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Entrepreneuriat : La Caravane « Entreprendre à zéro franc » forme plus de 700 jeunes dans le Centre-est

Publié le mardi 21 janvier 2020 à 13h00min

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Entrepreneuriat : La Caravane « Entreprendre à zéro franc » forme plus de 700 jeunes dans le Centre-est

L’Agence de financement et de promotion des petites et moyennes entreprises (AFP-PME) a organisé, le lundi 20 janvier 2020, un séminaire de formation sur le concept « Entreprendre à zéro franc (EZF) », au profit des jeunes de la région du Centre-est. Une session qui se tient dans le cadre de la Caravane « Entreprendre à zéro franc (EZF) » lancée par l’AFP-PME, en juin 2019.

Lancée le 3 juin 2019 dans les Cascades, la Caravane « Entreprendre à zéro franc » séjourne à Tenkodogo, dans le Centre-est, du 20 au 23 janvier 2020. La salle polyvalente de Tenkodogo, qui sert de cadre pour l’activité, refuse du monde. Ils sont plus de 700 jeunes et femmes venus des trois provinces de la région pour prendre part à cette formation animée principalement par le coach Ézéchiel Ouédraogo et son équipe.

La cérémonie d’ouverture qui s’est tenue le lundi 20 janvier 2020, a été présidée par le ministre du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat, Harouna Kaboré. Selon lui, la caravane Entreprendre à zéro franc envisage de former plus de 10 000 jeunes des treize régions du Burkina, avant la fin 2020.

Hadja Mamounata Velegda, PDG du groupe Velegda, a été l’invitée d’honneur de cette cérémonie. Le témoignage de sa vie, à l’occasion, a été très émouvant. Elle raconte être allée s’inscrire à l’école d’où elle a été retirée de force par son père. Revenue à la maison, c’est le manque de 15 F à sa mère pour s’acheter de la cola, qui a poussée la jeune fille de 9 ans, à quitter le domicile familial pour Koupéla, où elle vend des produits pour se trouver un peu d’argent aux fins d’acheter de la cola pour sa maman. Reprise encore de force par son père qui voulu la donner en mariage, celle qui compte parmi les milliardaires aujourd’hui, s’enfuira à Pouytenga. Apres quelques jours de travaux, elle débuta le commerce avec 300 F comme fonds de roulement.

Hadja Mamounata Velegda, invitée d’honneur

A la suite de Hadja Velegda, David Oubda témoigne être venu à Tenkodogo en 1976, à l’âge de 13 ans, pour gérer le moulin à grains de son grand- frère. Il gère si bien que son frère ouvre en 1978 une table de commerce de produits divers pour l’installer. La table devient une grande boutique. Content des bénéfices qu’il a réalisés, le grand -frère lui donne une partie des bénéfices pour qu’il s’installe à son propre compte en 1996. Aujourd’hui, il est propriétaire d’une grande alimentation, de plusieurs écoles allant de la maternelle à la formation professionnelle et d’un centre d’hébergement connu sous le nom de résidence Wendyam.

David Oubda, entrepreneur

Pour le ministre Kaboré, cette formation vise à doter les bénéficiaires de connaissances et de techniques nécessaires pour démarrer sans attendre un financement extérieur, un projet entrepreneurial avec un focus particulier sur l’agrobusiness. Les témoignages des deux modèles, dit-il, sont tellement vivants qu’ils constituent en eux-mêmes des modules d’entreprenariat à zéro franc. « Je vous exhorte à être assidus afin de profiter au maximum des connaissances, des expériences comme celles de Madame Hadja Velegda et de Monsieur Oubda David », a-t-il insisté.

Il cite comme avantages, la réduction du capital minimum à 5 000 F CFA pour l’inscription au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier (RCCM) et les avantages du code des investissements, accessibles aux PME à partir de 25 millions de F CFA d’investissement. L’installation en cours de l’unité de transformation du beurre de karité à Tenkodogo a été également citée par le ministre.

Au sortir de cette formation, précise le PCA de l’AFP-PME, Ferdinand Yemtim, les participants, après avoir reçu des conseils pratiques, sauront non seulement quelles activités ils peuvent lancer mais aussi comment le faire à partir de leurs propres ressources. « Je dirai donc que le concept EZF est l’une des réponses idéales aux difficultés d’accès au financement que connaissent les jeunes et les femmes aujourd’hui » renchérit-il.

Puis de lancer un cri du cœur en ces termes : « Monsieur le Ministre, nous réitérons notre demande d’accompagnement pour acquérir des moyens plus conséquents afin d’atteindre notre objectif de 10 000 formés. Permettez-moi de profiter de cette tribune pour lancer un message aux partenaires financiers de notre pays à soutenir la caravane afin qu’elle touche encore plus de Burkinabè surtout ceux des provinces ».

Seydou Noba, président du conseil régional de la jeunesse

Seydou Noba, président du conseil régional de la jeunesse et représentant des bénéficiaires, estime que la grande mobilisation témoigne de l’intérêt que portent les jeunes à la formation. Il souhaite que les participants soient des relais pour porter le message aux autres jeunes qui n’ont pas pu effectuer le déplacement.

Étienne Lankoandé
Lefaso.net

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