S’adressant aux fidèles chrétiens, le cardinal Philippe Ouédraogo a déclaré :"J’invite mes frères à être des acteurs d’intégration". Un message centré sur trois principaux points tirés du livre d’Isaïe 9,1-9 (1ère lecture), de l’épître à Tite 2,11-14 (deuxième lecture) et de l’Évangile tiré de Luc 2,1-14. Au premier point, celui-ci est revenu sur le sens de Noël comme la venue du prince de la paix. A cet effet, il a expliqué que " Noël nous demande de travailler à l’intégration des peuples", en référence à la crise sécuritaire que traverse le Burkina.

Pour y arriver, il a demandé à chacun d’œuvrer pour le réconfort des déplacés internes. C’est ainsi qu’il a martelé :" il faut lutter contre l’ethnocentrisme, l’injustice, etc ". De ce fait, il a invité le peuple burkinabè aux actions communes pour le vivre-ensemble et la construction de la nation, avant de conclure :" Nul n’est étranger, nous sommes tous des étrangers sur la terre".

Au deuxième point, Philippe cardinal Ouédraogo a fait appel aux hommes politiques, surtout à l’Etat à qui, il a expliqué :" Noël nous invite à travailler pour la réconciliation, la justice et la paix. Il faut éviter les intérêts individuels au profit de l’intérêt général". "Noël nous apprend à avoir un cœur ouvert aux souffrances humaines", a déclaré le cardinal, à l’ouverture de sa prédication en cette veillée de Noël. Un message au ton poignant pour planter le décor de la liturgie de la parole, face aux centaines de fidèles réunis à la cathédrale. Dans la même logique, il a laissé entendre qu’" il faut éviter un monde sans Dieu", car soutient-il , " cette nouvelle vie prend racine dans la naissance du seigneur, qui crée une terre nouvelle, de justice et de paix"

Son message n’a pas occulté les partenaires internationaux à qui il a demandé " une synergie d’action, sans intérêt particulier, entre les acteurs locaux et les partenaires étrangers à œuvrer pour la paix". S’adressant aux autorités étatiques, le chef de l’église de Ouagadougou a demandé à " l’État et aux forces de sécurité et de défense de poursuivre leurs actions pour la paix au Burkina Faso".

Alors que son pays traverse une des périodes les plus sombres de son histoire, le dernier point du message de Noël s’adressait au peuple burkinabè dans son ensemble : " Nous devrons nous regarder comme des frères (...) La paix ne va pas sans pardon réciproque », explique le chef de l’église de Ouagadougou, en référence à l’Évangile "qui nous demande de pardonner 70 fois sept fois », explique-t-il.

E.K.S
Lefaso.net