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Salut l’artiste : "Baba Wulu"

Publié le lundi 5 septembre 2005 à 07h22min

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On le voit dans des séries télévisées avec un accoutrement assez particulier ; il porte le nom "Baba Wulu". Derrière ce personnage atypique, se cache un homme ordinaire : artiste polyvalent et chef de famille.

Présent à Ouagadougou dans le cadre du tournage de quelques épisodes de la série "Taxi brousse", nous l’avons rencontré.

"Baba Wulu", de son vrai nom Ignace Yéchénou est né le 31 juillet 1962. De nationalité béninoise, M. Yéchénou a été pendant des années, professeur d’espagnol avant de se reconvertir au cinéma en 1988. Il est comédien, réalisateur et scénariste.

Baba Wulu a été révélé au cinéma, grâce surtout à la série "Petit à petit" qui est la partie fiction d’un magazine sur l’environnement, financé par l’Union européenne. Ce projet a duré deux ans et, vu l’intérêt que le public a porté à ce magazine, "Nous nous sommes dit qu’il fallait continuer. C’est là qu’est né Taxi brousse qui est une coproduction entre le Burkina Faso et le Bénin", nous a-t-il dit.

Convaincu que le cinéma est une arme puissante de développement, M. Yéchénou et ses collaborateurs ont brisé tous les tabous dans ce domaine. C’est ainsi qu’ils ont utilisé le taxi jaune, qui entre partout et qui étale au grand jour, toutes es tares de la société africaine, afin que les populations en tirent des enseignements.

"Lorsqu’on travaille avec professionnalisme, même avec des moyens dérisoires, on aboutit à quelque chose".

Le personnage "Baba Wulu" (papa chien en langue nationale dioula) met en exergue le côté ésotérique de la culture africaine. Bien souvent, lorsqu’on parle du côté mystique de l’Afrique, c’est en termes négatifs. "Moi, j’ai décidé de porter ce personnage, de lui donner chair et sang ; pour une fois. Ce mystérieux sert à résoudre des problèmes tels que : l’excision, les détournements, la protection de l’environnement...", a-t-il déclaré.

Les écrans africains sont inondés de productions étrangères, alors que les réalisateurs ont beaucoup à dire. Les conditions de travail sont parfois très difficiles : moyens dérisoires, problème de piston, difficultés à se former.

Le chemin qui mène à un film est ainsi sinueux ; M. Yéchénou en est conscient mais, reste confiant. "Lorsqu’on croit en ce qu’on fait et qu’on y met du cœur, on peut aboutir à quelque chose".

Taxi brousse en est d’ailleurs un exemple patent vu l’audience dont jouit ce magazine à travers toutes les capitales africaines.

Il dit à ce propos : "C’est réconfortant de savoir que nous avons fait plaisir à notre public. C’est le gros salaire que nous avons et nous sommes fiers".

Cela fait déjà 7 ans que "Taxi brousse" fait son petit bonhomme de chemin. Les 3 épisodes en tournage actuellement vont boucler la boucle.

"Il est temps de penser à autre chose", lance-t-il Deux projets lui tiennent à cœur : il s’agit non seulement de la relance du cinéma béninois qui est quasiment inexistant dans les salles de cinéma et la réalisation du film Doguicimi qui est l’adaptation du roman de l’écrivain béninois, Paul Hazoumé.

Assetou Bado (stagiaire)
Sidwaya

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