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Conseil économique et social : Une conférence publique pour contribuer à l’apaisement du climat social

Publié le mardi 26 novembre 2019 à 23h24min

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Conseil économique et social : Une conférence publique pour contribuer à l’apaisement du climat social

Dans le cadre de ses activités, le Conseil économique et social (CES) a organisé, ce 26 novembre 2019, une conférence publique sur la situation nationale. Placée sous le thème « Apaisement du climat social et lutte contre l’insécurité au Burkina Faso : quelle contribution des leaders politiques et de la société civile ? », cette rencontre d’échanges avec les acteurs politiques et la société civile vise à trouver des pistes de solutions pour améliorer le climat social au Burkina.

Face à la situation sociale délétère combinée à l’insécurité actuelle au Burkina, le Conseil économique et social (CES) a décidé d’apporter sa contribution. Cette situation commande que des initiatives soient prises pour permettre au pays de retrouver sa sérénité. C’est dans cette logique que le CES a initié une rencontre d’échanges autour du thème « Apaisement du climat social et lutte contre l’insécurité au Burkina Faso : quelle contribution des leaders politiques et de la société civile ? ».
Ainsi, pendant plus six heures d’horloge, les représentants de la société civile, de l’opposition politique, de la majorité présidentielle et des syndicats ont eu chacun 20 minutes pour expliquer les causes de la situation actuelle du pays et proposer des solutions.

Pour le représentant de l’Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP), Tambi Kaboré, les attaques terroristes et les grèves n’ont pas permis au pouvoir de dérouler son programme de société. Et cela a empêché la mobilisation des ressources. Malgré ces difficultés, le gouvernement a fait des efforts dans plusieurs secteurs d’activité pour le bien-être des Burkinabè. Comme solution, l’APMP propose de renforcer les capacités des structures mises en place par le gouvernement, notamment le Haut-conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) et le Haut-conseil du dialogue social.

L’opposition politique, représentée par Amadou Diemdioda Dicko, a dénoncé les pratiques peu orthodoxes du gouvernement. Il a soulevé la persistance de la corruption avec l’exemple de l’affaire du charbon fin, la politisation de l’administration et le refus catégorique de ce gouvernement de réduire son train de vie. Pour preuve, il a cité « les Talisman et les véhicules V8 qui pullulent ». Pour Diemdioda Dicko, ces comportements frustrent les populations. Mais pour sauver la situation, l’opposition préconise que les Burkinabè se pardonnent. Mais avant, il faut le retour des exilés politiques, l’indemnisation des insurgés et des non-insurgés, la résolution des questions de justice.

Le représentant de la partie syndicale, Bassolma Bazié, d’entrée de jeu, a fustigé le gouvernement pour le tâtonnement dans la gestion des affaires et la remise en cause des libertés démocratiques. « La situation actuelle du pays relève d’une faillite institutionnelle à tous les niveaux », résume Bassolma Bazié.

Il va plus loin pour parler « d’incivisme étatique » à travers certaines pratiques comme le recrutement des compléments d’effectifs dans l’administration. Pour le syndicaliste, « ce ne sont pas les ressources qui manquent au Burkina Faso, mais le pays connaît un problème de gestion financière. C’est un pillage organisé ». Comme preuve, il cite le journal l’Economiste du Faso qui a révélé que des taxes et redevances minières à hauteur de 551,163 milliards de F CFA n’ont pas été recouvrées.

Le syndicat estime qu’il faut simplement appliquer les lois, les décrets et faire la lumière sur tous les crimes politiques et économiques.

Quant à Roukiatou Ouédraogo de la société civile, elle est convaincue qu’il faut une prise de conscience réelle à tous les niveaux pour sauver le pays de cette situation. Elle estime que pour sortir de ce bourbier, les acteurs doivent observer une trêve sociale définie sur une feuille de route, et élaborée par toutes les parties. Aussi, elle invite la société civile à continuer son travail d’éveil de conscience.

Le CES, à travers cette rencontre, a voulu jouer sa partition et contribuer à apporter des solutions de sortie de crise. En rappel, le rôle du CES est consultatif et l’autorise à faire des propositions et à donner son avis sur des questions importantes touchant à la vie de la nation burkinabè.

Issoufou Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 27 novembre 2019 à 14:03, par k En réponse à : Conseil économique et social : Une conférence publique pour contribuer à l’apaisement du climat social

    Prises de conscience à tout les niveaux, pardon, Mme c’est insuffisant. Actuellement qu’on le veuille ou non les populations regardent nos gouvernants. EN fonction du comportement du gouvernement il déploie leur comportement. Voilà pourquoi, le gouvernement est tapé aussi bien par la société civile que par les partis d’opposition.

  • Le 28 novembre 2019 à 11:20, par ccccccccc En réponse à : Conseil économique et social : Une conférence publique pour contribuer à l’apaisement du climat social

    Réunions, séminaires, tables rondes, symposiums, etc. Suffit-il de s’asseoir autour d’une table tenir une rencontre empreinte d’hypocrisie pour régler une situation aussi injuste que la question du traitement salarial des agents publics ? Il y a des super agents (primes divers qui dépassent le salaire) ; des super-super agents (le salaire de ces gens à la sortie de l’école dépasse 04 fois le salaire de la majorité des agents et ils ont aussi des primes). Enfin il y a les négligés (pauvres ministères sociaux !). Que chacun consomme son budget avant fin décembre mais pour régler la fronde sociale il n’y a qu’une solution : revoir les bas salaires car à diplôme égal, A ne peut pas prendre quatre fois le salaire de B même si le pays est posé sur la tête de A ! Je n’ai pas dit nom de quelqu’un !

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