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Union police nationale (UNAPOL) : Dans une lettre adressée au Premier ministre, le syndicat craint de « perdre sa crédibilité »

Publié le lundi 16 décembre 2019 à 17h00min

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Union police nationale (UNAPOL) : Dans une lettre adressée au Premier ministre, le syndicat craint de « perdre sa crédibilité »

Dans une lettre adressée au Premier ministre, le syndicat Union police nationale (UNAPOL) traduit sa déception au gouvernement qui ne tient pas ses promesses. Cette attitude de l’exécutif sonne pour le syndicat comme une trahison, puisqu’elle avait œuvré à la reprise du travail dans les services en espérant la résolution des points de revendications. L’UNAPOL estime avoir été roulée dans la farine.

C’est une lettre datée du 12 décembre 2019 et adressée au Premier ministre. Dans cette missive, le secrétaire général de l’Union police nationale (UNAPOL), le commissaire principal de police Armiyaho Zongo pointe du doigt le gouvernement qui n’a pas respecté sa parole donnée.

La genèse de l’histoire, selon le commissaire principal de police. Le 8 mars 2019, une crise secoue les services de police. L’on se rappelle que le service des passeports, les commissariats, et bien d’autres endroits tenus par la police ont été secoués par un mouvement d’humeur. La paralysie pousse le gouvernement à solliciter entre autres, « l’UNAPOL afin de contribuer à faire reprendre le travail ».

Le commissaire principal de police Armiyaho Zongo et ses hommes acceptent le SOS lancé par le gouvernement, non sans poser de conditions. « En contrepartie, il (Ndlr : gouvernement) prenait l’engagement dans le délai maximum de deux mois de trouver une solution notamment au problème de carrière des officiers de police longtemps soumis au gouvernement depuis 2017 au début du processus de relecture de la loi n°045 portant statut du personnel de la police nationale », lit-on dans la correspondance.

Le temps est passé. 10 mois après, l’UNAPOL ne voit rien venir du côté du gouvernement. C’est une « violation flagrante de son engagement », s’indigne le destinateur de la lettre. « Pire, le ministre de la Sécurité chaque fois qu’il est interpellé, promet d’y veiller mais concrètement ne fait rien, mettant ainsi notre syndicat dans une situation inconfortable face à ses militants car incapable de leur donner une explication convaincante ».

Le partenaire social énumère à l’occasion, « les risques institutionnels liés à la non résolution des revendications :

-  La démotivation et la frustration d’une frange sensible de la police eu égard à sa position eu sein de la hiérarchie

-  La répercussion néfaste de ces frustrations sur la discipline au sein de l’institution

-  La probabilité d’une autre crise dont l’ampleur pourrait plus importante que celle de mars 2019

-  Sans oublier les conséquences de tout cela sur la situation sécuritaire déjà non enviable.

L’UNAPOL se sent donc roulée dans la farine par le gouvernement. Et du coup, elle craint de perdre toute « « crédibilité vis-à-vis des policiers ». Le syndicat prévient ainsi qu’il lui est impossible de continuer « à rassurer les policiers ». Et pour éviter une éventuelle reprise de la fronde, le secrétaire général invite « sérieusement le gouvernement à examiner dans de meilleurs délais ce dossier ».

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net
tigacheick@hotmail.fr

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