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Formation en énergies renouvelables dans les établissements : Les lignes bougent à propos des engagements pris en 2018

Publié le jeudi 9 janvier 2020 à 12h00min

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Formation en énergies renouvelables dans les établissements : Les lignes bougent à propos des engagements pris en 2018

L’OCADES Caritas Dédougou, en collaboration avec l’Organisation néerlandaise SNV, a organisé, mercredi 8 janvier 2020 à Koudougou, un atelier de suivi de la feuille de route avec les acteurs de la formation technique et professionnelle pour la promotion de la formation de niveau intermédiaire en énergie renouvelable. Les travaux étaient placés sous auspices du Secrétaire exécutif de l’OCADES Caritas Dédougou, Abbé André Toé.

Pour l’intégration de la filière énergie renouvelable dans les écoles techniques secondaires au Burkina Faso, les ministères de l’Education et de la Jeunesse, et les établissements avaient pris des engagements en avril 2018. C’était au cours d’un atelier organisé par OCADES Dédougou Caritas et ses partenaires dans le cadre du projet Voix pour le changement (V4C), coordonné par l’Organisation néerlandaise de développement au Burkina Faso (SNV-BF).

Les premiers s’étaient entre autres engagés à une créer une nouvelle filière, à mettre à la disposition des centres de formation les curricula et référentiels en énergie renouvelable actuellement disponibles et à élaborer de nouveaux curricula et référentiels de niveau intermédiaire. Tandis que les seconds s’étaient engagés à respecter les cahiers de charges définis par les ministères en charge de la formation technique et professionnelle et à faire la promotion de la formation en énergie renouvelable auprès des jeunes. Quelle est la situation 20 mois après ?

Lentement mais sûrement

Pour faire le point de ces engagements, l’OCADES Caritas Dédougou en collaboration avec la SNV a initié un atelier, mercredi à Koudougou. Du côté du ministère de la Jeunesse, l’on est satisfait d’avoir fait bouger les lignes car sur les neuf engagements pris, sept ont été réalisés parmi lesquels l’élaboration des référentiels pour les niveaux CQP, BQP et BTP dans le domaine des énergies renouvelables. Et selon Sanou Almamy, chargé d’appui technique à la direction générale de la formation professionnelle, le secteur privé a été associé à l’élaboration de ces référentiels, conformément à l’engagement pris.

Deux engagements n’ont cependant pas été réalisés. Il s’agit notamment de la création de la filière Énergie renouvelable dont l’opérationnalisation a été différée pour 2020. « Avant de créer une filière, on doit prendre le soin de réunir un certain nombre de conditions puisque nous sommes dans une démarche qualité », a laissé entendre M. Sanou.

L’autre engagement qui n’a pas été honoré est la certification des référentiels par l’ABNORM. « Mais en réalité la certification ne concerne pas le processus », a fait savoir le chargé d’appui technique, avant de préciser que la certification concerne plutôt le produit fini.

Du côté du ministère en charge de l’Education, le point focal, Gnoumou David, a noté que l’engagement pris d’élaborer un référentiel niveau BEP Électricité et installation des équipements solaires, en complément aux autres référentiels niveau CAP et BAC Pro, a été respecté. En plus de cela, le ministère projette relire les référentiels existants et implémenter l’énergie solaire dans les lycées polyvalents, c’est- à -dire ces lycées qui abritent l’enseignement général et l’enseignement technique.

En ce qui concerne les établissements, les lignes bougent petit à petit. Certains comme le lycée professionnel régional Nazi Boni de Dédougou, dans le cadre de ces projets, recrutent et forment des jeunes en énergie solaire. Et si nouvelle filière, il doit y avoir, l’établissement devra relever le défi de l’insuffisance des salles de classe.

Coût d’élaboration d’un référentiel

Outre le suivi des engagements, le directeur régional de l’Agence nationale de la promotion de l’emploi de la Boucle du Mouhoun, Tamboura Boureima, a fait, au cours de l’atelier, la restitution de l’étude sur le processus et le coût d’élaboration et d’opérationnalisation des référentiels de formation en énergie renouvelable. De son intervention, l’on retiendra qu’il existe une confusion entre les acteurs sur la définition des concepts « programmes de formations », « curricula » et « référentiels ». Il a relevé également une insuffisance de coordination dans l’élaboration des rapports. Sur le coût moyen d’élaboration d’un référentiel, il ressort qu’il est de 12 millions de francs CFA et que le processus dure en moyenne 72 jours.

Recommandations et nouveaux engagements

L’atelier fut enfin une occasion pour les participants de formuler des recommandations à l’endroit des uns et des autres et de prendre d’autres engagements. Les responsables et représentants d’établissements d’enseignement technique et de formation professionnelle ont exhorté les deux ministères à plus de diligence dans le traitement des demandes d’ouverture ou d’extension des écoles, à accroître le nombre de formateurs à former en énergies renouvelables et à mener un plaidoyer pour l’exonération d’impôts sur les équipements destinés à la formation technique et professionnelle. En retour, les responsables d’établissements se sont engagés à créer un cadre de concertation régional entre les acteurs publics et privés de la formation technique et professionnelle afin de mieux se faire entendre.

Quant aux points focaux des ministères de l’Education et de la Jeunesse, ils ont recommandé la prise de dispositions par les centres et établissements de formation professionnelle privés pour leur reconnaissance officielle par les structures de tutelle. Leur engagement, faciliter d’ici à juin 2020 la tenue d’une audience entre les OSC et les ministres en charge de la Formation technique et professionnelle pour la prise en compte des énergies renouvelables dans les curricula de formation.

En rappel, le programme « Voix pour le changement » est mis en œuvre et coordonné par l’Organisation néerlandaise de développement (SNV). Financé par le ministère néerlandais des Affaires étrangères (DGIS), il bénéficie de l’appui technique de l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI). Il comprend trois composantes à savoir la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la résilience pastorale et les énergies renouvelables.

Cette dernière thématique est portée par trois OSC dont l’Association de la gestion des ressources naturelles et de la faune de la Comoé-Léraba (AGEREF/CL), le Centre écologique Albert Schweitzer (CEAS) du Burkina Faso et l’Organisation catholique pour le développement et la solidarité (OCADES)/Dédougou.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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