Cette cérémonie commémorative qui a eu lieu à Dédougou, dans la Boucle du Mouhoun, se voulait un cadre d’échanges, de sensibilisation et d’interpellation sur les situations que vivent certaines populations au quotidien, notamment la migration, l’exclusion des personnes vivant avec un handicap, la violation des droits de l’homme et le VIH/SIDA. Ainsi, toutes ces thématiques ont été mises en scène à travers un théâtre forum, pour mieux sensibiliser et interpeller les populations à un changement de comportement collectif.

Pour le haut-commissaire de la province des Balé, Yaya Sanou, représentant le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, cette commémoration offre une occasion aux populations, de témoigner leur solidarité à toutes ces personnes vivant avec un handicap, pour « ne laisser personne derrière ». Ces journées mondiales sont par ailleurs l’occasion idéale, selon lui, de confirmer certains principes de base, trop souvent oubliés des droits de l’homme. « Les objectifs poursuivis par la présente commémoration s’inscrivent en droite ligne dans la mise en œuvre des activités du Programme Gestion intégrée des espaces frontaliers au Burkina Faso, qui met un accent particulier sur les thèmes transversaux notamment, le genre, les droits de l’homme, l’inclusion, la migration et le VIH/SIDA. Ce programme vise à promouvoir, protéger et assurer la jouissance de tous, des droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales pour les personnes handicapées », a-t-il laissé entendre.

Yaya Sanou, Haut-commissaire de la province des Balé

En effet, le ProGEF vient en appui à la mise en œuvre du PAGIF dont l’objectif est la sécurisation, la stabilisation et l’amélioration des conditions de vie des populations dans les zones frontalières. Il s’articule autour de cinq objectifs à savoir, maitriser les limites territoriales du pays, améliorer la présence et l’image de l’Etat dans les zones frontalières, accompagner et renforcer la coopération transfrontalière, réaliser les infrastructures socio-économiques et culturelles et renforcer les capacités des acteurs frontaliers.

A côté des domaines d’appui technique, le ProGEF souscrit aussi à promouvoir des thématiques transversales comme la promotion du genre, les droits de l’homme, la migration, l’inclusion, le VIH/SIDA, le LNOB (Leave no one behind, c’est-à-dire, « ne laisser personne derrière »), conformément aux principes de la Coopération allemande qui considèrent que la prise en compte des thèmes transversaux dans les actions de développement constitue un levier important de réussite.

C’est dans cette dynamique que s’inscrit cette activité qui, chaque année consacre des journées internationales sur les personnes vivant avec un handicap (célébrée le 3 décembre de chaque année), les droits de l’homme (le 10 décembre de chaque année) et les migrants (le 18 décembre de chaque année). C’est en marge de ces dates internationales, que les acteurs de mise en œuvre du ProGEF ont trouvé judicieux, d’organiser en cette journée du 20 décembre, cette activité de sensibilisation pour faire valoir les droits des personnes vivant avec un handicap, mais aussi et surtout ceux des migrants, personnes indispensables pour un « vivre ensemble pacifique dans les espaces frontalier ».

« Nous interpellons tout un chacun, à avoir un autre regard sur les personnes handicapées, pour une inclusion totale, pour qu’elles ne se sentent pas en marge de la société », a souligné Fatoumata Sankara du ProGEF.

Fatoumata Sankara du ProGEF

Ses propos seront soutenus par le haut-commissaire des Balé, Yaya Sanou : « L’activité de ce jour visant la commémoration des trois journées internationales, qui s’est faite à travers un théâtre forum, nous offre l’occasion de témoigner notre solidarité afin d’impulser par cette action, un changement de comportement collectif, pour ne laisser personne derrière et ainsi promouvoir l’appartenance de tous les hommes à la famille humaine. Elle traduit également notre ambition commune de favoriser l’intégration et l’accès à la vie économique, sociale et politique des personnes vivant avec un handicap, en invitant chaque citoyen à modifier le regard porté sur elles. Enfin, elle s’inscrit dans notre engagement à dissiper les préjugés et à sensibiliser les populations à l’acceptation des migrants dans chaque pays de destination ».

Il a par ailleurs rappelé que c’est depuis 1992, que la journée internationale des personnes vivant avec un handicap est célébrée chaque année le 3 décembre à travers le monde. Elle vise à promouvoir les droits et le bien-être des personnes vivant avec un handicap dans toutes les sphères de la société et du développement. Il estime également que la gestion des espaces frontaliers ne peut se faire sans prendre en compte la question de la migration. « A l’occasion de la journée internationale des migrants, célébré chaque année le 18 décembre, nous nous joignons aux Nations-Unies, pour mettre un accent sur l’importance de la prise en compte des migrants dans nos sociétés », a-t-il indiqué.

Le ProGEF est un projet mandaté par le ministère fédéral allemand des Affaires étrangères et cofinancé par l’Union européenne. Il est exécuté par la GIZ pour accompagner la mise en œuvre du Programme national d’Appui à la Gestion intégrée des frontières (PAGIF), afin d’améliorer les conditions de vie, de sécurité et de stabilité des populations vivant dans les zones frontalières du Burkina Faso, du Mali et du Niger à travers une approche intégrée de la gestion des zones frontalières.

Romuald Dofini
Lefaso.net