La lutte contre la pratique de l’excision enregistre de nombreux acquis au Burkina Faso et ce n’est pas la secrétaire permanente du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (SP CNLPE) qui dira le contraire. Pour l’année 2019, le SP CNLPE a en effet mené diverses activités et obtenu des résultats encourageants.

Il s’agit entre autres de l’accroissement du nombre de villages et de communautés déclarant l’abandon de la pratique de l’excision, du renforcement de la prise en charge des femmes et filles victimes d’excision avec un accent particulier sur la prise en charge d’urgence des enfants victimes, du renforcement de la répression à travers la tenue d’audiences foraines, du renforcement du plaidoyer auprès de leaders tels que les maires.

Le CNLPE a aussi renforcé les capacités des coordonnatrices régionales des associations féminines pour les responsabiliser davantage dans la lutte contre les MGF. Un renforcement de capacités de ces partenaires du CNLPE était d’autant plus nécessaire que des poches de résistance existent. Comme l’a relevé le directeur de cabinet de la ministre en charge de la femme, Delwendé Pierre Anselme Nikiéma, malgré les efforts sur le terrain, les services déconcentrés du ministère ont enregistré 185 filles excisées dans la région du Sud-ouest.

Et c’est fort de ce constat, que l’accent est mis actuellement sur la responsabilisation communautaire. « Il faut dire que la vision, c’est la responsabilisation communautaire. Il y a des poches de résistance. Les gens ont compris, mais le changement tarde à venir. Donc nous allons responsabiliser davantage les communautés. Nous allons aussi réaliser une étude anthropologique pour bien comprendre les mobiles qui sous-tendent encore cette pratique au Burkina Faso », a indiqué Alphonsine Sawadogo, secrétaire permanente du CNLPE.

Outre l’étude anthropologique pour comprendre les raisons des poches de résistance dans la lutte contre l’excision, le CNLPE entend allier sensibilisation et répression pour venir à bout du phénomène. « Nous allons poursuivre les actions de sensibilisation, de conscientisation et de plaidoyer. Il y a des gens qui ont compris, mais qui refusent le changement. Ceux qui refusent le changement, on va faire appliquer la loi », a laissé entendre Mme Sawadogo

Mais en attendant, les membres du CNLPE ont au cours de cette 2e assemblée générale statutaire de l’année 2019, examiné et validé le bilan des actions réalisées au cours de l’année 2019. Le projet du plan d’action 2020 issu du Plan d’actions opérationnel 2019-2020 du Plan stratégique national de promotion de l’élimination de la pratique des MGF 2016-2020 leur a aussi été présenté. Ils n’ont d’ailleurs pas manqué de formuler des suggestions, recommandations et stratégies pour l’amélioration des interventions des acteurs sur le terrain, afin d’atteindre de meilleurs résultats.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net