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Santé mentale : Des acteurs sociaux renforcent leurs capacités à Dédougou

Publié le lundi 16 décembre 2019 à 20h13min

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Santé mentale : Des acteurs sociaux renforcent leurs capacités à Dédougou

La deuxième rencontre de formation dans le cadre du projet « Santé mentale pour tous » s’est tenue du 10 au 13 décembre 2019 à Dédougou. Cette rencontre a été organisée au profit des acteurs sociaux œuvrant pour la prise en charge communautaire des personnes souffrant de troubles mentaux. Soutenue par l’ONG CBM internationale, cette session de formation permettra d’outiller des acteurs communautaires venus des provinces du Mouhoun et de la Kossi.

Présidée par le secrétaire exécutif de l’Ocades Caritas Dédougou, la cérémonie d’ouverture de cette formation a mobilisé plusieurs acteurs et partenaires œuvrant pour l’accompagnement des personnes vivant avec un handicap psychosocial et intellectuel. L’atelier de formation s’est tenu du 10 au 13 décembre 2019, dans la salle polyvalente Mgr-Judes-Biccaba, grâce à l’organisation internationale de développement CBM, dans sa vision d’améliorer la qualité de vie des personnes handicapées et des personnes en risque de le devenir.

C’est ainsi que sont développés, dans ladite région et précisément dans les districts sanitaires de Dédougou et de Nouna, des projets dans les domaines de la santé mentale, de la prévention de la cécité et de la réhabilitation à base communautaire. La réalisation de ces projets se fait avec la collaboration de l’Ocades Caritas de Nouna et celle de Dédougou.

Il faut dire que le diagnostic de la question des troubles mentaux et ceux liés à la consommation des substances psycho-actives révèle qu’il existe un véritable problème de santé publique au Burkina et de par le monde. Ainsi, il ressort, selon les statistiques de l’OMS, que les troubles mentaux affecteront une personne sur quatre dans le monde à un moment donné de sa vie. De façon chiffrée, 450 millions de personnes souffrent actuellement de ces pathologies.

Dans les pays à faibles revenus comme le Burkina Faso, les personnes affectées représentent environ 75% de la population. Dans ce contexte, les personnes souffrant de ces troubles mentaux ne bénéficient toujours pas du traitement adéquat. Au Burkina Faso par exemple, une étude épidémiologique en population générale réalisée en 2015 a montré que 41% de la population générale âgée de 18 ans et plus souffre d’au moins un trouble mental.

Cette situation de la santé mentale des populations n’a pas laissé indifférente l’ONG CBM, initiatrice de la formation des acteurs communautaires. Pour rappel, une première session de formation avait réuni les acteurs de Gaoua, Diébougou et Koupéla. La présente session de Dédougou, étalée sur quatre jours, soit du 10 au 13 décembre 2019, a concerné ceux de Dédougou et de Nouna. Cette belle initiative découle de la prise de conscience générale sur la nécessité de l’implication des communautaires dans la lutte contre les maladies mentales et les stigmatisations dont sont victimes les malades.

C’est d’ailleurs pour cette raison que l’abbé André Toé, secrétaire exécutif de l’Ocades Dédougou, a procédé à l’ouverture des travaux. Pour ce dernier, l’initiative de former les acteurs communautaires est à féliciter et à encourager dans un contexte sécuritaire marqué par des atrocités et par des chocs psychologiques.
Pour le sociologue Batio Yaya Coulibaly, formateur des acteurs communautaires, « cette formation s’inscrit dans le contexte de la prise en charge communautaire des personnes souffrant de problèmes mentaux. Cette prise en charge se fait à deux niveaux : le premier niveau, c’est le niveau sanitaire qui assure de façon générale la prise en charge psychosociale et communautaire. Cette formation vise, à un second niveau, à outiller les acteurs communautaires qui interviennent au niveau du terrain, les acteurs de l’action sociale, les RBC, les acteurs de la santé, ceux qui interviennent au niveau de la santé traditionnelle et également les représentants des malades. Les participants vont apprendre du nouveau pour une prise en charge efficace et efficiente des malades ».

Abbé André Toé, Secrétaire exécutif de l’Ocades Caritas Dédougou

Oumar Sangaré est le chargé de programme et le responsable des projets santé mental au niveau du bureau pays CBM. Il nous confie : « Il faut dire d’abord que Dédougou fait partie de notre zone d’intervention pour sa mise en œuvre dans la région de la Boucle du Mouhoun. Nous sommes à notre deuxième phase pour ce qui concerne le projet qui a déjà fait quatre ans ailleurs. On a choisi de former les acteurs communautaires parce que dans la prise en charge des malades mentaux, le système de santé joue un rôle très important ainsi que les médicaments. Mais en dehors de ça, l’implication des acteurs communautaires est incontournable. Si au niveau famille et communautaire, les membres ne s’impliquent pas, la prise en charge serait insuffisante ».

A l’issue de ces quatre jours de formation, les acteurs sont repartis satisfaits et nantis de plusieurs notions importantes liées à la prise en charge et à l’accompagnement des malades. C’est ce que nous confié Karim Konaté du village de Dembo, dans la Kossi, en ces mots : « Je suis content d’avoir cette formation, car cette formation est très efficace dans ma zone. Quand je regarde les actions au profit des malades, je viens compléter mes connaissances et pour mûrir l’idée dans ma zone. De retour, j’irai expliquer et donner la sensibilisation pour que les malades puissent être bien positionnés dans la famille. Je remercie les initiateurs de cette rencontre qui permettra la meilleure prise en charge des malades mentaux ».

Pour atteindre l’objectif, CBM et ses partenaires invitent tout le monde et les bénéficiaires à affiner leur approche dans la prise en charge des malades. L’ONG souhaite aussi que cette formation lui serve d’outil d’identification des malades dans leurs communautés, et soit le levier pour mieux sensibiliser les malades et jouer un rôle de relais pour assurer de façon efficace et efficiente l’intégration des malades dans la communauté.

D. LAWALI

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