C’est probablement la fin d’une longue crise. Après trois heures d’échanges, le porte-parole de l’Organisation des transporteurs routiers du Burkina, Issoufou Maïga, confiera : « Je peux vous affirmer que nous nous sommes très bien compris. Nous allons travailler main dans la main pou résoudre cette crise répétitive ». Ainsi, la question de la faîtière unique des transporteurs du Burkina, objet du mouvement d’humeur qui a failli déclencher une grève, semble désormais résolue. « Nous avons pu obtenir la continuité du processus de la mise en place de la faîtière. Nous avons bénéficié d’un délai maximum de 30 jours pour mettre en place une structure inclusive et représentative pour l’ensemble des transporteurs routiers du Burkina Faso », a-t-il noté.

Brahima Rabo, président de l’Union des chauffeurs routiers du Burkina, soutiendra également que la hache de guerre est enterrée. « Concernant les mesures qui ont été prises par le Premier ministre, nous avons confiance et nous espérons que toutes nos revendications telles que l’aménagement du parking de Zorgho seront prises en compte dans les jours à venir », a-t-il renchéri.

Gestion du fret : le gouvernement est souverain

Dans le cadre de la réforme du secteur des transports, le ministre en charge des Transports, Vincent Dabilgou, note que le gouvernement et ses partenaires ont reconnu la nécessité d’avoir un interlocuteur unique et un texte consensuel sur la gestion du transport du pays, en particulier sur la gestion du fret. « Nous sommes dans une situation où le nombre de camions dépassent le nombre de fret. Les transporteurs ont unanimement reconnu qu’ils ont besoin de l’accompagnement du gouvernement pour mettre en place leur faîtière. Nous nous sommes entendu sur le fait que nous devons mettre en place une forme de gestion du fret par un décret », a expliqué Vincent Dabilgou.

En cas de difficultés, dit-il, « le gouvernement est souverain pour mettre en place un dispositif de gestion du fret parce que le fret appartient au Burkina Faso et c’est le gouvernement qui doit gérer le fret de l’ensemble des transporteurs, grands ou moyens ». Néanmoins, il rassure que son département a pris langue avec les transporteurs et notamment l’ensemble des 18 associations.

Rappelant par ailleurs que Christophe Dabiré demande à l’ensemble des acteurs de faire un sursaut patriotique en mettant en place une faîtière qui réponde aux attentes de la population, Vincent Dabilgou prévient : « Le Premier ministre a rappelé que la secteur du transport a une dimension publique et nationale importante et que nous n’allons pas nous laisser piéger par quelques organisations syndicales… ».

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

Photos : Premier ministère