Le premier projet est une expérimentation d’un système d’assainissement familial autonome par vermi-filtration. Il s’agit d’utiliser des vers de terre et des intrants (graviers, charbon de bois et sable) pour dégrader la matière fécale. Il a été conçu dans le laboratoire eau, hydro-système et agriculture de 2IE. Ce projet coordonné par Fanta B. Traore de 2IE, a été mis à l’échelle de la famille par la construction de douze toilettes dans les quartiers périphériques de Ouagadougou (Nagrin, Boassa).
« Ce système est écologique, économique et durable », soutient la coordonnatrice.

Le deuxième projet porte sur une toilette écologique associée à une fosse fumière pour un traitement et une valorisation des excrétas humains en compost. Il a été initié par Dr Seyram K. Sossou de 2IE. Le troisième projet consiste à la promotion de la technologie de purification de l’eau de boisson avec les graines et les tourteaux de Moringa Oléifera en milieu réel au Burkina Faso. La coordonnatrice de ce projet est Dr Amina Kaboré de l’INERA.

L’Université Joseph Ki-Zerbo a également pris part aux projets avec celui sur l’exploitation d’un système de filtration à base des matériaux locaux pour le traitement spécifique des eaux de forage à teneur élevée en arsenic. Ces matériaux locaux sont de la latérite, de l’argile riche en oxyde de fer et de l’hydroxyde de manganèse. Le projet a été coordonné par Dr Corneille Bakouan.

Le cinquième et dernier projet est l’amélioration des techniques d’implantation des forages d’eau par une nouvelle approche interprétative des données de prospection hydrogéologique et géophysique de résistivité électrique. Il a été coordonné par Dr César Millogo de l’Université de Ouahigouya.

La technique consiste à faciliter la recherche des nappes souterraines pour les forages. « Cette technique permettra d’améliorer le taux de succès des forages d’eau et d’éviter qu’on ait des forages négatifs de part et d’autre », a expliqué le technicien.
Tous ces projets ont été mis en œuvre pendant deux ans avec l’appui financier de WaterAid. L’enveloppe s’élève à 50 millions de francs CFA. Le directeur général de FONRID, Dr Hamidou Tamboura, a tenu à souligner que sa structure et WaterAid ont suivi les différents projets pas à pas.

« Durant toute la période d’exécution, nous avons pu suivre ensemble avec satisfaction, le travail accompli par toutes les équipes des projets de recherches sur le terrain. C’est donc je dirais « en live » que nous avons vécu leurs péripéties mais surtout, l’impact réel et concret des travaux sur la vie des bénéficiaires directs », a-t-il indiqué.

Pour sa part, le directeur-pays de WaterAid a également manifesté sa satisfaction de voir ces projets qui ont été mis en œuvre. Il a par ailleurs indiqué que l’ONG allait suivre ces cinq projets pendant les deux années à venir en vue de les déployer dans plusieurs autres localités.

La cérémonie a été présidée par le ministre délégué à la Recherche scientifique et à l’Innovation, Dr Urbain Ibrahim Coulidiati. « Par ce pas audacieux, vous faites œuvre de pionnier et êtes la preuve que le PPP est bel et bien faisable en matière de recherche et d’innovation aussi », a-t-il dit à l’endroit de WaterAid.

En rappel, le FONRID a pour mission de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations et à l’essor économique du pays en apportant les ressources indispensables aux chercheurs et innovateurs afin qu’ils trouvent des solutions pertinentes et adaptées aux préoccupations diverses rencontrées par les populations dans leur quête de bien-être.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net