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Après le cyclone Katrina : Sale temps pour l’oncle Sam

Publié le vendredi 2 septembre 2005 à 08h09min

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Décidément le sort s’acharne contre les Américains. Les calamités climatiques et les phénomènes cycloniques n’épargnent pas ces dernières années le pays de l’oncle Sam. Après les cyclones Andrew, Ivan... qui ont fait leur lot de dégâts et de malheurs, c’est un autre ouragan, encore plus dévastateur, qui a soufflé sur une partie des Etats-Unis. Celui-ci, baptisé Katrina, a plongé le pays dans une situation chaotique très lourde de conséquence.

De la Louisiane à l’Alabama en passant par le Mississippi dans le comté de Harrison (zone d’impact de la catastrophe), l’Amérique regarde une partie d’elle-même amputée par la tempête. Il s’agit là d’un désastre qui dépasse en gravité tout ce que ce pays a connu jusque-là.

Ce drame vient de montrer à la face du monde que le "Tsunami" n’arrive pas qu’aux pauvres. En effet, ces inondations ont causé d’énormes dégâts matériels dans les localités cités ci-dessus, coupant l’électricité, le téléphone dans ces régions. Si le bilan de ce mini apocalypse n’est pas encore établi, on sait d’ores et déjà que certaines cités sont devenues fantomatiques et sont réduites en amas de débris de tous genres. On compte par ailleurs plus de 45 000 réfugiés.

Devant l’énormité du drame, certaines autorités n’ont pas hésité à comparer ce raz de marée à la bombe d’Hiroshima. Le préjudice subi par le géant américain se chiffre à quelque 20 milliards de dollars. Ce chiffre n’est que provisoire, car les inondations se poursuivent. On peut noter que si le bilan est lourd, c’est que beaucoup de victimes n’ont pas respecté les consignes sécuritaires édictées par les autorités.

Le drame tombe au mauvais moment où les Américains s’apprêtaient à faire la dernière virée en voiture pour la "dry season", la période des vacances. Les touristes ont été contraints d’écourter leur séjour ; les vacances d’été ont été noyés et la grande consommation prématurément interrompue.

Les effets du cyclone vont, à coup sûr, entamer la croissance de la superpuissance alors que celle-là se chiffrait à 3,3% au 2e trimestre. Cependant, ils vont favoriser un autre secteur, celui de la main-d’œuvre, dans la mesure où il faudra amorcer les travaux de construction. C’est dire que plus il y a des dégâts, plus cela force à dépenser et à embaucher pour reconstruire. Et finalement la croissance continue normalement.

Parmi ces dégâts, ce qui touche toute la planète est la destruction des plates-formes pétrolières, principalement dans le Golf du Mexique. La rupture des exploitations pourrait durer. D’ailleurs le cours du brut a commencé à progresser, dès l’annonce de la catastrophe. Et dans ce domaine, dès que l’Oncle Sam tousse, la machine pétrolière mondiale se grippe. Heureusement que Georges Bush a autorisé le déblocage des réserves stratégiques pour adoucir la flambée du prix du baril et résorber la tension du marché.

Pour soulager un tant soit peu les douleurs des USA, une chaîne de solidarité est en train de se mettre en place. Des stars américaines ont déjà annoncé la couleur et elles sont suivies par des pays amis dont la France.

C’est dommage qu’en de pareilles situations, comme partout ailleurs, des personnes d’un autre genre en profitent pour s’adonner à des scènes de pillages. Des individus, parfois armés, ont été pris en train de défoncer les portes des supermarchés et autres grandes surfaces.

Le coup est tellement durement ressenti que l’on évalue à des mois et même à des années le temps qu’il faudra pour le rétablissement de certaines villes touchées. Ainsi, ce pays réputé être un Eldorado est devenu en quelques jours un champ apocalyptique où certains ont tout perdu, même la vie. Cruelle nature !

Kader Traoré

L’Observateur Paalga

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