Le Burkina Faso fait face à l’une des pires crises humanitaires de son histoire. Cette situation déplorable est le fruit de l’insécurité grandissante dans le pays. En octobre 2019, le nombre de personnes déplacées internes a été évalué à 486 500 personnes, auxquelles s’ajoutent les réfugiés maliens fuyant aussi l’insécurité dans leur pays. Dans ce contexte de crise, la problématique de la connexion entre action humanitaire et développement est indispensable. Telle a été la réflexion menée ce jeudi 28 novembre 2019.

Ce séminaire se veut une tribune pour réfléchir aux défis qui se posent chez les collectivités territoriales et les organisations de veille citoyenne dans le contexte burkinabè actuel. Pour cette rencontre, le thème choisi est : « Connecter l’action humanitaire aux dynamiques locales de développement : Rôle des collectivités territoriales et des organisations de veille citoyenne ». En somme, ces échanges pointent comme objectifs une réflexion sur la pertinence des stratégies développées et sur les défis actuels de développement tels qu’ils se posent aux collectivités territoriales confrontées à l’effort de l’action d’urgence humanitaire.

Une rencontre avant-gardiste

Raogo Antoine Sawadogo est le président du Laboratoire citoyennetés. Il soutient que ce séminaire est avant-gardiste. « Dans le domaine de l’extrémisme violent, du terroriste et de la violence sauvage, le Burkina est un pays apprenant par rapport aux autres pays qui ont subi les mêmes conséquences. Nous avons l’opportunité de prendre le taureau par les cornes, en se concertant, et en faisant de la veille citoyenne. Nous mettons l’accent sur l’action humanitaire et le développement local.

L’action humanitaire et le développement local se passent sur le même terrain. Si on n’y prend garde, l’humanitaire peut venir interrompre les dynamiques locales qui sont déjà en cours. Il ne faudrait pas laisser le développement local en raid pour dire qu’il est d’abord urgent de s’occuper de l’humanitaire et du terrorisme. Tout doit être traité en même temps », a-t-il développé. Le président du Laboratoire citoyennetés propose que le Burkina s’inspire d’autres pays ayant vécu des crises comme celles qu’il traverse aujourd’hui.

Aussi, présente à cette rencontre, Elisabeth Pitteloud, directrice résidente du Bureau de la coopération suisse. Elle a signifié que la solution définitive d’un tel problème reposait sur un processus de construction patiente et progressive. Elisabeth Pitteloud a salué la tenue de ce séminaire qui, selon elle, permet de jauger la pertinence de ce partenariat par rapport aux évolutions parfois rapides du contexte.
Cette rencontre a vu la participation de membres de la société civile et de représentants de communes. Elle a été organisée par le Laboratoire citoyennetés, la Coopération suisse, l’ONG Helvetas et le consortium Gedes-Acade-Cagect/bc.

Dimitri OUEDRAOGO et Samirah Bationo (stagiaire)
Lefaso.net