Le bilan de leur rencontre avec le maire Simon Compaoré a servi de plat de résistance à cette AG. Les taximen se disent mécontents du traitement dont ils sont l’objet de la part des policiers.

L’Assemblée générale du SYNTAB a connu une forte participation des chauffeurs de taxis. Les "voitures vertes" ont très tôt pris d’assaut la place Naba Koom. Quelque temps avant le début de la rencontre, la tension était montée d’un cran. Dans les conversations, on pouvait entendre des propos hostiles à la Police municipale du genre : "elle veut nous empêcher de gagner notre pain quotidien".

Pour les taximen, le bourgmestre de la ville de Ouagadougou, Simon Compaoré, serait intervenu sur une chaîne de télévision pour tenir des propos non rassurants après leur avoir promis d’examiner minutieusement leurs recommandations.

Mais la colère des taximen s’expliquait surtout par les contrôles de police sur les voies dans la matinée du samedi 3 septembre 2005. "Pour venir à la réunion, nos militants ont eu trop de problèmes avec la Police municipale. C’est comme si on voulait saboter notre Assemblée générale", a confié le vice-président du SYNTAB, Omar Kiéma.

Pour lui, les contrôles policiers à l’encontre des chauffeurs de taxis sont trop nombreux. "Impossible de faire 200 mètres sans rencontrer un policier, explique Omar Kiéma. On nous demande d’avoir des papiers en règle. Ce qui nécessite environ 400 000 F CFA. Il y a eu des faveurs de la municipalité mais cela est insignifiant au regard de ce que nous faisons comme recette journalière". A cet effet, les syndicats des taximen ont souhaité une réduction d’au moins 50% des taxes annuelles.

Autre problème soumis à l’appréciation du maire, le manque ou l’insuffisance de parking ou gare pour taxis. Pour M. Kiéma, les chauffeurs de taxis rencontrent de sérieuses difficultés pour stationner leurs véhicules. "A peine vous vous arrêtez pour prendre un client qu’un agent de police vous somme de bouger", a-t-il dit. A ces problèmes, les taximen ont ajouté le nombre élevé de voies à sens interdit qui ne favorise pas la fluidité de la circulation.

Pour les responsables du SYNTAB et du SYTAXSO, le maire Simon Compaoré s’est montré réceptif à leurs requêtes. Déjà, il a promis de susciter une rencontre entre polices nationale et municipale en vue de se pencher sur la question.

Par Aubin Oubé GUEBRE
Le Pays