Union police nationale (UNAPOL) : Dans une lettre adressée au Premier ministre, le syndicat craint de « perdre sa crédibilité »
Dans une lettre adressée au Premier ministre, le syndicat Union police nationale (UNAPOL) traduit sa déception au gouvernement qui ne tient pas ses promesses. Cette attitude de l’exécutif sonne pour le syndicat comme une trahison, puisqu’elle avait œuvré à la reprise du travail dans les services en espérant la résolution des points de revendications. L’UNAPOL estime avoir été roulée dans la farine.
C’est une lettre datée du 12 décembre 2019 et adressée au Premier ministre. Dans cette missive, le secrétaire général de l’Union police nationale (UNAPOL), le commissaire principal de police Armiyaho Zongo pointe du doigt le gouvernement qui n’a pas respecté sa parole donnée.
La genèse de l’histoire, selon le commissaire principal de police. Le 8 mars 2019, une crise secoue les services de police. L’on se rappelle que le service des passeports, les commissariats, et bien d’autres endroits tenus par la police ont été secoués par un mouvement d’humeur. La paralysie pousse le gouvernement à solliciter entre autres, « l’UNAPOL afin de contribuer à faire reprendre le travail ».
Le commissaire principal de police Armiyaho Zongo et ses hommes acceptent le SOS lancé par le gouvernement, non sans poser de conditions. « En contrepartie, il (Ndlr : gouvernement) prenait l’engagement dans le délai maximum de deux mois de trouver une solution notamment au problème de carrière des officiers de police longtemps soumis au gouvernement depuis 2017 au début du processus de relecture de la loi n°045 portant statut du personnel de la police nationale », lit-on dans la correspondance.
Le temps est passé. 10 mois après, l’UNAPOL ne voit rien venir du côté du gouvernement. C’est une « violation flagrante de son engagement », s’indigne le destinateur de la lettre. « Pire, le ministre de la Sécurité chaque fois qu’il est interpellé, promet d’y veiller mais concrètement ne fait rien, mettant ainsi notre syndicat dans une situation inconfortable face à ses militants car incapable de leur donner une explication convaincante ».
Le partenaire social énumère à l’occasion, « les risques institutionnels liés à la non résolution des revendications :
La démotivation et la frustration d’une frange sensible de la police eu égard à sa position eu sein de la hiérarchie
La répercussion néfaste de ces frustrations sur la discipline au sein de l’institution
La probabilité d’une autre crise dont l’ampleur pourrait plus importante que celle de mars 2019
Sans oublier les conséquences de tout cela sur la situation sécuritaire déjà non enviable.
L’UNAPOL se sent donc roulée dans la farine par le gouvernement. Et du coup, elle craint de perdre toute « « crédibilité vis-à-vis des policiers ». Le syndicat prévient ainsi qu’il lui est impossible de continuer « à rassurer les policiers ». Et pour éviter une éventuelle reprise de la fronde, le secrétaire général invite « sérieusement le gouvernement à examiner dans de meilleurs délais ce dossier ».
Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net
tigacheick@hotmail.fr
Vos commentaires
1. Le 16 décembre 2019 à 12:36, par vision En réponse à : Union police nationale (UNAPOL) : Dans une lettre adressée au Premier ministre, le syndicat craint de « perdre sa crédibilité »
Une institution de discipline ne doit pas être gourmande pensez que à nos petits frères qui cherche un emploi.
2. Le 16 décembre 2019 à 12:39, par François Cheick Placide En réponse à : Union police nationale (UNAPOL) : Dans une lettre adressée au Premier ministre, le syndicat craint de « perdre sa crédibilité »
Quand on prend un engagement, surtout au plus haut niveau de l’Etat, il faut le respecter scrupuleusement. Aussi, ce ne sont pas les syndicats qui ont recrutés les travailleurs. Donc, messieurs du gouvernement, soyez de vrais responsables vis-à-vis de vos employés pour éviter des crises souvent inutiles. Avec un peu de volonté ce sont des situations que vous pouvez gérer en quelques minutes,ainsi de grace évitez nous des crises internes.
3. Le 16 décembre 2019 à 15:50, par John En réponse à : Union police nationale (UNAPOL) : Dans une lettre adressée au Premier ministre, le syndicat craint de « perdre sa crédibilité »
C’est du connu pour ce gouvernement. On gère le surplace. Quand est-ce que vous allez arrêter d’abuser de la bonne foi de ceux qui donnent leurs poitrine pour assurer votre sécurité et la sécurité de tout le peuple burkinabè ? C’est parce que votre sécurité est assurée par les FDS que vous avez le temps de les rouler dans la farine n’est-ce pas ?
4. Le 16 décembre 2019 à 16:41, par KPL En réponse à : Union police nationale (UNAPOL) : Dans une lettre adressée au Premier ministre, le syndicat craint de « perdre sa crédibilité »
Franchement les gars, soutenons nos FDS et surtout nos policiers dans leurs luttes. J’étais dans les locaux du commissariat de police de Boulmigou, mais les conditions dans lesquels ils travaillent làbas est vraiment déplorable. Pour certains service, le personnel est obligé d’utiliser leur propres outils de travail pour le fonctionnement du service (tout un service d’enquête qui ne dispose pas d’ordinateur de service).
Parlant des conditions dans les quelles ils interviennent souvent sur le terrain laisse à désiré. Ils sont à la merci des bandits qu’ils vont souvent pour arrêter car ils ne dispose pas d’assez ou pas de moyen pour le travail.
Les députés doivent se pencher se leurs doléances et mettre la pression à leurs ministre de tutel pour que des mésures correctives soit prise.
Que Dieu nous vienne en aide dans ce Burkina Faso
Le 17 décembre 2019 à 10:22, par LE CITOYEN En réponse à : Union police nationale (UNAPOL) : Dans une lettre adressée au Premier ministre, le syndicat craint de « perdre sa crédibilité »
Les conditions de travail sont le reflet des réalités du pays. Pensez aux instituteurs qui enseignent sous paillotes, obligés de se déplacer avec leurs propres moyens de transport et carburant pour les activités pédagogiques et la transmission du courrier etc. Les syndicats de la santé dénoncent leurs conditions à longueur de grève. IL y a choisir :
On choisit d’avoir peu de fonctionnaire (30 % de l’effectif actuel, donc licenciement des 70 %) pour les mettre dans les bonnes conditions et ne pas pouvoir assurer le service public pour le plus grand nombre de la population ;
On choisit d’augmenter les impôts et faire payer toutes les couches de la société y compris le secteur informel, la paysannerie, les artisans (on restaure l’impôt de capitation par tête d’habitant supprimé par la révolution).
Gouverner c’est faire des choix et la situation actuelle est à l’image du niveau de production économique de notre pays.
5. Le 16 décembre 2019 à 17:50, par sid Pa Yii En réponse à : Union police nationale (UNAPOL) : Dans une lettre adressée au Premier ministre, le syndicat craint de « perdre sa crédibilité »
Quant in joue au Judas c’est comme cela que sa se termine...vous avez contribué à mettre sous éteignoir un syndicat plus crédible et ayant une meilleure lecture de la situation !
6. Le 17 décembre 2019 à 10:35, par Bani gué En réponse à : Union police nationale (UNAPOL) : Dans une lettre adressée au Premier ministre, le syndicat craint de « perdre sa crédibilité »
Le gouvernement vous a utilisé pour briser la lutte de l’APN.le gouvernement même sait que vous êtes des gens qui ne sont pas sérieux pour mener une lutte.la suite n’est qu’une question de temps
7. Le 17 décembre 2019 à 12:01, par SOME En réponse à : Union police nationale (UNAPOL) : Dans une lettre adressée au Premier ministre, le syndicat craint de « perdre sa crédibilité »
Le gouvernement a gagné une bataille mais pas la guerre. Il a abusé de la confiance d’un syndicat qui au regard de la situation délétère, a privilégié le dialogue pour la résolution des problèmes institutionnels mais c’était mal connaître le politique..... Ne dit- on pas que le temps est un autre nom de Dieu ?....