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Réseau inter-agences en matière de recouvrement des avoirs pour l’Afrique de l’Ouest : Les points focaux tiennent leur 6e Assemblée générale à Ouagadougou

Publié le jeudi 28 novembre 2019 à 23h20min

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Réseau inter-agences en matière de recouvrement des avoirs pour l’Afrique de l’Ouest : Les points focaux tiennent leur 6e Assemblée générale à Ouagadougou

La confiscation sans condamnation préalable est au cœur de la 6e Assemblée générale des points focaux du Réseau inter-agences en matière de recouvrement des avoirs pour l’Afrique de l’Ouest qui s’est ouverte, ce mercredi 27 novembre 2019, à Ouagadougou. Cette réunion générale annuelle de deux jours vise à stimuler une dynamique autour de la problématique du recouvrement d’actifs afin de priver les criminels de leurs profits illicites. C’est le secrétaire général du ministère de la Justice, Théophile Sawadogo, qui a présidé la cérémonie.

Créé en novembre 2014 à Accra, le Réseau inter-agences de recouvrement des avoirs pour l’Afrique de l’Ouest (Arinwa) compte 15 Etats membres de la CEDEAO (Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée Bissau, Libéria, Mali, Niger, Nigéria, Sénégal, Sierra Leone et Togo) et Sao Tome et principe. Arinwa a pour mission principale de lutter contre les crimes financiers. A ce titre, le recouvrement occupe une place importante, a déclaré le président du réseau, Mafall Fall, estimant le cumul des pertes engendrées à 50 millions de dollars à travers l’Afrique.

C’est pourquoi les acteurs de la justice se sont résolument engagés à traquer les flux financiers illicites et de les recouvrer au grand bonheur des finances publiques. C’est du moins ce qu’a confié M. Fall à l’issue de la cérémonie d’ouverture de la réunion générale annuelle. L’évènement réunit une trentaine de points focaux nationaux de Arinwa et des organisations partenaires. Co-organisée par l’ONUDC et, pour la première fois, avec un pays membre, en l’occurrence le Burkina Faso, du 27 au 28 novembre à Ouagadougou.

L’édition de cette année est capitale et fondamentale, à en croire M. Fall. « Elle nous permet d’accueillir un partenaire de taille qui est la coopération allemande, Giz. Aujourd’hui, nous aurons lors de nos délibérations à valider un plan d’action stratégique qui porte sur cinq ans (2019-2024) et qui va booster les actions du réseau », a-t-il souligné. En plus du thème développé « confiscation sans condamnation préalable », la 6e Assemblée générale a examiné le fonctionnement du réseau, les difficultés rencontrées par les Etats membres dans le processus de création des agences de recouvrement et de gestion des avoirs saisis et confisqué.

Dans ses propos, le président du réseau est revenu sur les étapes qui jalonnent le parcours judiciaire. « Si une enquête, par exemple, est ouverte ici à Ouagadougou, et que des actions devraient être menées à Bamako ou à Dakar, le réseau facilite l’échange d’informations. A travers les points focaux, nous échangeons sur les flux financiers, sur les activités criminelles et transfrontalières. D’où le nom du réseau inter-agences. La secrétaire permanente ici présente est chargée de recevoir les requêtes et de les envoyer à qui de droit. Le pays requis donne des informations relatives au flux financier illicite et ça permet de juguler les retards notés à travers le schéma classique de transmission du centre aide judiciaire », a-t-il signifié.

Le Burkina Faso a entamé un processus aux fins de revoir son dispositif institutionnel et juridique, et ce grâce aux efforts des partenaires que sont l’ONUDC et le GIABA. A ce sujet, le point focal du réseau pour le compte du ministère en charge de l’Economie, Soumaïla Nyamba, a relevé qu’au niveau du ministère de la Justice, des pôles spécialisés ont été créés pour trancher des dossiers de crimes financiers. Aussi, le ministère de la Justice et celui en charge de l’Economie de concert travaillent afin de mettre en place un bureau de recouvrement des avoirs. Mais pour l’instant, ce sont les structures classiques, notamment les greffes qui continuent de recouvrer les créances au profit de l’Etat. Ce qui ne permet pas de faire un état exhaustif du niveau du recouvrement des avoirs au Burkina Faso.

« Le réseau a eu des résultats probants dans la mesure où depuis sa création avec notre partenaire, l’ONUDC, qui est en train d’être rejoint par le GIZ, nous avons encouragé les pays à installer des bureaux de recouvrement des avoirs. », a pour sa part, rappelé la secrétaire permanent du réseau Arinwa, Kadiatou Sangaré/Ly. Toujours au titre des performances, il ya des requêtes qui « ont permis à certains Etats requérants de mettre l’argent sur certains bien à travers le réseau ». C’est le cas notamment, du Nigéria et de l’Afrique du Sud qui avaient fait une requête auprès du Ghana qui a connu un aboutissement heureux par l’entremise du réseau.

Aïssata laure G. Sidibé
Lefaso.net

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