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Déplacés internes de Kaya : « Chez nous, on ne parle pas de fête cette année »

Publié le mercredi 1er janvier 2020 à 22h05min

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Déplacés internes de Kaya : « Chez nous, on ne parle pas de fête cette année »

La ville de Kaya accueille plusieurs personnes déplacées internes (PDIs) à nos jours. Relogées dans plusieurs centres d’accueil de la commune de Kaya, ces personnes n’ont pas le cœur à la fête, à l’occasion du nouvel an. Un tour chez ces derniers dans la cité du secteur 6, ce mardi 31 décembre 2019, nous a permis de recueillir leurs impressions.

Assise sur un bidon vide entourée de ses enfants et petits-enfants, Assèta Rouamba ne veut pas parler de fête : « Que peut avoir un déplacé et vous parlez de fête ? » dit sur un ton de plaisanterie la mère de famille d’environ 50 ans.

« Nous avons eu un seul poulet pour flatter les enfants et profiter nous aussi déguster la soupe. Voilà la fête chez nous », relate-t-elle. Et d’ajouter qu’ « en tant que déplacés, nous souhaitons le retour de la paix partout au Burkina, afin de pouvoir retourner chez nous ».

ROUAMBA Assèta

Même vœu chez Idrissa Sarba dit Arbinda. Il prie Dieu d’inonder le Burkina Faso d’une paix durable. « Pour cette nouvelle année, nous formulons les vœux de santé, paix, joie afin que Dieu nous éloigne des évènements malheureux que nous avons vécus en 2019 ». Et de conclure que « chez nous on ne parle pas de fête cette année ».

SARBA Idrissa

Avec une voix tremblotante, Zalissa Sana pas n’a caché sa peur de s’exprimer . Après l’avoir rassurée, elle prend courage et commence à répondre à nos questions. « Nous fêtons d’habitude la fête de fin d’année mais cette année ce ne sera pas le cas », dit-elle avant d’ajouter : « Etant dans la situation de déplacé, nous n’avons pas les moyens et nous n’avons pas le cœur à la fête », soupire la quarantenaire.

« Nos vœux pour 2020 sont que Dieu protège le Burkina, qu’il nous épargne de l’insécurité et qu’abondent la santé, la paix durable et la joie afin que nous retrouvions un jour nos villages respectifs », a-t-elle conclu.

Agé de la trentaine, le jeune Souleymane Soré se souvient des fêtes passées. Mais crise oblige , la donne a changé. « Cette année, nous n’avons pas les moyens pour fêter mais nous souhaitons bonne et heureuse année à tous », lance-t-il. Puis il précise : « Sinon ici nous avons à manger et les autorités nous ont trouvé où dormir mais la fête n’est pas une priorité pour nous ».

Sore SOUley

Propos recueillis par Tibgouda Samuel SAWADOGO
Collaborateur Kaya

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