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Politique foncière en Afrique : La fondation Konrad Adenauer restitue les résultats d’une conférence continentale

Publié le mercredi 18 décembre 2019 à 11h57min

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Politique foncière en Afrique : La fondation Konrad Adenauer restitue les résultats d’une conférence continentale

Du 25 au 29 novembre, la fondation Konrad Adenauer a pris part à Abidjan, en Côte d’Ivoire, à la conférence sur la Politique foncière en Afrique. « Remporter la lutte contre la corruption dans le secteur foncier : voie viable pour la transformation de l’Afrique », c’était le thème de rendez-vous. De retour au Burkina, la fondation organise depuis ce 18 décembre 2019 à Ouagadougou, un atelier de restitution.

La problématique du foncier est une question dont aucun pays africain ne peut se passer, alors que la population s’accroit à une grande vitesse. Pendant que les conflits liés à la terre ne s’éteignent pas, que la question de l’accès des femmes à ce bien se pose toujours, la corruption dans le secteur foncier vient allonger les problèmes qui entourent ce domaine.

Du 25 au 29 novembre, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, les acteurs du foncier se sont réunis pour poser le débat. « Remporter la lutte contre la corruption dans le secteur foncier : voie viable pour la transformation de l’Afrique », tel était le thème de la rencontre sur la lagune Ebrié. Selon Dramani Ouédraogo, coordinateur de la fondation Konrad-Adenauer au Burkina Faso, c’est une thématique qui s’alignait sur la déclaration de l’Union africaine en 2018. L’organisation continentale avait fait de 2018, une année de la lutte contre la corruption.

Selon le coordonnateur national de la fondation Konrad-Adenauer, la rencontre d’Abidjan a permis de discuter entre autres, de la lutte contre la corruption dans le secteur du foncier par l’amélioration de la bonne gestion publique du foncier et par l’établissement d’instances solides de gouvernance foncière.

De retour au Burkina Faso, la Fondation a entrepris de réunir les acteurs nationaux du foncier pour partager les expériences des autres pays afin de mieux promouvoir les droits d’accès de la femme au Burkina.

Foi de Dramani Ouédraogo, l’atelier est aussi l’occasion d’analyser pour le contexte du Burkina, la possibilité de la cohabitation entre systèmes traditionnels et modernes fonciers, le rôle et l’implication de la femme dans le processus de développement du Burkina Faso. Éventuellement, il sera question de formuler des recommandations pertinentes pour une meilleure corrélation entre droits fonciers des femmes, activités économiques et systèmes fonciers existants.

Les participants à l’atelier sont entre autres, des experts du foncier, des femmes membres des OSC, des élus locaux, des représentants des coutumiers et des religieux, des banquiers, des responsables des collectivités territoriales des différentes régions du Burkina.

La terre, principale source de richesse de la femme rurale

Le consortium des femmes rurales leaders du Burkina est fortement représenté à l’atelier de restitution. Preuve s’il en était encore que la question est d’une importance capitale pour l’autre moitié du ciel, surtout en milieu rural. Malgré l’existence de nombreux instruments juridiques, et des dispositions favorables, les difficultés d’accès et de sécurisation des terres demeurent.

« La terre pour la femme rurale représente tout. C’est là ou elle tire l’essentiel de ses revenus, de son capital. Déjà avec les pesanteurs socioculturelles, on a du mal à avoir accès à la terre ou à la sécuriser, il y a aussi la question de la corruption », a expliqué Laeticia Koudougou, représentant le consortium, qui ne manque pas l’occasion de saluer la tenue de l’atelier qui renforcera les capacités des participants en leur permettant d’avoir un regard panoramique sur les pratiques qui prévalent dans d’autres pays africains.

Ainsi, des leçons seront tirées des bonnes expériences en place dans d’autres pays, et les possibilités d’adaptation au contexte national seront explorées. « Nous avons les textes juridiques, mais elles ne sont pas appliquées. Souvent, ceux qui détiennent la terre ne maitrisent même pas le contenu des textes. (…)Les femmes rurales ont besoin de ces textes pour travailler, soit en groupement ou individuellement. Les femmes enrichissent souvent les terres qu’elles exploitent et dès que le rendement augmente on la chasse. Et elle est amenée à reprendre ailleurs ; c’est un perpétuellement recommencement pour elle ; c’est fatiguant », constate avec regret Laeticia Koudougou du consortium des femmes rurales leaders du Burkina.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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