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Lutte contre la traite transfrontalière des enfants : Vers un accord tripartite entre le Burkina, le Togo et le Bénin

Publié le samedi 21 décembre 2019 à 13h30min

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Lutte contre la traite transfrontalière des enfants : Vers un accord tripartite entre le Burkina, le Togo et le Bénin

Ce 20 décembre 2019 à Ouagadougou, se sont ouverts les travaux de la rencontre des experts sur le projet d’accord tripartite en matière de protection des enfants victimes de traite ou en situation de mobilité entre le Burkina, le Togo et le Bénin. L’objectif de cette rencontre est d’examiner et valider le projet d’accord. Après cette première étape, il reviendra aux autorités des trois pays en charge des enfants de procéder à la signature de cet accord tripartite.

Couche vulnérable dans la plupart des pays, les enfants sont au cœur des politiques de bon nombre d’Etats africains. Et parmi les problèmes auxquels sont confrontés les enfants, il y a le phénomène de la traite transfrontalière.

Le Burkina Faso, en raison de son statut de pays du départ, d’accueil et traite, avait déjà signé deux accords avec la Côte d’Ivoire et le Mali. Mais avec la persistance de l’ampleur, il est nécessaire d’étendre les accords à d’autres pays voisins pour essayer de mettre fin à la profusion du phénomène. D’où cette rencontre des experts des trois pays, à savoir le Burkina, le Bénin et le Togo, pour mutualiser les forces afin de lutter contre le fléau.

Guirlène Frederic de l’UNICEF

En effet, il s’agira pour les experts d’examiner et de valider le projet d’accord en vue de permettre aux décideurs de prendre des dispositions pour renforcer la protection des enfants victimes de traite ou en situation de mobilité transfrontalière entre les trois pays.

Pour Gurirlène Frederic, chargée de la protection de l’enfance à l’UNICEF, « ce projet est innovateur à plusieurs titres ; il va au-delà de la lutte contre la traite des enfants ».

Les travaux de cette rencontre se dérouleront en séances plénières, au cours desquelles le document sera finalisé, après les amendements et suggestions des participants. Ensuite, il sera validé par chaque ministre. Après ces deux étapes, suivra la signature de l’accord dans les jours à venir.

En ce qui concerne le phénomène des personnes victimes de traite, les chiffres sont alarmants. Selon le rapport du ministère de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire sur la traite des personnes en 2017, il y a eu 1 739 personnes présumées victimes de traite interceptées dont 96,14% sont des enfants (1 672). Pis, près de 46% du total des interceptions est effectué dans les régions frontalières du Sud-Ouest, de l’Est, des Hauts-Bassins et de la Boucle du Mouhoun. La plupart des nationalités non-burkinabè sont des pays voisins.

Seydou Soulama du Ministère de la Femme

C’est pourquoi il est indispensable de mutualiser les efforts dans la lutte contre la mobilité non-encadrée des enfants, pour garantir leur protection. Dans un tel contexte où la lutte contre la traite des enfants requiert de plus en plus une approche internationale et multisectorielle, la signature d’un tel accord s’avère d’une grande importance. « Ce phénomène est l’une des préoccupations des trois pays et ils ont décidé ensemble de prendre à bras-le-corps ce problème en mutualisant leurs efforts », s’est réjoui Seydou Soulama, représentant le ministre en charge de la Femme.

Au vu de l’ampleur du phénomène qui semble avoir la peau dure, tous les acteurs sont interpellés à agir pour accorder une attention particulière à la protection des enfants.

Issoufou Ouédraogo
Lefaso.net

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