

La raison en est que la politique de change est une mesure d’accompagnement parmi d’autres et ses effets restent liés à ceux des autres mesures économiques, monétaires et budgétaires. Pour revenir à la question, la démarche est qu’il faut examiner le niveau d’un certain nombre de clignotants macroéconomiques tels que : l’état de la balance commerciale, le niveau de dégradation de la balance des paiements, le déficit des finances publiques.

Le mauvais état de ces agrégats sur une longue période du point de vue de la théorie économique peut conduire à la dévaluation afin d’améliorer ces données. Je souligne que s’il arrivait que l’Eco soit dévalué, les pays concernés espèrent relancer aussi la consommation des biens nationaux au détriment des biens importés, qui deviendront plus chers. Une des conditions du succès de la dévaluation est que les Etats ne cèdent pas aux revendications salariales par des augmentations de salaires.

D’un autre côté, ils doivent stimuler la production pour faire face à un accroissement de la demande de biens nationaux de manière à éviter la flambée des prix. L’Etat doit éviter aussi de continuer à subventionner les produits importés (riz, maïs, huile, etc) qu’un pays peut produire. Autant de conditions nécessaires mais pas suffisantes pour le succès d’une dévaluation. En fait, ce sont ces mesures qui font que les agents économiques redoutent la dévaluation.

Propos recueillis par Etienne Lankoandé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 22 janvier 2020 à 22:30, par Direct En réponse à : Aide publique au développement : « Les autres pays du monde nous aident parce qu’ils ont des intérêts à défendre », estime l’économiste Taladidia Thiombiano

    Tres bon article ça m’a replongé dans le passé. J’ai eu comme sujet d’économie au BAC la dévaluation.

  • Le 23 janvier 2020 à 09:17, par Hamon En réponse à : Aide publique au développement : « Les autres pays du monde nous aident parce qu’ils ont des intérêts à défendre », estime l’économiste Taladidia Thiombiano

    Merci encore professeur Taladidia Thiombiano pour cet interview. Les leçons à retenir, premièrement l’Afrique est mal partie. Deuxièmement, un prêt même assorti de taux zéro de remboursement est mauvais. Troisièmement, l’Occident a tapé dans les essaims d’abeilles en Libye et en Irak et la nuée de djihadistes s’est propagée partout en Afrique pour semer la désolation terroriste. Quatrièmement, en détruisant nos religions traditionnelles pour les remplacer par de religions importées dites révélées, le colonisateur a endormi la conscience africaine. Donc consciemment ou inconsciemment les islamistes de tout bord ainsi que les membres des clergés chrétiens font du mal à l’africain. D’ailleurs écouté la réflexion de cet éminent Français, Michel Onfray qu’il s’appelle : "Je n’ai jamais vu de croyants, même fervents, convaincus de l’éternité au point d’aborder la mort avec envie, désir et gourmandise". A méditer !!!

  • Le 23 janvier 2020 à 09:43, par La vérité En réponse à : Aide publique au développement : « Les autres pays du monde nous aident parce qu’ils ont des intérêts à défendre », estime l’économiste Taladidia Thiombiano

    Bonjour ! Savez-vous ou on peut avoir le livre du prof sur la géomancie ?
    Un contact serait le bienvenu !

  • Le 23 janvier 2020 à 13:03, par mikapanga En réponse à : Aide publique au développement : « Les autres pays du monde nous aident parce qu’ils ont des intérêts à défendre », estime l’économiste Taladidia Thiombiano

    Merci professeur, en un mot la machine de notre propre sous développement est fabriquée à l’étranger et c’est nous qui l’entretenons. A quand le réveil ?

  • Le 23 janvier 2020 à 14:51, par AMKOULEL En réponse à : Aide publique au développement : « Les autres pays du monde nous aident parce qu’ils ont des intérêts à défendre », estime l’économiste Taladidia Thiombiano

    Merci beaucoup cher aîné pour ces éclaires d’analyses. L’africain est endormi pour longtemps par des religions dites relevées. C’est la seule et principale raison, pour moi, qui explique notre situation de mendiant et de boulet pour l’humanité. Un peuple dont la spiritualité est si combattue, niée, effacée ne peut que vivre dans l’indignité totale. Tant que nous n’allons pas corriger ce problème en revenant et en fortifiant notre spiritualité authentique Africaine, nous continuerons à être le peuple le plus bas de la terre, la population la plus crasse de la terre, quelque soit les réussites individuelles du Noir. L’histoire de l’humanité est pleine d’enseignements : le Japon a colonisé presque tous les peuples d’Asie mais le premier acte posé par chacun de ces pays colonisés une fois libéré, c’est de restaurer sa spiritualité authentique. Quand les blancs quittent la Guinée Conakry, après 1958, ils détruisent tout sauf l’église et l’industrie de l’alcool et du tabac. Cela va se passer dans toutes les autres colonies en 1960 et l’on continue de nous convaincre de leur bien. En Asie, des peuples nouvellement indépendants ont littéralement effacé toute trace de l’église, y compris en massacrant sa propre population convertie à la foi occidentale, pour commencer la restauration de la spiritualité locale. Aujourd’hui, est-ce que ces peuples sont-ils au même niveau de bassesse et de sous-développement que nous Africains ? Non. Au Faso, on vit dans le mensonge cru et éhonté en trahissant notre âme. Les 2 seuls secteurs où l’Africain excelle c’est SPORT et MUSIC, car ce sont 2 secteurs où il est VÉRITABLEMENT AFRICAIN dans toute la dimension, en accord total avec lui-même et en parfaite connexion avec toute sa chaîne ancestrale. Tant que nous n’établirons pas cette connexion ancestrale, comme tous les autres peuples de la terre, dans tous les autres domaines, spiritualité, sciences, culinaire, architecture, droit, ....nous ne pourrons pas nous relever et marcher fièrement sur la terre des Hommes. C’est pourquoi le plus riche Noir, le meilleur scientifique Noir, le plus brillant homme Noir restera une serpillière pour essuyer les chiottes des autres peuples.
    Merci cher aîné pour la brillance de vos idées mais il faut initier des actions concrètes, séances d’initiations, ... dans le sens du retour et de restauration de nos spiritualités.

  • Le 23 janvier 2020 à 16:26, par jeunedame seret En réponse à : Aide publique au développement : « Les autres pays du monde nous aident parce qu’ils ont des intérêts à défendre », estime l’économiste Taladidia Thiombiano

    « Ce que je propose, l’Afrique doit se battre pour réduire autant que possible cette aide avec l’objectif de s’en passer dans un bref délai. ». Patron Thombiano, aidez nous davantage à choisir et orienter nos énergies dans cette bataille. J’aimerais mieux voir les feuilles de route d’une telle bataille et ses outils et probabilités et résultats attendus. Comment nous vaincre nous-mêmes pour entamer ? Quelles sont les occasions concrètes d’être vainqueur ? Quelles leçons garder et considérer pour avancer en confiance ? Qu’est-ce qui doit ou peut nous stimuler ou nous éviter l’abandon en cas de cas ? Pardon patron Thombiano, j’ai comme l’impression qu’il nous manque la ténacité quelque part ; et le monde s’évertue à nous traiter toujours comme du n’importe quoi. Vraiment, donnez nous plus de détails de planification ; on veut des tickets de sortie.

  • Le 26 janvier 2020 à 11:41, par Sacksida En réponse à : Aide publique au développement : « Les autres pays du monde nous aident parce qu’ils ont des intérêts à défendre », estime l’économiste Taladidia Thiombiano

    Du reste, merci encore au doyen pour ces analyses, mais notre histoire pas tres lointaine nous donne un exemple de deconnexion et de refus de cette aide qui installe dans notre esprit une mentalite d’assiste perpetuel. En Aout 1983, quand la Revolution est arrivee au pouvoir les caisses de l’Etat etaient vides. Le precedent regime avait du negocie 3 milliards fcfa avec la France. Apres des tractations difficiles, cette somme remboursable a ete retrocedee au regime de la Revolution et depuis durant tous les 4 annees du regime revolutionnaire aucune aide budgetaire n’a ete donnee au Burkina Faso. Cependant, durant tout ce regime des performances economiques, sociales et culturelles ont ete obtenues du fait de la determination et de la gouvernance vertueuse imprimee dans l’Etat. C’est possible, et une question de vision, de volonte politique et de bonne gestion ressources publiques et en donnant la vertu de l’exemple. De plus, il faut que les Dirigeants aient le courage de proceder a la rupture totale d’avec ce systeme de l’esclavagisme monetaire et economique qui bloque le decollage economique de nos pays francophone ; car il est clair que tant que nos operations economiques et monetaires seront sous le couvert de l’etranger, notre developpement sera toujours une duperie et pour ne dire qu’il n’y’aura de developpement. Salut.

  • Le 19 février 2020 à 17:13, par Diakim Boussim En réponse à : Aide publique au développement : « Les autres pays du monde nous aident parce qu’ils ont des intérêts à défendre », estime l’économiste Taladidia Thiombiano

    Article très intéressant. Merci beaucoup Professeur

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