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Police de l’eau des Cascades : Les acteurs font le bilan des activités de 2019

Publié le jeudi 19 décembre 2019 à 16h30min

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Police de l’eau des Cascades : Les acteurs font le bilan des activités de 2019

Les acteurs de la police de l’eau des Cascades étaient réunis, ce mercredi 18 décembre 2019 dans la commune de Sindou, province de la Léréba, pour faire le bilan de leurs activités réalisées au cours de l’année 2019. Cette rencontre a permis également de présenter aux participants les missions de la police de l’eau, les infractions et sanctions en matière d’eau et de recueillir les propositions de solutions aux difficultés et les recommandations.

Cet atelier-bilan de la police de l’eau des Cascades est le deuxième du genre après celui de l’année 2018. En effet, l’institution a vu le jour dans la région des Cascades en décembre 2017, dans le but d’assurer la protection et la préservation des ressources en eau et des écosystèmes associés, à travers la mise en application de la réglementation en matière d’eau.

Elle n’est pas un corps spécifique constitué et habilité comme le sont la gendarmerie, la police nationale, la police municipale, les agents assermentés des eaux et forêts, etc. Elle met plutôt à contribution ces différents corps dans un but de protection et de préservation des ressources en eau contre les atteintes multiformes à l’intégrité matérielle du domaine public de l’eau.

Il s’est agi, au cours de cet atelier, de présenter aux participants les missions de la police de l’eau, les infractions et sanctions en matière d’eau ; de faire le bilan des activités réalisées par la police de l’eau au cours de l’année 2019 et de recueillir les propositions de solutions aux difficultés et les recommandations.

Si l’année 2018 a été marquée par des activités d’information et de sensibilisation à l’endroit des usagers de la ressource eau dans la région, les activités de 2019 en revanche ont concerné le contrôle et la répression des usagers qui n’ont pas été en règle vis-à-vis de la loi en matière de commercialisation de l’eau de boisson. Aussi, des coupables de prélèvement, de rejet, de pollution et d’occupation des bandes de servitude des cours d’eau et retenues d’eau dans la région des Cascades ont été réprimés.

Laurent Nana est chef de service ressource en eau et infrastructures hydrauliques, par ailleurs coordinateur de la police de l’eau des Cascades. Selon lui, au cours de l’année 2019, les activités ont principalement concerné le contrôle des unités de production d’eau potable. Ainsi, 21 unités (eau préemballée et postes d’eau autonome) ont été contrôlées dans la région des Cascades. Si onze d’entre elles étaient à jour, dix unités en revanche n’étaient pas en règle.

Cela a permis d’auditionner treize unités au total et cinq ont été amendées. « L’activité a concerné la vérification des documents tels que les résultats d’analyse de la qualité de l’eau utilisée comme eau de boisson, la Contribution financière en matière d’eau (CFE), la fiche de déclaration et les différentes autorisations (d’implantation de l’unité, de production, de commercialisation). Les infractions qui ont été constatées sont entre autres un défaut de contrôle régulier de la qualité de l’eau livrée aux consommateurs et la soustraction frauduleuse d’un réseau de distribution de l’eau courante. Les sanctions administrées ont permis de percevoir la somme de 800 000 F CFA comme amendes et une unité a été fermée pour non-respect de la règlementation en matière d’eau », a-t-il expliqué.

Les participants à la rencontre bilan des activités de la police de l’eau des Cascades

Contrôle des bandes de servitude des cours d’eau et retenues d’eau

L’objectif de cette activité, selon Laurent Nana, a été de faire respecter la législation en matière de protection des cours d’eau et retenues d’eau. Plus spécifiquement, il s’est agi de sensibiliser les occupants des berges au respect des bandes de servitude et de les amener à se reconvertir dans des activités d’agroforesterie. Huit retenues d’eau et trois cours d’eau ont été ainsi visités.

« Sept barrages, à savoir les barrages de la Comoé, de Tiéfora, de Dala, de Douna, de Dandougou, de Gouandougou et de Dangouindougou, et le lac de Tengréla ont été visités. Par ailleurs, trois cours d’eau (la Comoé, la Léraba orientale et la Léraba occidentale) ont été concernés par cette visite. Et huit convocations ont été remises à des exploitants (maraîchers) et une motopompe a été saisie », a laissé entendre le coordinateur de la police de l’eau des Cascades.

A l’en croire, les contrôles ont également concerné les rejets et les prélèvements d’eau des sociétés minières et des industries, courant l’année 2019. L’objectif visé a été de vérifier les dispositifs de traitement des déchets (solides et liquides) de la société minière et des industries. Il s’est agi aussi de vérifier que ces structures disposent d’autorisations de prélèvement d’eau sur les cours d’eau, retenues d’eau et eaux souterraines et qu’elles paient leur Contribution financière en matière d’eau (CFE).

« Pour ce qui est des rejets polluants, deux unités de transformation de mangues et anacardes ont pris des engagements pour mettre en place un système de gestion de leurs déchets solides et liquides, une unité de transformation de mangues et anacardes a mis en place un bassin de stockage des déchets solides et la société minière Wahgnion Gold Operation basée à Niankorodougou a une station de stockage et de traitement des eaux usées, elle paie également la CFE. La SN-SOSUCO, quant à elle, possède également un système de traitement et un bassin de stockage des eaux usées. Des recommandations allant dans le sens de la réalisation des analyses des rejets ont été formulées à l’endroit de la société », a souligné M. Nana dans sa communication.

Il a par ailleurs indiqué que des communications ont été faites en langue dioula lors des sessions municipales, pour des informations et sensibilisations. L’objectif de ces communications a été, d’une part, de poursuivre la diffusion des attributions du service police de l’eau et, d’autre part, d’informer et sensibiliser la population à la protection des ressources en eau.

« Neuf communes ont été touchées pour les communications en dioula. Les communications ont porté sur les missions de la police de l’eau, les infractions et sanctions en matière d’eau. Les communes touchées sont Mangodara, Ouéléni, Sindou, Soubakaniédougou, Niankorodougou, Banfora, Sidéradougou, Ouo et Dakoro », nous renseigne-t-il.

Sept interpellations ont été enregistrées également au cours de cette année. Elles ont porté sur une unité d’ensachage d’eau, un PEA et des occupants le long de la bande de servitude des barrages de la Comoé, de Tiéfora, de Mangodara et de Sidéradougou.

Haut-commissaire de la Comoé, Aminata Sorgho-Gouba

Les acquis des missions de la police de l’eau des Cascades

Selon le coordinateur de la police de l’eau des Cascades, toutes les activités programmées pour l’année 2019 ont été exécutées. Cela a permis à la majorité des producteurs d’eau préemballée de se mettre en règle pour ce qui est des résultats d’analyse de la qualité de l’eau de boisson et de la disponibilité des services intervenant dans les activités de la police de l’eau. Cependant, il ne manque pas d’énumérer quelques difficultés rencontrées sur le terrain qui empêchent le bon déroulement des missions, notamment l’insuffisance des moyens financiers et logistiques.

Il a suggéré, en outre, qu’il soit mis à la disposition des autres services membres de la police de l’eau, tous les documents concernant la réglementation en matière d’eau (remettre aux préfets tous les documents concernant la police de l’eau). Il a aussi demandé d’accompagner les autorités communales dans la mise en œuvre de la bande de servitude et de renforcer les capacités des agents du SPE sur la législation en matière de protection de la ressource en eau.

Alexandre Acka, directeur provincial de l’eau et de l’assainissement de la Léréba

Aussi, il a souhaité la création d’un numéro vert pour signaler tout cas d’infraction au SPE. Il affirme que « la réussite de la police de l’eau dépendra en partie de chacun d’entre nous. Au-delà du respect strict de la réglementation, une prise de conscience de tous les acteurs est nécessaire afin de préserver le milieu dans lequel nous vivons. La pollution doit être évitée et le gaspillage d’eau condamné ».

Cette rencontre a été présidée par le haut-commissaire de la province de la Comoé, Aminata Sorgho/Gouba, représentant le gouverneur de la région des Cascades. Elle a apprécié la qualité des échanges qui, selon elle, ont été très fructueux et constructifs. « Les participants ont apporté des contributions très riches, qui vont permettre d’améliorer la qualité de leur intervention pour les années à venir », s’est-elle réjouie.

Pour Alexandre Acka, directeur provincial de l’eau et de l’assainissement de la Léréba, cette rencontre a permis de faire le point d’exécution des activités programmées pour l’année 2019. Il a rassuré que les recommandations issues de cet atelier seront prises en compte et qu’un comité de suivi sera mis en place pour une mise en œuvre efficace de ces recommandations.[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Romuald Dofini
Lefaso.net

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