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Programme d’investissement forestier (PIF) : La visibilité des réalisations du projet valorisée à travers une caravane de presse

Publié le lundi 23 décembre 2019 à 17h00min

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Programme d’investissement forestier (PIF) : La visibilité des réalisations du projet valorisée à travers une caravane de presse

Le Burkina Faso a été admis avec 13 pays pilotes pour bénéficier du Programme d’Investissement forestier (PIF), pour une période de 5 ans avec pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre de la déforestation et de la dégradation forestière et de promouvoir la gestion durable des forêts ; l’accroissement des stocks de carbone forestier et la lutte contre la pauvreté.

Avec l’appui technique et financier de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement, de l’Union européenne et du Fonds de partenariat pour le carbone forestier, son exécution comprend le Projet de gestion participative des forêts classées (PGFC) et le Projet de gestion décentralisée des forêts et espaces boisés (PGDFEB). Afin de permettre la visibilité des réalisations des projets de développement intégrés communaux dans le cadre du programme, les hommes et femmes de presse ont été confiés à une visite terrain dans la région de la Boucle du Mouhoun du 16 au 21 décembre 2019.

Pour la gestion, la protection et la réhabilitation des forêts et espaces boisés, des ressources ligneuses et non ligneuses, de la faune, de l’agroforesterie, des moyens de subsistance alternatifs, ainsi que pour le soutien aux petites et moyennes entreprises, ce sont 32 communes qui ont été soutenues par le PIF.

Cela dans le but, de réaliser des investissements nécessaires à une gestion intégrée des territoires et à un développement de la commune pour limiter l’impact en terme de dégradation des forêts et de perte de biomasse. De ce fait, la région de la Boucle du Mouhoun à travers les communes de Dédougou, Douroula, Tchériba, Boromo et Siby, a bénéficié des actions intervenant dans cette optique.

D’importantes réalisations pour la commune de Dédougou

Chef-lieu de la région de la Boucle du Mouhoun, Dédougou, dans le cadre du projet a réalisé des fourrières, construit des puits à grand diamètre et procéder au reboisement de forêts. Ainsi, les villages de Kari, Ouétina, Koré et Sokoura ont bénéficié de 4 fourrières. L’objectif étant de diminuer les effets de la divagation des animaux sur les ressources forestières en vue de permettre une meilleure régénération du couvert végétal pour augmenter la capacité de séquestration du gaz carbonique.

D’une valeur de huit millions de FCFA chacune, les différentes fourrières ont une capacité d stockage de 50 à 80 bêtes sur une aire de 100m2. Réalisées dans le cadre du PDIC/REDD+, elles ont suivi une approche participative avec l’implication des parties prenantes. Et pour le président du comité de gestion, Lota Fofana, les fourrières présentent d’énormes avantages, car elles limitent la divagation et évitent les pertes des animaux. « La gestion des fourrières nous éloigne également des forêts, car nous avons maintenant une occupation durant les périodes de soudure », confie-t-il.

Conçu pour promouvoir la séquestration de carbone et réduire les facteurs directs et indirects de la déforestation et la dégradation des forêts et espace boisés en suivant une approche holistique qui nécessite des investissements, aussi bien dans la forêt que dans les terroirs des villages et communes riveraines de ces forêts, le PDIC/REDD+ a donné l’opportunité de réaliser 4 puits à grand diamètre dans la forêt communale de Kari.

La construction de ces puits permettra à terme de mobiliser les ressources en eaux pour l’entretien des plantations d’enrichissement et de renforcement effectuées en vue d’améliorer la capacité de séquestration du carbone de l’espace de conservation. Ces puits à grand diamètre (3m), sont entièrement busés de margelle sécurisée avec un mur de protection et deux bassins de rétention d’un coût de deux millions FCFA.

Autre grande activité réalisée dans le cadre du PDIC/REDD+, dans la commune de Dédougou, on notera le reboisement de la forêt communale de Kari. Avec toujours pour ambition de contribuer à renforcer les capacités de séquestration du carbone, ce sont 12 500 plants de huit espèces (khaya senegalensis, Tamarindus indica, Purkia biglobosa, Acacia nilotica et marcrostachya, Adansonsia digitata, Eucalyptus camaldulensis, Faidherbia albida) qui ont été mis en terre sur une superficie de 25 hectares de zones dégradées identifiées dans la forêt villageoise.

Toutes ces réalisations au profit de la commune de Dédougou font la fierté de son premier responsable, Karim Kondé. En effet pour le bourgmestre, la problématique des aires de conservations amène les populations à travailler dans la durabilité pour redonner vie aux forêts. Pour le maire, sa commune s’est engagée à conserver les sites, car les questions environnementales interpellent. « Les forêts sont en voie de disparition et les conséquences sont importantes pour nous, mais surtout pour les futures générations et pour cela, il faut travailler à préserver ce bien inestimable », selon le maire Karim Kondé.

Le Warrantage comme solution à Douroula

Autre localité, mêmes préoccupations pour les responsables communaux. En effet, dans la commune de Douroula, composée de 12 villages avec 17 000 habitants, le maire Blamami Koté est confronté à la question environnementale avec acuité. Aussi pour apporter une solution, il a avec le Programme d’Investissement forestier, réalisé la construction de puits, mis en place un jardin maraicher et reboisé une forêt communale à Douroula et une forêt villageoise à Tchérébé. Cependant pour le maire Koté, la technique du Warrantage, qui est un système de résilience est celle qui connait un véritable succès auprès de populations.

Dans le cadre du PDIC/REDD+, la commune a bénéficié de deux magasins à Douroula et Tchérébé de Warrantage. La technique de warrantage permet à Brahima Konaté de se détourner de la coupe du bois. Il explique : « On a fait un constat général dans la commune. Après l’hivernage, les paysans sont obligés de vendre leurs produits à bas prix pour subvenir à leurs besoins que sont la santé, l’éducation. Pratiquement six mois après, ces producteurs sont obligés d’aller acheter à manger à un prix plus élevé. Pour résoudre le problème, nous avons mis alors le système de warrantage en place.

Il consiste à mettre en garantie les produits et avoir de l’argent pour faire face aux difficultés. Et lorsqu’en temps opportun on a besoin de vivres, on rembourse le crédit et on récupère ses produits à un taux meilleur ». « La technique du warrantage est d’un apport pour nous dans la gestion des forêts et espaces boisés » confesse-t-il . « Je suis bénéficiaire moi-même de ce crédit et ça m’aide à mener d’autres activités comme l’élevage des poules. Alors qu’auparavant, j’étais obligé d’aller couper du bois mort ou d’aller vers la forêt pour la cueillette des produits et vendre sur le marché. Avec cet élevage de poules, je n’ai plus le temps d’aller vers la forêt », se réjouit Brahima Konaté.

Juste Ephrem ZIO
Lefaso.net

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