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COP 25 sur les changements climatiques : Le Burkina tire un bilan satisfaisant de sa participation

Publié le lundi 20 janvier 2020 à 16h00min

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COP 25 sur les changements climatiques : Le Burkina tire un bilan satisfaisant de sa  participation

Devoir de redevabilité oblige, le ministre en charge de l’Environnement, Nestor Bassière, a rencontré les journalistes, le lundi 20 janvier 2020, pour dresser le bilan de la participation du Burkina Faso à la 25e Conférence des parties (COP 25) à la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques qui s’est tenue du 2 au 15 décembre 2019, à Madrid, avec comme slogan « Time for action (temps pour l’action) ».

Ce rendez-vous mondial a vu la participation de 56 délégués du Burkina Faso venant de la présidence du Faso, de l’Assemblée nationale, des départements ministériels, de la presse, d’institutions financières, des organisations de la société civile et des ONG. Pour le ministre Nestor Bassière, la participation du Burkina Faso à la COP 25 sur les changements climatiques a été bonne même si les résultats issus des négociations techniques restent insuffisants.

Ainsi, en marge des négociations techniques, la délégation nationale a participé activement à une vingtaine d’évènements parallèles. « Nous avons organisé, un évènement spécial dénommé Journée du Burkina Faso pour partager l’expérience du pays en matière de changement climatique. Nous avons également animé des panels sur invitation de nos partenaires techniques et financiers (PTF) », a confié le ministre, qui dit avoir eu un entretien bilatéral avec la secrétaire exécutive de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, Patricia Espinosa.

Ce fut notamment l’occasion pour lui de partager les préoccupations de l’Afrique face aux changements climatiques et de s’enquérir des opportunités innovantes de financements existantes ainsi que des stages de perfectionnement dans le domaine des changements climatiques. La consultation ne s’est pas limitée à là. Dans un esprit de fraternité, il a rencontré nos compatriotes vivant en Espagne afin de « leur livrer le message du chef de l’Etat, Roch Kaboré, et prendre note de leurs préoccupations ». Tout en félicitant l’ensemble de la délégation nationale à Madrid, le ministre Bassière a invité tout un chacun à poursuivre les échanges avec les PTF pour la concrétisation des opportunités.

Des désaccords…

A propos des points non consensuels, le conférencier a fait remarquer qu’ils seront à nouveau débattus cette année en mai puis ensuite à la COP 26. Concernant les mécanismes de marchés et non marchés pour la mise en œuvre des contributions déterminées nationales conformément à l’article 6 de l’Accord de Paris, il s’agit notamment du taux de la taxe à prélever sur le marché carbone pour financer des projets d’adaptation au changement climatique, le manque de transparence dans la gestion des certificats de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le respect de l’intégrité environnement.

A cela s’ajoutent l’épineuse question de la prise en charge par le Fonds vert climat des pertes et préjudices subis par les pays les moins avancés, la transition de la gouvernance et la composition des membres du conseil du Fonds d’adaptation ainsi que la prorogation du processus du financement à long terme.

Répondant à une question relative aux opportunités de financement, le ministre en charge de l’Environnement exprime sa satisfaction : « Nous avons eu une rencontre avec le Luxembourg sur le financement des éco-villages. Aujourd’hui, nous avons une avancée significative. Le Luxembourg s’est engagé à accompagner le Burkina Faso dans la mise en œuvre de ce projet. Nous avons également pu obtenir de notre partenaire principal, l’engagement ferme d’accompagner le Burkina Faso pour la seconde phase du Programme d’investissement forestier. Sans oublier les autres relations. La BAD s’est engagée à apporter son soutien au Fonds d’intervention pour l’environnement (…) ».

Il en a profité pour revenir sur les inquiétudes émises lors de la Journée du Burkina quant aux promesses de l’accord de Paris de mobiliser 100 milliards de dollars. « A la date d’aujourd’hui, nous n’avons même pas atteint 20 milliards de dollars », a-t-il indiqué.

Propos corroborés par l’expert du ministère, Hamado Honadia, pour qui après 2020, on parlera de plus de 100 milliards de dollars. « Le coefficient qui devrait être affecté en plus des 100 milliards, les pays développés n’ont pas été d’accord qu’on lance les négociations dès maintenant. Pour eux, ils trouvent que c’est prématuré », a-t-il regretté. Si rien n’est fait en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre, « ça ne sera pas simple à partir de 2030 », prévient M. Honadia.

A cet effet , il invite les principaux « pollueurs » à faire quelque chose par rapport aux engagements. « Nous ne quémandons pas. Ce sont des obligations qui sont dans les textes de la convention », a-t-il martelé. Pourquoi les pays développés ne veulent-ils pas bouger ? « C’est un jeu d’intérêt. Et il faudrait véritablement qu’on puisse voir diplomatiquement, politiquement comment on peut amener ces gens-là à bouger un peu », a rétorqué l’expert.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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