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Foncier au Burkina : Les vérités du ministre de l’Urbanisme, Maurice Dieudonné Bonanet

Publié le vendredi 17 janvier 2020 à 16h49min

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Foncier au Burkina : Les vérités du ministre de l’Urbanisme, Maurice Dieudonné Bonanet

À l’occasion de la cérémonie de lancement des travaux de réhabilitation de la route Sankoinsé-Koudougou, le 16 janvier 2020, le ministre de l’Urbanisme est monté au créneau lors d’une visite de terrain pour apporter des éclaircissements sur la gestion du foncier au Burkina, en présence des membres du gouvernement. Tour à tour, le ministre a apporté des informations relatives au programme des 40 000 logements, à l’épineuse question des promoteurs immobiliers et aux insuffisances de la loi sur le foncier.

Qualifiée de bombe à retardement à cause des nombreux évènements malheureux qu’il a provoqués au Burkina, la question du foncier demeure un boulet que traîne le gouvernement. Face aux critiques acerbes sur la gestion du foncier par son département, le ministre de l’Urbanisme, Maurice Dieudonné Bonanet, a livré sa version des faits et fustigé la mauvaise démarche orchestrée par certaines personnes qui, selon lui, n’ont guère la maîtrise des dossiers sur le foncier. Pour le ministre, cette situation que traverse le secteur du foncier est déplorable et son souhait ardent est l’assainissement du secteur.

Des logements en construction

En effet, sur le programme des 40 000 logements, le ministre a reconnu que son département n’a pas atteint les objectifs escomptés par rapport au principe de départ du projet. Cependant, cette contre-performance ne relève pas uniquement du ministère. « Ce sont les textes qui règlementent le foncier. Ce qui a contribué à ralentir le programme », a-t-il déclaré.

Il poursuit en disant également que le problème est lié à la cession des terres par les propriétaires. Cette situation a par exemple créé des difficultés à son département à Manga pour la cité du 11-Décembre et a conduit à changer de site trois fois. Ainsi, pour mieux conduire ce programme en vue de résultats satisfaisants, des solutions doivent être prises et vite, à en croire le ministre de l’Urbanisme, Maurice Dieudonné Bonanet.

le ministre en charge de l’urbanisme Maurice Dieudonné Bonanet

En ce qui concerne les promoteurs immobiliers, le ministre a été catégorique. Pour lui, « il n’a jamais signé pour aucun promoteur immobilier une autorisation de lotissement. Mais à cause de la règlementation, il y a des transactions souterraines, c’est-à-dire que des promoteurs vont s’entendre avec les propriétaires des terres. Ces transactions n’engagent en aucun cas mon département. Cela révèle les insuffisances de la loi ». Contrairement à ce que d’aucuns pensent, le ministre a dit que son département a 120 dossiers de promoteurs.

En outre, il a tenu à souligner que le ministère donne une autorisation aux promoteurs qui veulent construire. Cette situation a conduit le ministère de l’Urbanisme à effectuer des contrôles et le rapport est prêt. Les résultats du contrôle vont passer en conseil des ministres et des décisions seront prises. Le ministre va plus loin et met au défi quiconque détiendrait des informations sur des magouilles du département avec un promoteur, à venir le voir.

Le ministère ne se reproche rien, bien au contraire ce sont les gens qui sont complices de la triche et viennent après crier, argue le ministre. Pour sortir de ce bourbier et assainir le secteur, la relecture des textes qui régissent le foncier au Burkina est indispensable, conclut le premier responsable du département de l’Urbanisation.

Issoufou Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 17 janvier 2020 à 20:18, par Un Burkinabê En réponse à : Foncier au Burkina : Les vérités du ministre de l’Urbanisme, Maurice Dieudonné Bonanet

    Allez prendre l’exemple de l’Australie ou des Pays-Bas en la matière. Le foncier a tous ces problèmes parce qu’il n’ya pas de taxes à payer. Si les parcelles nues étaient imposées si les terrains habités étaient imposés le problème serait résolu. Imaginez que les propriétaires des parcelles nues soient obligée de payer les impôts au mètre-carré chaque année pour garder la propriété de la parcelle ; le Secteur s’auto-assainirait.

  • Le 17 janvier 2020 à 21:04, par Wendmi En réponse à : Foncier au Burkina : Les vérités du ministre de l’Urbanisme, Maurice Dieudonné Bonanet

    C’est ce qu’on appelle etre incapable. Comment dans un etat de droit, le gouvernement peut laisser sa population a la merci des vereux speculateurs ? On a tous exprime notre mecontement quant a la gestion du foncier sous le regne Comparore dont vous y avez participe. Mais on ne s’attendait pas a ce que la situation s’empire avec vous.

  • Le 18 janvier 2020 à 07:37, par TANGA En réponse à : Foncier au Burkina : Les vérités du ministre de l’Urbanisme, Maurice Dieudonné Bonanet

    Quand on parle de taxes sur le foncier, il faut se mettre en tête que l’on demande à des pauvres de payer pour les biens que les ont légués leurs parents.
    Un villageois sera obligé de vendre ces terres cultivables à défaut de paiement. Déjà avec sa daba, il ne s’en sort pas, maintenant on lui dit de vendre et d’aller louer pour cultiver et pour dormir. Après une seule saison, il se retrouvera clochard si non fou.
    Il faut seulement que l’État décrète la fin des lotissements et achat sauvages. L’État seul a ces plan d’urbanisation.
    On peut aussi faire comme ailleurs. Celui qui a les reins solides pour travailler X hectare va négocier avec les propriétaires. Il cultive, récolte et se barre.
    Si non, nous ne finirons jamais avec les problèmes

  • Le 18 janvier 2020 à 08:48, par Kiriki En réponse à : Foncier au Burkina : Les vérités du ministre de l’Urbanisme, Maurice Dieudonné Bonanet

    On vous attends seulement. Vous allez faire la nouvelle loi en fonction de ceux qui sont en demande de parcelle et qui n’en ont pas.
    Allez-y taxer ceux d’entre vous qui ont les milliards. Dépêchez-vous avec votre nouvelle Loi.
    On verra entre votre équipe et les promoteurs qui est plus voleur arnaqueurs que l’autre

  • Le 18 janvier 2020 à 08:49, par Kiriki En réponse à : Foncier au Burkina : Les vérités du ministre de l’Urbanisme, Maurice Dieudonné Bonanet

    On vous attends seulement. Vous allez faire la nouvelle loi en fonction de ceux qui sont en demande de parcelle et qui n’en ont pas.
    Allez-y taxer ceux d’entre vous qui ont les milliards. Dépêchez-vous avec votre nouvelle Loi.
    On verra entre votre équipe et les promoteurs qui est plus voleur arnaqueurs que l’autre

  • Le 20 janvier 2020 à 02:48, par A Teng Yagenga En réponse à : Foncier au Burkina : Les vérités du ministre de l’Urbanisme, Maurice Dieudonné Bonanet

    Rien n’est clair, on avance les yeux fermés et cela fait très peur...

  • Le 20 janvier 2020 à 08:51, par Le Pacifiste En réponse à : Foncier au Burkina : Les vérités du ministre de l’Urbanisme, Maurice Dieudonné Bonanet

    Il faut nécessairement relire la RAF (Réforme Agraire et Foncière). La terre appartenait à l’Eta dans l’ancienne RAF. Sous l’ancien régime, la RAF a été revissée et actuellement, la terre appartient à 3 entités : L’État, les collectivités territoriales et les propriétaires terriens. Si fait que l’État ne peut plus rien faire sans l’avis des 2 autres. D’ailleurs ces deux entités font des choses sur le dos de l’État. Et comme l’État ne peut pas céder beaucoup de parcelles comme les promoteurs immobiliers, les collectivités territoriales s’entendent avec les propriétaires terriens et les promoteurs immobiliers entrent en jeu contre 3, 4 ou 5 parcelles par hectare et le tour est joué. Dans ces conditions, voyez-vous, la mobilisation foncière au profit d’une grande partie de la population devient une chose parieuse.

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