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1ère édition du Festival « Badya » : Coup d’essai, coup de maître !

Publié le jeudi 2 janvier 2020 à 16h00min

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1ère édition du Festival « Badya » : Coup d’essai, coup de maître !

Les promoteurs du « Badya », potentialité culturelle spécifique en pays bôbô, peuvent se réjouir d’avoir brillamment réalisé un rêve longtemps nourri, au regard de l’engouement autour de la première édition de ce rendez-vous qui se veut désormais annuel. C’était les 21 et 22 décembre 2019 dans le village de Kofila, dans la commune de Léna, région des Hauts-Bassins.

Pour cette édition inaugurale, et comme pour tenir compte du contexte du pays, l’Association Badya Musik (ABM), présidée par Gaoussou Ouattara, lui-même artiste-musicien connu sous le nom de Watt Millo, a opté de placer l’évènement sous le sceau de la cohésion sociale et du vivre-ensemble. Pour corroborer cet esprit, la communauté peuhle était en « guest star » ; les Peuhls étant les parents à plaisanterie des Bôbô.

Par ce festival, il s’agit pour Gaoussou Ouattara et les siens de promouvoir le « Badya », une lutte traditionnelle, uniquement pratiquée dans le village de Kofila, et ses dérivés. En effet, le « Badya » est une lutte, mais pas comme les autres ; en ce sens que, contrairement à ce qui est jusque-là connu du grand public, ici, seuls les pieds ont droit de cité. En clair, le Badya est une lutte qui exclut l’intervention des mains ; il appelle uniquement l’intervention des pieds. Selon les explications d’un des notables du village de Kofila, Salia Millogo, le « Badya », à l’origine, se pratiquait au sortir des récoltes. C’est un moment de réjouissances qui mobilisait toutes les composantes du village, notamment les jeunes.

Pari réussi pour le promoteur, Gaoussou Ouattara

La richesse du Badya est aussi liée au fait qu’outre la lutte, il comporte un volet danses. Il s’agit du « djonmèlè », du « zarakiré » ou du « bèrèbèrè ».

Pour plusieurs raisons, cette culture était en train de s’amenuiser, surtout au sein de la jeunesse. « La lutte badya et les autres formes de danse de la localité tendent à disparaître. C’est pour cela que nous avons créé l’association (Association badiya musik) pour promouvoir le Badya et les autres rythmes du village afin qu’ils ne tombent pas dans l’oubli. C’est un festival qui va se tenir chaque année », a confié le promoteur du festival, Gaoussou Ouattara.

D’où la grande satisfaction et la fierté de la localité de voir naître une telle initiative qui, non seulement, permet de maintenir la flamme, mais bien plus, de l’alimenter. Ces 48 heures ont donc été une sorte de retour aux sources, permettant ainsi aux anciens d’apprendre aux plus jeunes, des facettes de cette culture.

Véritable moment de communion entre toutes les composantes sociales et entre résidants et ressortissants de la localité, le festival Badya a aussi été marqué par des causeries-débats, un match de football et bien d’autres réjouissances populaires.
Au niveau de la compétition, les meilleurs dans chaque catégorie ont été récompensés et tous les participants sont répartis avec un souvenir de ce cadre, beaucoup loué par les notables, surtout.

C’est avec allégresse que populations et ressortissants de Kofila ont pris rendez-vous pour la deuxième édition en 2020.


Cliquez ici pour lire aussi Burkina Faso : Le « Badya », spécificité culturelle en pays bôbô, a désormais son rendez-vous annuel


OHL
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