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Lutte contre l’excision au Burkina Faso : L’Association burkinabè des professionnels de l’assistance sociale renforce les capacités de ses membres

Publié le dimanche 8 décembre 2019 à 22h00min

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Lutte contre l’excision au Burkina Faso : L’Association burkinabè des professionnels de l’assistance sociale renforce les capacités de ses membres

L’Association burkinabè des professionnels de l’assistance sociale (ABPAS) a tenu ce samedi 7 décembre 2019 à Ouagadougou, une session de formation sur la promotion de l’abandon de la pratique de l’excision au profit de 50 de ses membres. Cette formation vise à renforcer davantage leurs compétences en la matière, afin de parvenir à la réduction voire l’élimination de la pratique de l’excision au Burkina Faso.

Les efforts conjugués du gouvernement, des associations et ONG sur le terrain ont permis de faire reculer la pratique de l’excision au Burkina Faso. En témoigne les résultats de l’Enquête démographique et de santé qui indique que la prévalence de la pratique est passée de 13,3% en 2010 à 11,3% en 2015 pour la tranche d’âge de 0 à 14 ans.

Alphonsine Sawadogo, secrétaire permanente du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision

Si ces chiffres sont encourageants, il n’en demeure pas moins que les disparités qui existent entre les régions, provinces et communes cachent des poches de résistance, comme l’affirme Alphonsine Sawadogo, secrétaire permanente du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision, représentant la ministre en charge de la femme et de la famille. A cela s’ajoutent la clandestinité, le rabattement de l’âge à l’excision et aussi la pratique transfrontalière qui rendent plus complexe la lutte contre l’excision. Il convient donc d’adapter les stratégies de lutte au nouveau visage du phénomène.

Et c’est à cela que répond la formation initiée par l’Association burkinabè des professionnels de l’assistance sociale (ABPAS) au profit de 50 de ses membres. Elle vise, selon son président Boureima de Salam Ouédraogo, à non seulement capitaliser les acquis et les expériences de ses membres, mais surtout à renforcer leurs compétences, afin de les rendre plus aptes à mettre en œuvre les programmes de lutte contre l’excision. « C’est notre métier, c’est notre pratique au quotidien. Nous avons été formés pour cela. Mais il faut à un certain moment se regrouper pour échanger et se donner beaucoup plus d’encouragement et prendre de nouveaux engagements », a-t-il souligné.

Boureima de Salam Ouédraogo, président de l’ABPAS

Au terme de la formation, les participants ont d’ailleurs formalisé cet engagement par écrit. « Nous allons prendre cet engagement pour aller sur le terrain travailler auprès des communautés afin de mettre tout en œuvre pour que la pratique de l’excision recule et pourquoi pas soit totalement éradiquée au Burkina Faso. », a indiqué le président de l’ABPAS.

Une initiative salutaire...

La formation initiée par l’ABPAS est à saluer, à en croire Mme Sawadogo Alphonsine, qui reconnaît que la lutte contre la pratique de l’excision à l’étape actuelle demande l’implication effective des professionnels de l’assistance sociale. « Nous attendons de ces professionnels qu’ils soient beaucoup plus sur le terrain, parce que la vision actuelle, c’est la responsabilisation communautaire. Pour responsabiliser les communautés, il n’y a pas d’autres professionnels que ceux en charge du bien-être des individus, des communautés. Alors nous attendons qu’une fois leurs capacités renforcées, ils soient auprès des communautés pour les sensibiliser davantage et pour promouvoir l’abandon de la pratique de l’excision. », a-t-elle indiqué.

La présente formation initiée par l’ABPAS est financée par l’UNFPA à travers le Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision. Elle participe à la réalisation du Programme conjoint UNICEF/UNFPA de promotion de l’élimination de la pratique de l’excision à travers la mise en œuvre du Plan stratégique national de promotion de l’élimination des Mutilations génitales féminines (PSN/MGF 2016-2020), dont l’objectif est de réduire de 20% le taux de prévalence des mutilations génitales féminines au Burkina Faso.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 9 décembre 2019 à 12:39, par PIETRO VENEZIA En réponse à : Lutte contre l’excision au Burkina Faso : L’Association burkinabè des professionnels de l’assistance sociale renforce les capacités de ses membres

    Bien que les mutilations génitales féminines/dissémacités (MGF/E) soient considérées internationalement comme une pratique nocive, elles sont de plus en plus médicalisées pour réduire ses effets négatifs sur la santé, et sont donc suggérées comme stratégie de réduction des méfaits en réponse à ces risques perçus pour la santé.L’une des raisons les plus importantes données par les professionnels de la santé qui pratiquent les MGF/E est leur conviction que lorsqu’elles sont effectuées par des professionnels qualifiés, elles réduisent les risques immédiats pour la santé et la douleur, en particulier lorsque des techniques antiseptiques, des médicaments anesthésiques et analgésiques sont utilisés.Il est donc considéré comme contraire aux bonnes pratiques médicales et à une violation du code de déontologie médicale, car même "faire moins de mal" est contradictoire avec le serment d’Hippocrate "ne fait aucun mal".
    Docteur Pietro Venezia

  • Le 9 décembre 2019 à 14:53, par Mechtilde Guirma En réponse à : Lutte contre l’excision au Burkina Faso : L’Association burkinabè des professionnels de l’assistance sociale renforce les capacités de ses membres

    Mais monsieur Pietro Venezia, parlez-nous plutôt du changement de sexe qui est en fait la vraie pression qui sous-tend celle de la fameuse lutte contre « les (prétendues) mutilations génitales ».

    Vous savez les Burkinabé ont d’autres chats à fouetter, ils n’ont pas d’oreille pour vous écouter pour le moment. Et croyez-moi de plus en plus ils ne vous entendront même plus. Alors, continuez à parler mais, s’il vous plaît, ne les prenez pas pour des idiots. S’en est finit maintenant.

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